
Noir
Qui
​
Lucie ne sait qui je suis
Pas une idée dans la nuit
Pas un caillou qui s'ennuie
Juste un amour qui s'écrie
Peut-elle savoir le temps
Peut-elle oublier l'instant
Lorsque s'éteint une chance
Lorsque se meurt l'innocence
Pierre et ciel ne se marient
Que sur l'autel des envies
Quand le blanc surprend le noir
Et qu'un banc n'est qu'un espoir
Mais c'était une autre messe
Lucie aimait la tendresse.
Je t'implore...
​
Je t'implore, déesse,
Retiens mes mains tendues
Eperdues de tristesse.
Au cœur des vies perdues,
Le corps n'est que l'image
D'une âme de passage.
Je connais ta patience,
Je sais que tu m’oublies,
Dans toutes mes souffrances,
Tes amours sont parties,
Que, dans les nuits malsaines,
Elles quittent mes veines.
Je vois dans la prairie
Chaque brin d'herbe verte
Et cette allée fleurie
A jamais découverte.
Je crains l'instant farouche
Quand s'est fermée ta bouche,
Quand le temps ne me laisse,
Qu'écarté de ta voie,
Sans la moindre promesse
En dehors de ta joie.
Je sais, rien ne t’arrête,
Je ne suis que retraite.
Je vois au loin tes ailes
S'éloignant du rivage,
A chaque instant plus frêles
Puisque se meurt mon âge.
Dans quelque rêverie,
Vois-tu que je te prie ?
Je t'implore, déesse,
Retiens mes mains tendues
Eperdues de tristesse.
Au cœur des vies perdues,
Le corps n'est que l'image
D'une âme de passage.
Hommage à « L'implorante » de Camille Claudel et à
« Chanson de la plus haute tour » d'Arthur Rimbaud
Amor
​
Je t'aime et tu ne l'entends pas :
Les mots en restent coincés là !
Les sons perdus dans la montagne
Ne sont que la mort qui les gagne.
Tu vois, dans chacun de nos choix,
La vie fait les chemins étroits.
Sans cesse, un mot en tue un autre.
Tu crois en tout nouvel apôtre.
Je sens, dans le ciel, tout ce noir
Prenant ma vie dans l'entonnoir.
J'entends, dans le vent, mes faiblesses.
Tu dis ne pas vouloir savoir :
Tes mots ne sont que ces caresses
Tuant en silence l'espoir.
Le hasard de ton chemin
​
On se croise par hasard
Sur ce chemin d'un regard,
Tu m'emportes d'un sourire
Et, sans un mot, tu repars.
Quand tu rebrousses chemin,
Tu conclues ce lendemain.
Peu importe mon délire,
Tu as oublié ma main.
C'est comme ça que tu vois
La vie. Aucun autre choix !
Ce que notre amour inspire
T’insupporte : c'est ma croix !
Le jour se lève
​
Souviens-toi, souviens-toi mon amour...
Ces quelques promenades Canaille,
Ce petit chiot, les poils en bataille,
A l'instant où se couche le jour.
Souviens-toi, souviens-toi mon amour...
Sur la route une vieille bagnole
Où se chuchote une faribole
Lorsque nos cœurs font un petit tour.
Souviens-toi, souviens-toi mon amour...
La surprise dont tu t'es empreinte
Dans une fièvre d'être enceinte,
Un arbre étincelait alentour.
Souviens-toi, souviens-toi mon amour...
J'espérais tant être ton poète,
L'acrobate des mots, un peu bête,
Recherchant, dans tes yeux, un séjour.
Souviens-toi, souviens-toi mon amour...
Que tout au bout, tu repris ma vie
Sans indemnités, sans plus d'envie,
Sans un discours, sans aucun retour...
Souviens-toi, souviens-toi mon amour...
A l'instant où se lève ce jour...
Autour d'un trou
​
Je voudrais être un trouvère
Transparent, ce troubadour
Invisible chaque jour
Trouvant ton émoi sincère.
Je ressentirais ton trouble,
Cette peur de ce chemin,
Tournis en un tournemain
Lorsque l'amour se dédouble.
Je trouverais cette trouille
En tournoyant dans ton cœur
Dans un tourbillon d'ardeur
Quand un tourment le verrouille.
