
L'ennui du désir
Néant moins
Néant béant
« Perfide, insensible, jaloux, superstitieux,
Sourd, venimeux ou absolument hideux »
Qui dit mieux ? Qui dit faux ?
Néant, irrésistible néant
Tu es cette impasse,
Où se brise notre temps.
L'amour n'a ni ordre, ni esprit
Il se crie, se maudit
Que les jours de grand temps
L'amour n'a ni souvenir, ni prix
Il n'est qu'un délice béant
Où se nourrissent nos tourments
Je tais, je tais, je tais
Pourquoi m'entoure ce mur ?
Pourquoi se vole un murmure ?
Ce n'est qu'un grain de poussière
Mais il est rempli de lumière.
Pierre
Dans les cris saccadés de l'eau qui s'en va
Le temps est en cage et ses barreaux sont d'idées
Nous ne savons pas de quoi il est capable
Pourrait-il nous abandonner ?
Pierre, quelles sont ses pensées ?
Elle est néant
De tout, de rien,
D'ailleurs et d'ici,
Elle est immensément
Paradis et enfer.
Si tant, si peu,
D'être et de mort,
Elle est cet amour
Qui s'offre et s'envole.
En boucle
La route
La route
La route
Les kilomètres
Qui s'égrènent
M'éloignant
Me rapprochant
Comme ces nuages
Blancs à la traîne
Qui semble faire
Semblants
La route
La route
La route
Et tant de jours
En déroute
Seule
La musique
M'emmène
Loin de tous
Les présents
Sans doute
Rêver
Rêver les mots
Les rendre visibles
Les rendre beaux
Comme la liberté
Ton corps puissant
Avide de simplicité
Attend leur vérité
Rêver leur grandeur
Les rendre insouciants
Les prendre dans le jour
Comme un vol d'étourneaux
Ils épousent le ciel
Ils épousent l'instant
S'oubliant cependant
Néanmoins
C'est un petit fruit
Qui se désire
Du bout des lèvres
C'est une attente
Lente et gourmande
Celle d'un parfum
C'est la patience
Dans la danse du vent
Courbée par le temps
C'est la seconde
Celle qui précède
Celle essentielle
C'est ce chemin
Divin où se devine
Le sens de la vie
C'est néanmoins
L'impossible vertige
De l'ennui du désir