Le lieu de vie,
c’est ce point au cœur de l'univers ;
Un simple point
égaré aux confins de la terre, un souffle de vers,
un mot au loin...
Il est l'espace, il est le temps,
il est ce chant conquérant du présent,
le lien entre futur et passé, l'envie...
Alors que se mélangent tous les possibles
dans la transparence du silence,
Dieu devient un être visible
à l'aube de l'innocence.
Au creux de la forêt, au cœur de l'arbre, pense
que le ciel et la terre seront en présence...
Hommage à « Le lieu des morts » de Yves Bonnefoy
« Je te propose du centre de la Terre aux confins de l'Univers, à travers l'espace et le temps.
Penses-tu que tu puisses être présent ? »

Brule mon corps l'incandescence
Force l'indécence
Ta bouche sur ma peau encor
Délivre la mort
Brille le temps se déshabille
Le désir scintille
L'estompe de la soie sur moi
Emporte ma foi
Au sol s'envole mon corsage
L'infime message
L'esquisse d'un unique dessein
Caresse mon sein
Enfonce au jour la transparence
Jusqu'à l'innocence
Entre ma chair et ses trésors
Découvre les ors
L'envie des doigts à la folie
Un souffle de vie
Maintenant délicatement
Joue tribalement
« Je t’aime furieusement sauvagement tribalement. »

Ivre du temps vivace et du jour retrouvé,
J'absorbe le soleil de mon âme certaine.
L'amour s'écoule en moi comme en cette fontaine,
Sa puissance emportant toute ma vanité.
Le ciel s'allonge pour changer l'éternité.
Heureuse de sentir dans ma chair souterraine
Ce besoin de vivre et tout ce plaisir, humaine,
Je laisse le désir lentement pénétrer.
Le jour sera tranquille, inépuisable et long.
Son accord vibrera de plus en plus profond,
Il sera dans mon corps tel un coup de tonnerre.
Et d'instant en instant, sans aucun faux semblant,
Je serai si sensible et si jointe à la terre
Que la vie sera courte, inexorablement.
Vers empruntés à « Le verger » d'Anna de Noailles
« je suis heureuse »