Et sans que tu ne me voies,
Cette tourbe, je prendrai.
En troubade, combattrai
A en retrouver tes joies.
Je te voudrais tourterelle
Tourneboulant dans mon ciel,
Trouant sans le savoir l'essentiel,
Troussant l'envie éternelle.
​
Mais la vie a sa tournure,
Un tournesol sans soleil
Ne trouve pas le sommeil :
C'est un trou sans valeur sûre...
Un brin d'herbe
​
L'herbe a poussé sous la balançoire
Et, un à un, se noie chaque brin.
Le ciel, bleu, a perdu toute fin,
La pluie a effacé sa mémoire.
Ce n'est pas le signe du destin,
Ce n'est pas ce que tu pourrais croire.
L'herbe a poussé sous la balançoire
Depuis que s'est perdu le chemin.
Quand l'herbe n'a plus aucune histoire,
il ne reste du temps qu'un chagrin
Et, un à un, se noie chaque brin :
L'herbe a poussé sous la balançoire.
Un grain de sucre
​
Tout petit et tout gentil,
Posé au bord de ta tasse,
Tu l'entrevois sans souci
Comme cet ange qui passe.
Tu l'attrapes du regard
Voulant, du bout de tes lèvres,
Connaître un nouvel hasard,
Être submergée de fièvre.
Tu perçois en toi l'émoi
Présent entre chaud et froid.
L'envie te brûle et te glace.
Mais, tu le mets dans la tasse
Et il se fond dans ton thé
Tel un passé oublié.
Une histoire banale
​
Un petit coin de verdure
Deux voitures
A l'instant où la nuit s'enfuit
Elle et lui
Sur ce chemin
Elle tient sa main
Il la regarde
Et sans prendre garde
Un bras l'enlace
Ils s'embrassent
Sa main glisse sur ses hanches
Leurs âmes s'épanchent
...
Le temps n'est plus
Que cet inconnu
Cette seconde amoureuse
D'une envie vaporeuse
...
L'instant se passe
Le temps s'efface
Ils sont partis
Une autre vie
L'amour est une aigrette
​
Le monde est une bulle blanche
Déposée au milieu du ciel.
Il attend du vent l'essentiel :
Que l'amour se penche.
Son corps est fait de transparence,
Immobile de vérité.
Il attend cet instantané:
Que vienne sa chance.
Il suffit d'un souffle de vie
Où sans un bruit le temps s'enfuit.
Il s'envole au cœur de la nuit :
Que vive l'envie...
Le monde est une bulle blanche
Qui s'en va Voguant dans les airs.
Il ne voudrait pas des enfers :
Que ton amour tranche...
L'ours et la renarde
​
Maître ours, sur un arbre perché,
Tenait en son bec son langage.
Maîtresse Renarde a pensé
Qu'elle pouvait oublier son âge :
« Voulez-vous m'accompagner dans les bois ? »
A ces mots, l'ours ne se sent pas de joie.
Alors, sans même compter jusqu'à trois,
Il saute sur cette nouvelle voie.
La renarde l'accueille dans ses bras
Et lui offre les mots du monde entier...
Avant de le laisser choir tout en bas.
La renarde retourne en son terrier.
Les amours chiennes
Ne seraient que des paraboles ;
Il faut se méfier des paroles,
Même des siennes.
Les mots ne sont que pensée
Il faut se faire à l'idée…
Recomposition de « Le corbeau et le renard » de Jean de La Fontaine
Un jour de printemps
​
Il tombe une fine pluie
En ce matin qui s'ennuie
Je lui écris des mots
Comme des gouttes d'eau
Ce ne sont que des bulles
Qui dans la plaine s'articulent
Je sens dans le lointain
Ce parfum emprunt
D'une douceur feutrée
Un reflet de grisaille bleutée
Sur la montagne s'entassent
Les nuages qui trépassent
Il n'y aura pas de soleil levant
Ce n'est qu'un jour de printemps
Soir
​
La lumière est noire
Je n'entends que le silence
Des insectes
L'air froid me submerge
Comme ces sentiments
Oubliés
Mon pas s'éteint lentement
Dans cette herbe fraiche
Et sombre
Il se perd dans la nuit
Je n'ai plus aucune ombre
Tu pars
La lune n'existe plus
Le ciel est devenu ce nuage
Grisâtre
L'air a un parfum de mort
Il n'a qu'une inaccessible
Étoile
Curieuse ballade
​
Une odeur, un parfum
Je ferme les yeux
Je sens dans ta main
L'enfer et les cieux
Je vis ce temps sans fin
La douceur, un refrain
J'oublie d'être vieux
Je prie ce destin
Quels que soient les lieux
Je vis ce temps sans fin
La chaleur, le chemin
Je te suis curieux
Je veux le divin
Le bonheur des dieux
Je vis ce temps sans fin
La lune s'éteint
​
L'herbe s'est couchée,
Que reste-t-il de la nuit ?
