
L'ennui du désir
Remparts
Pas de mur plus haut
Pas de mur plus haut !
Ma main glisse infiniment
Sur chaque pierre lisse.
Ma main glisse en laissant
Ce passé qui se plisse.
Mon corps contre ce corps
De pierre et de mort
S'embrase encore :
Il n'est pas mort !
Pas de mur plus haut :
Reste la folie !
Je crains, je crie, je crois
.
Pourquoi la peur demeure ?
Pourquoi ce cri en moi ?
Je crains que ce cri soit un leurre
Mais je sais que je crois en toi
Pierre
Sur la paroi calcaire, s'ombrent les lumières. Il peut.
Le silence n'éclaire que les eaux sauvages du Fier.
Notre présence n'a laissé de traces
Que dans notre imaginaire
L'eau s'est enfuit sur les pierres.
Elle est fort
De murs, de portes,
De pierres et de vent,
Elle est assurément
Rempart et tour.
Silencieuse, si tôt,
De phare et de tort,
Elle est cette citadelle
Qui enferme et contient.
Couleurs
IV
Tout autour le chemin libre
Suit les parois de grès gris.
Impossible d'échapper
À la nuit naissante.
Ma main longe les aspérités
Lente comme le temps.
Derrière ces hauts murs,
La vie se cache.
Remplie de beauté
Et d'une fierté aride.
Je poursuis cet enchantement
Et laisse le soin à la folie
De contourner la herse.
Mur mur
Les fragments du passé sont parties
De mon être, sont parties de mon mur
Aucun jour ne me rassure
Les fragment de lumière sont parties
De mon cœur, sont parties d'un amour
Aucun jour n'est toujours
De l'autre
Murmures
De l'autre côté du mur
Rien ne rassure
L'autre
De l'autre côté du rempart
L'un parle
L'autre part
Sans le moindre regard
Murmures
De l'autre côté du mur
Rien n'est plus pur
Quand le silence dure
Que ces faibles murmures
De l'autre
De l'autre côté du mur