
Je t'implore, déesse,
Retiens mes mains tendues
Eperdues de tristesse.
Au cœur des vies perdues,
Le corps n'est que l'image
D'une âme de passage.
Je connais ta patience,
Je sais que tu m’oublies,
Dans toutes mes souffrances,
Tes amours sont parties,
Que, dans les nuits malsaines,
Elles quittent mes veines.
Je vois dans la prairie
Chaque brin d'herbe verte
Et cette allée fleurie
A jamais découverte.
Je crains l'instant farouche
Quand s'est fermée ta bouche,
Quand le temps ne me laisse,
Qu'écarté de ta voie,
Sans la moindre promesse
En dehors de ta joie.
Je sais, rien ne t’arrête,
Je ne suis que retraite.
Je vois au loin tes ailes
S'éloignant du rivage,
A chaque instant plus frêles
Puisque se meurt mon âge.
Dans quelque rêverie,
Vois-tu que je te prie ?
Je t'implore, déesse,
Retiens mes mains tendues
Eperdues de tristesse.
Au cœur des vies perdues,
Le corps n'est que l'image
D'une âme de passage.
Hommage à « L'implorante » de Camille Claudel et à
« Chanson de la plus haute tour » d'Arthur Rimbaud

Là, au bout de mes doigts,
Je sens battre ton pou.
Bien que je ne le vois,
Je le perçois partout.
Il court dans tes cheveux
Et se perd dans mes bras.
Il court : quand je le veux,
Je ne l'attrape pas !
Là, dans le petit jour,
Je cherche sur ta tête
Ce que cache l'amour
Quand toujours il s'entête.
Ce n'est pas qu'il m'embête,
Ni qu'il me fait du tort
Quand il court dans ma tête,
C'est qu'il me manque encore...

Comment écrire autant
Quand on n’a rien à dire ?
Mes mots sont ces horreurs
Dont s'écoulent mes peurs
Oubliant les bonheurs.
Comment écrire avant
Quand rien ne se désire ?
Mes mots sont ces erreurs
Dont naissent des frayeurs
Entraînant les malheurs.
Pourquoi écrire autant ?
Elle ne veut pas lire !