Cette fraîcheur sur mes joues
Intense et amère,
Ce frisson sur mon cou
Léger et sincère,
Cette brise dans mes cheveux
Calme et délicate,
Ce baiser sur tes lèvres, feu
Ultime et écarlate…
L'herbe s'est couchée,
L'ombre d'un amour s'enfuit.
Rencontre
​
En tournant le coin de la rue, je sursaute et mes mains se serrent dans mes poches car je viens de croiser un regard. Je sursaute. Ce regard connu, ce regard proche, ce regard puissant n'est que lointain et distant. Il me transperce, il m'envahit, il me vide avant de fuir comme un passant lorsque la pluie survient. Il ne laisse sur ma joue que le sel du passé. En tournant le coin de la rue, je ne vois que ma mort dans tes yeux.
Soleil couchant
​
Un dernier rayon de soleil,
Je sens en moi ton sommeil.
Une illusion, la dernière,
Ce n'est que l'enfer derrière.
Sans un mot part ton regard,
Le ciel n'était que hasard.
Au loin un brin d'herbe s'étouffe,
Il n'est rien dans cette touffe.
La montagne disparaît
A l'horizon à jamais.
Dans une odeur amère et fière,
Le silence éteint la lumière.
​
Et si demain j'étais mort,
Le soleil brillerait encore.
Dans la poussière de l'enfer,
Continuerait à tourner la terre.
La vie n'a pas de sens
​
Je ferme les yeux.
Je touche l'obscurité, à peine.
Elle ressemble à la lumière ;
Paradis et enfer.
J'entends ce chant tout bas,
Celui d'un oiseau qui danse
Ou d'un nuage qui s'échappe.
Je goûte cet instant, fébrile.
Le ciel me donne asile :
Je m'allonge sur cette terre.
Je sens ce doux parfum,
La nature m'enlace,
Elle m'envahit...
Je vis cet air frais,
Délicatement,
Sur mon cou.
Ce n'est pas ta main...
Une miette
​
Une miette
Jetée
Sur le sol
Parfois
Un morceau
D'un ciel
Qui ne le veut pas
Un trésor
Pour un affamé
Ou un bout
De mort
Une miette
Jetée
Sur le sol
Je l'attends
En vain
Et si
​
Et si tu étais là
Sur le chemin,
Aurais-je peur ?
Que ferais-tu ?
Que dirais-tu ?
Qui serais-tu ?
Un petit geste...
Un simple geste...
Un dernier geste...
Et si tu étais là
Sur le chemin,
Je n'y serais pas...
Souffre en silence
​
Le temps passe à devenir muette.
A croire que l'amour est bluette,
Je n'ai besoin d'aucune patience,
Simplement de t'offrir mon silence.
Pourtant je ne suis pas statuette,
Je me défais de l'idée fluette :
Se taire n'a pas besoin de science,
Ni le désamour d'une présence.
Suis-je parfaite en carpe sans voix
Lançant dans le noir l'ancien désir ?
De mes valeurs sans aucun émoi,
Jamais tu ne te relèveras.
L'indifférence, il n'y a que çà
Pour être sûr de ne pas souffrir.
Un pas
​
Un pas dans les herbes hautes,
La vie est une course folle…
Un bouton d'or, un coquelicot,
Ton ombre se faufile au loin !
Le chant d'un grillon résonne :
La vie masque le silence.
Les blés dansent dans le vent,
Aucune tête ne dépasse.
Des touches de mauve et du vert ;
Le désert n'a pas de couleurs.
Une araignée s'enfuit sur le sol :
La folie n'est pas ce que l'on croit !
