Stop, ce temps cesse, un autre temps nait.
Tant pis si je fais mal, j'oublierai.
Stop, j'impose ma loi, mon silence.
Tant pis, je choisis mon existence.
Rien de l'avant ne sera dans l'après,
J'effacerai chacun de ces traits.
Rien n'a maintenant plus d'importance :
Je le nie jusqu'au bout de l'absence.
Encore, je définis mon sort,
Je l'efface et lui donne tort.
Je le perds pour qu'il ne soit père.
Encore un effort, ultime effort
Pour ne plus savoir ce qu'est la terre :
Je voudrais que ce passé soit mort !

Je confonds parfois trous et cieux
Tout en mélangeant terre et dieux.
Mais ainsi est ma poésie
Extirpant les mots de la vie.
Il n'y a aucun antidote
Lorsque chaque envie devient sotte,
A part toucher à l'essentiel :
Vivre pour regarder le ciel !

Goutte à goutte, il pleut mon amour,
De cette pluie teintée d'écume,
Goutte à goutte sur le bitume
Se définit notre détour.
Toutes les traces ont pour contour
Une idée encrée par la plume,
Toutes les traces dans la brume
Promènent ton cœur tout autour.
Ces ronds se posent sur nos bouches
En quelques délicates touches
Nous laissant leur sucre et leur miel.
Je regarde tomber les gouttes.
Je t'aime et s'éloignent les doutes :
La pluie est ce cadeau du ciel.
