
L'ennui du désir
Pays visages
Regard
D'un seul regard
Dans cette cage
S'attrapent le temps
Et les sentiments
L'invisible devient
Simple réalité
Le ciel
La pluie
Et l'orage
Déjà
Je vois, je sens, je goûte
Pourquoi me touche la pluie ?
Pourquoi se crée ce parfum ?
Ce n'est qu'un bout de chemin
Mais il me prend encore par la main.
Elle est traits
De rires, de pleurs,
De cris et de vie,
Elle est innocemment
Le plaisir et la peur.
Si doux, si fort,
D'un temps et d'un autre,
Elle est ce visage
Qui arrive et emporte.
Petit rien
Je retiens dans le vent
Ce petit rien d'un parfum
Ce petit brin juste avant
Que le jour prenne fin
Je retiens dans mes bras
Ce petit rien de ces pas
Ce petit lien où se désire
Uniquement un sourire
Celui qui plongera en moi
Ce petit rien de toi
Lueurs
Je voyage au pays béni
Celui où la terre est bonne
Où le ciel se pose
Ma main indécente
Décrit les courbes
Des blés dans le vent
Et sans même réfléchir
Dessine l'unique désir
Du jour se couchant
Écoute la faiblesse
Du temps, celle
Qui en même temps
Invente l'âme de la nuit
Et trace sur le corps du ciel
Les lueurs de quelques étoiles
Et celles de la lune
Offerte aux ténèbres
Et aux pensées d’avant
Bout de chemin
Au loin plus loin si loin
Dans le bleu d'un jour pluvieux
Se plonge le regard anxieux
Peut-on de demain prendre soin
De moins en moins en moins
Jusqu'aux tréfonds des cieux
Vit le sourire dont j'ai besoin
Couleurs
III
Le jour s'allonge
Sur la plage de bronze.
Déjà disparaît la lumière
Dans des teintes de chair.
Je vis cette union
Embrassant son désir.
Le temps est insuffisant
Et les fleurs sur la mer
S'imprègnent déjà
Des rides du passé.
Le vent me caresse
Une dernière fois.