Paix
Si
Si la vie n'était qu'un passage,
Si le temps n'était pas présent,
Que pourrions-nous être à présent ?
Penses-tu que tu serais sage ?
Et si j'avais eu un autre âge ?
Si l'amitié était réelle,
Si l'amour retrouvait un sens,
Vivrions-nous à contresens ?
La vie serait-elle plus belle ?
Et si tu étais immortelle ?
Si ton cœur avait l'énergie,
Si ton âme avait de l'espoir,
Le blanc serait-il toujours noir ?
Mon amour est-il mon amie ?
Et si la paix était la vie ?
un peu
un paysage au loin
une vague mer
sur laquelle se pose ta tête
un peu de moi qui s'oublie
et je l'embrasse
pour qu'il te caresse
de sa douce soie
un peu de moi contre toi
et tu le serres
parfois dans la nuit
dans un rêve qui se cache
un peu de moi avec toi
et il t'offre
ma chaleur en douceur
sans que tu ne le voies
un peu de toi contre moi
Nuage
Au loin se tait un nuage.
Il est du ciel une fleur
Qui parfois retient ses pleurs.
Dans mon cœur et son grand âge,
Il distille un paradis,
Un léger parfum de fête
Qui éloigne mes soucis.
La nature n'est pas prête
Et sur ce ciel rougissant,
Aucun des mots vraiment n'ose
Se reposer dans le vent.
La porte ouverte au printemps
Permet sa fuite sans pause.
Ce qui l'effraie, je ne sais,
Sa peur serait dans la paix !
Alors prenant le silence,
Comme solution du jour,
Il enferme son cœur pour
Conserver son innocence.
- Mon nuage, je te perds ! -
Malgré tes yeux entrouverts,
Tu ne vois les eaux mourantes
Abandonnant le sentier
D'un fort mutisme entier
Brisant les terres tremblantes.
Le silence commence
Le silence commence
A l'instant malheureux
Où nos corps chaleureux
Se perdent dans leur danse.
Le silence est l'essence
D'un hiver rigoureux.
Il nie les amoureux
Les laissant en souffrance.
Le silence raisonne
Nos deux vies en sommeil
Rendant le temps atone.
Mais, soudain, il résonne
Lorsqu'un des tes mots orne
Le ciel bleu d'un soleil.
Evidence
Par négligence ou bien silence,
L'amour n'est plus une évidence.
D'un petit saut à un grand saut,
Un seul mot : on tombe de haut.
Et tout va vite et se délite
Pour ensuite perdre la suite.
Le temps présent fait son effet
Hors de la guerre et de la paix.
Par négligence ou bien silence,
La mort devient une évidence.
Pâque
Chaque quinze, à l'heure pastorale,
Sans aucun silence à déranger,
Pensant sa famille protéger,
L'envie d'un sacrifice est banale.
La fuite vers une autre morale
Offre le désert à traverser,
Une mer, au fléau étranger,
Pour oublier une peur fatale.
Mon dieu, pourquoi la crucifixion ?
A-t-elle une signification ?
Mon Dieu, pourquoi cette anamorphose ?
La vie n'a pas de célébration.
L'amour attend la résurrection :
La mort n'est qu'une métamorphose...
Rêveil
S'efface chaque mensonge
Ne reste que ce doux songe
Je t'aime... Je t'aime en paix...
Sans tes mots la farandole
Du silence a la parole
Je t'aime... Et je t'aimerai...
Cervin
Ce n'est qu'une trace puissante,
Un de ses dessins monstrueux.
Il sort de la noirceur béante
Le crêt d'un blanc voluptueux.
Cette arête cache son âme
Dans l'au-delà profond des cieux.
Son trait se marque de sa flamme
Masquant le brouillard dans ses yeux.
Ses falaises ont cette forme
Qui rend chaque seconde énorme
En espérant l'instant divin.
Il est une unique compagne
Et je rêve d'être en son sein
Pour que le ciel soit ma montagne.
Un temps
Un léger regard bleu
Une bise polie
Un instant de folie
Un mouvement de jeu
Un sourire de feu
Les mots d'une éclaircie
Quelques bouts de Lucie
Le soleil d'un cheveu
Un regard un échange
Une bise un mélange
Pas un mot interdit
La chaleur d'une flamme
La fraîcheur d'une femme
Un temps de paradis
Pluie douce
Il pleut sur ta peau pâle.
Entrent le bien, le mal,
Le bonheur animal,
Une femelle, un mâle.
Il pleut sur notre râle
Dans ce vent matinal
Entre appel et signal
D'une pluie en spirale.
Il pleut de haut en bas ;
De nos corps un combat
Quand le désir nous gagne.
Il pleut, le ciel est nu,
L'amour nous accompagne.
Il pleut !... Que ressens-tu ?
(Amour)
Amour, écoute la nuit
Dans chaque mot qui s'enfuit
Grandit un bout de ce fruit.
Amour, ne cesse d'entendre
Ces mots sans vouloir comprendre
Que l'amour ne peut s'apprendre.
Je rêve un instant
Je rêve un instant que tu oses
Que chaque chose soit heureuse.
Je rêve que tes lèvres roses
Dessinent la vie amoureuse.
Je rêve un instant que nous sommes
Sur ce nuage, presqu'une île.
Je rêve qu'au milieu des hommes,
Je sois cette terre fertile
Je rêve un instant que famille
Brille d'une envie étonnée.
Je rêve que, petite fille,
Tu ne sois qu'une femme aimée.
Le temps passe
Un regard sur ton cœur au petit jour
Le temps passe... Les secondes furieuses
Deviennent en nous des envies curieuses.
Le temps passe et s'éveille sans détour.
La main posée sur ton corps, tout va vite.
Le temps passe... S'initie le plaisir
Où chaque instant développe un désir.
Le temps passe et monte une faim subite.
Nos deux corps sont corps à corps tour à tour.
Le temps passe... L'heure est si délicate,
Rouge et bleue, d'une douceur acrobate.
Le temps passe et tout disparait autour.
Nos êtres ne sont qu'un mélange heureux.
Le temps passe... Les secondes uniques
S'amoncellent en rêves féériques.
Avez-vous déjà été amoureux ?
A la limite d'un instant
A la limite du ciel et de la terre,
Est-ce que le silence a une innocence
Et le monde a-t-il encore une existence ?
Que reste-t-il de cette envie passagère ?
A cet instant de la paix et de la guerre,
Est-ce que le temps n'est qu'un lointain espace
Où la vie ne serait qu'une carapace ?
Est-ce que le ciel n'est qu'un grain de poussière ?
L'essence même
Elle est dans le parfum de la bruyère
Cet arôme d'amour que l'on espère.
Elle est dans ce léger grain de poussière.
Elle est cet onguent de ta peau de rose,
Cette essentielle essence que tu poses.
Elle est de la vie la métamorphose.
Elle est dans ton cœur et dans mon cœur d'homme
Cet extrait de ciel et de terre comme
Elle est ce que tu es, ce que nous sommes.
Elle est dans la douce paix de ton âme,
Ce qui fait ta tendre beauté de femme.
Elle est ce lien entre nous, notre flamme.