Un pas dans les herbes hautes,
Je vis ton absence.
Pars
​
Pardon mon ami !
Oublions nos corps,
Offrons-nous la mort.
Pars seul dans l'oubli...
Mon cri dans la nuit
Vaut tous nos accords.
Quand l'instant nous mord,
Pars, va loin d'ici...
Pars du mont maudit,
Car nous avons torts !
Soyons divins, forts,
Pars du Paradis...
Ce soir
​
Ce soir,
mes pas ont croisé un couple.
Visiblement, il s’était trompé.
Visiblement, elle avait trouvé.
Visiblement, elle avait mal.
La lune n'était même pas là.
Le ciel n'étouffait pas sa voix.
La pluie n'était que sur ses joues.
Lui chuchotait ou se taisait.
Lui évitait ou se défilait.
Lui n'avait qu'un mauvais choix.
La lune ne l'aiderait pas.
Le ciel se noircissait.
La pluie serait noire.
Ce soir,
une femme serait seule.
Sombre montagne
​
La montagne s'enfouit dans les nuages.
Le bleu, le gris, le blanc sont d'un autre âge.
Le silence l'enveloppe aujourd'hui.
Elle reste là plantée dans la nuit.
Aucun bruit, aucun mot ne part ce soir,
Chaque couleur n'est plus qu'un simple noir.
Personne n'entend sa voix : elle crie.
Au crépuscule sans lune, elle prie.
En chemin, le ciel a cessé de vivre,
La terre abandonnée n'a pu le suivre.
La montagne s'enfouit dans la noirceur :
Le bleu, le gris, le blanc n'ont plus de cœur.
Dernière larme
​
Goutte à goutte, chaque seconde
Coule de mes veines, immonde.
Je sens tout ce temps qui s'enfuit,
Les mots qui partent dans ta nuit.
Le silence, leur sens, efface.
La poussière couvre la trace.
Tu oublies ce que tu as dit :
Tristes paroles, vent maudit...
L'amour ne serait qu'une idée,
Peut-être une larme égarée.
Nous restera notre trésor !
Goutte à goutte arrive la mort.
Cette idée-là
​
L'amour n'est que cette idée
Que tu trouves, que tu jettes...
Il est là sur le chemin
Comme une pierre muette.
Tu le prends et tu t'amuses.
Puis après les ricochets,
Il se noie dans l'eau salée.
Il est là à la fenêtre
Ce brin d'herbe minuscule
Perdu au milieu du pré.
Il semble conter fleurette
Avant qu'il ne soit coupé,
Comme un autre, sous ton pied.
Il est là au cœur du ciel
Ce blanc nuage accroché.
Tu joues avec et tu souffles
Des vents chauds et des vents froids
Et, dans tes yeux bleus, il meurt
Pleurant d'une pluie amère.
​
L'amour n'est que cette idée
A laquelle on s'abandonne
Pour ne jamais l'oublier
Dans un jour sans lendemain,
Dans une idée désolée...
Rouge
​
Le chemin est pavé
De coquelicots rouge
Sang
Ils restent là dressés
Et ces larmes qui bougent
Sans
Que ta main soit passée
Se recouvrent de rouge
Sens
Que l'amour est resté
Que cet instant qui bouge
Quand
Ton cœur vient à faner
Teinte la vie de rouge
Jean
Absence coupable
​
Je n'étais pas là
Quand la vague est arrivée.
Je n'étais pas là
Quand le tonnerre a grondé.
Je n'étais pas là
Quand la pluie est tombée.
Je n'étais pas là
Quand le rideau s'est baissé.
Je n'étais pas là
Quand la nuit a commencé.
Je n'étais pas là
Quand la lune n'est pas venue.
Je n'étais pas là
Quand le ciel a disparu.
Je n'étais pas là
Quand le temps s'est arrêté.
Je n'étais pas là :
J'étais tout seul à rêver.
Je n'ai pas vu venir ma mort :
Les absents ont toujours tort !
Rejets
​
J'ai sorti la poubelle,
Des restes, des déchets,
Vieux amours, vieux objets,
Jetés dans ma ruelle.
Je ne suis pas de celles
Qui auront des regrets.
Je ne vois que l'après.
Serais-je si cruelle ?
