A l'horizon, quelques couinements
Echappent aux paysans dans les champs :
Tu conserves ton âme écorchée
Comme disparue dans la vallée.
Apocalyptique est ton ciel gris ;
Il n'aura ni magot, ni esprit.
Il ne sera que la convalescence
De ce nuage blanc en partance.
Il restera de ce trompe-l'oeil
Cette ouate diluant son orgueil,
Ce rendez-vous manqué qui s'efface
Telle d'un épouvantail la trace...

Vois, l'amour est cette gangue infâme
Qui fait que gite mon cœur indigne
Et je le porte telle une guigne
Au point d'en gâter toute ta flamme.
Ton âme danse aux sons de la gigue
- Ce vieux gigot aux cordes sensibles -
Une danse aux gestes invisibles
Dans les profondeurs de notre intrigue.
Tu t'enflammes ma douce gitane
Dans toute cette vapeur diaphane
Sur notre montagne gigantesque.
Dans l'élision d'un gaspi profane,
Mon âge en devient éléphantesque.
Ne prends pas de gants, pars ma tzigane.

On se croise par hasard
Sur ce chemin d'un regard,
Tu m'emportes d'un sourire
Et, sans un mot, tu repars.
Quand tu rebrousses chemin,
Tu conclues ce lendemain.
Peu importe mon délire,
Tu as oublié ma main.
C'est comme ça que tu vois
La vie. Aucun autre choix !
Ce que notre amour inspire
T’insupporte : c'est ma croix !
