Chut ! Ecoute chaque seconde
Qui glisse en silence sur l'onde.
Au vent vogue sa tête blonde,
Elle offre à l'horizon le monde.
Chut ! Sens ce parfum de lavande
Qui chante au-delà de la lande.
Au vent, il se mêle à l'amande
Pour en devenir une offrande.
Chut ! Goûte le cœur du vignoble
Qui bat sur cette terre noble,
Tu connais son odeur légère.
Chut ! Touche jusqu'au bout l'envie
Pour qu'elle coule en toi. La vie
N'est que cet instant éphémère.

L'herbe a poussé sous la balançoire
Et, un à un, se noie chaque brin.
Le ciel, bleu, a perdu toute fin,
La pluie a effacé sa mémoire.
Ce n'est pas le signe du destin,
Ce n'est pas ce que tu pourrais croire.
L'herbe a poussé sous la balançoire
Depuis que s'est perdu le chemin.
Quand l'herbe n'a plus aucune histoire,
il ne reste du temps qu'un chagrin
Et, un à un, se noie chaque brin :
L'herbe a poussé sous la balançoire.

Un chemin, un simple chemin, tout près, si près...
Le vois-tu ? L'entends-tu lorsqu'il passe au bord de ton cœur ? Se perd-il dans la forêt ?
Dis, après
Le passage, l'instant et l'arrêt,
Que devient l'amour ?
N'est-il perdu que dans un petit tour,
Mort au petit jour ?
L'as-tu vu et attendu une fois tombé de ton cœur sans aucun retour ?
'
Non ?
Il ne t'est resté qu'un mot : pardon...
Sais-tu encore penser, dire et, à l'horizon,
Ecrire mon nom ?
[Les mots ne sont pas toujours clairs,
Pourtant le message est limpide.
Pourrais-tu le sortir du vide
Pour qu’il pénètre tes yeux clairs ?]