Dans le froid, je remets
Ces instants, ces rejets,
Hors de ma citadelle.
J'ai sorti la poubelle
Pour ne savoir jamais
Ce qu'est ce que j'aimais.
Au loin
​
La pluie s'est déposée
Sur les têtes bercées
D'un chemin étroit ;
Au loin, le ciel froid.
L'air absent et lourd
Parfume l'amour.
La lune s'efface.
Au loin, le ciel passe.
Une chanson douce
S'éteint sur la mousse.
Il est bien trop tard ;
Au loin, le ciel part.
Fuir
​
Fuir
Ne rien attendre
Fuir
Ne plus s'éprendre
Partir
Sans un mot dire
Partir
Sans se maudire
S'éloigner
Faire le silence
S'éloigner
Subir la sentence
Puis
Fermer le livre
T'oublier
Et ne plus vivre
S'oublier
Silence
​
Sur la montagne, un nuage court,
Je l'entends, au loin, perdu et lourd.
Dans le silence, glisse son ombre
S'évanouissant dans la pénombre.
Aucune lueur... Rien que du noir...
La lumière s'est éteinte en ce soir.
Aucun bruit non plus... Rien qu'un silence...
A croire que c'est la mort qui danse.
J'attends que tu me montres la voie,
Que ton choix déchire enfin la soie.
Je regarde ce nuage mort.
Dans le silence, aucun son. Tu dors !
Dépression
​
Je confonds parfois trous et cieux
Tout en mélangeant terre et dieux.
Mais ainsi est ma poésie
Extirpant les mots de la vie.
Il n'y a aucun antidote
Lorsque chaque envie devient sotte,
A part toucher à l'essentiel :
Vivre pour regarder le ciel !
Et à la fin...
​
Stop, ce temps cesse, un autre temps nait.
Tant pis si je fais mal, j'oublierai.
Stop, j'impose ma loi, mon silence.
Tant pis, je choisis mon existence.
Rien de l'avant ne sera dans l'après,
J'effacerai chacun de ces traits.
Rien n'a maintenant plus d'importance :
Je le nie jusqu'au bout de l'absence.
Encore, je définis mon sort,
Je l'efface et lui donne tort.
Je le perds pour qu'il ne soit père.
Encore un effort, ultime effort
Pour ne plus savoir ce qu'est la terre :
Je voudrais que ce passé soit mort !
Soir
​
Je regarde
Et je vois des lumières
Le noir m'encercle
De ses fraiches ténèbres
J'entends au loin
Le ruisseau qui court
Il ne connaît pas le chemin
Qui se perd dans la nuit
Quelques grillons semblent
Chanter à la lune
Mais elle a fuit
Derrière d'autres horizons
Je regarde
Et j'attends ma lumière
Il fait froid
Le temps de réponse
​
Tu passes, tu t'arrêtes
Un instant. Es-tu prête ?
Non, pas ce matin !
Peut-être demain...
Tu reviens, sans un mot,
Tu lis, de bas en haut.
- Et avec justesse ? -
C'est sûr, rien ne presse !
Une autre fois... Tu passes !
- Est-ce que les mots lassent ? -
Pas le bon esprit
Pour lire à tout prix,
Le temps, toujours le temps,
Répondre maintenant
- Tu ne peux t'y mettre ! -
Ou un jour peut-être...
Pin
​
Une odeur de pin
M'emplit
Un frisson
Froid et sourd
Un souvenir
Perdu lointain
Un ciel bleu
Devenu noir
La caresse
Du vent
Faiblit
Mon corps s'assoupit
Le temps a rattrapé
Le temps
La lune n'est plus
La même
Elle est comme ces
Je t'aime
Qui se lèvent sans savoir
Et se noient dans le soir
Je t'aime
Sans espoir
Un baiser
C'est étrange un baiser,
Ce délicat instant
Dans tes bras émouvant,
Ce petit goût sucré,
Ce petit goût salé
Qui se pose charmant
Sur nos lèvres, ce temps
Pris à l'éternité.
C'est étrange un baiser,
Il porte notre espoir
D'encor se retrouver.
J’imagine ce soir
Sa folle intensité
S’enfuyant dans le noir.
Si proche du premier,
Je ne pouvais savoir
Que c'était le dernier.
​
​
​
​
​
​
​