Une miette
Jetée
Sur le sol
Parfois
Un morceau
D'un ciel
Qui ne le veut pas
Un trésor
Pour un affamé
Ou un bout
De mort
Une miette
Jetée
Sur le sol
Je l'attends
En vain

Je ferme les yeux.
Je touche l'obscurité, à peine.
Elle ressemble à la lumière ;
Paradis et enfer.
J'entends ce chant tout bas,
Celui d'un oiseau qui danse
Ou d'un nuage qui s'échappe.
Je goûte cet instant, fébrile.
Le ciel me donne asile :
Je m'allonge sur cette terre.
Je sens ce doux parfum,
La nature m'enlace,
Elle m'envahit...
Je vis cet air frais,
Délicatement,
Sur mon cou.
Ce n'est pas ta main...

Un dernier rayon de soleil,
Je sens en moi ton sommeil.
Une illusion, la dernière,
Ce n'est que l'enfer derrière.
Sans un mot part ton regard,
Le ciel n'était que hasard.
Au loin un brin d'herbe s'étouffe,
Il n'est rien dans cette touffe.
La montagne disparaît
A l'horizon à jamais.
Dans une odeur amère et fière,
Le silence éteint la lumière.
Et si demain j'étais mort,
Le soleil brillerait encore.
Dans la poussière de l'enfer,
Continuerait à tourner la terre.
