La montagne s'enfouit dans les nuages.
Le bleu, le gris, le blanc sont d'un autre âge.
Le silence l'enveloppe aujourd'hui.
Elle reste là plantée dans la nuit.
Aucun bruit, aucun mot ne part ce soir,
Chaque couleur n'est plus qu'un simple noir.
Personne n'entend sa voix : elle crie.
Au crépuscule sans lune, elle prie.
En chemin, le ciel a cessé de vivre,
La terre abandonnée n'a pu le suivre.
La montagne s'enfouit dans la noirceur :
Le bleu, le gris, le blanc n'ont plus de cœur.

Ce soir,
mes pas ont croisé un couple.
Visiblement, il s’était trompé.
Visiblement, elle avait trouvé.
Visiblement, elle avait mal.
La lune n'était même pas là.
Le ciel n'étouffait pas sa voix.
La pluie n'était que sur ses joues.
Lui chuchotait ou se taisait.
Lui évitait ou se défilait.
Lui n'avait qu'un mauvais choix.
La lune ne l'aiderait pas.
Le ciel se noircissait.
La pluie serait noire.
Ce soir,
une femme serait seule.

Pardon mon ami !
Oublions nos corps,
Offrons-nous la mort.
Pars seul dans l'oubli...
Mon cri dans la nuit
Vaut tous nos accords.
Quand l'instant nous mord,
Pars, va loin d'ici...
Pars du mont maudit,
Car nous avons torts !
Soyons divins, forts,
Pars du Paradis...
