Heureux qui, comme nous, ont fait un beau voyage,
Perdus sur le chemin d'une douce saison
En se donnant la main, oubliant la raison,
Le regard dans le ciel voguant sur le nuage !
Quand ressentirons-nous la beauté de cet âge,
Le charme d'une tente en cours de floraison,
Reverrons-nous sitôt notre douce maison
Plongée sous une étoile en un amour sauvage ?
Plus me plaisait le jour que bâtissaient tes yeux,
Qui emportait le temps au plus profond des cieux,
Plus je sentais l'attente en devenir divine.
Plus mon cœur explosait, une main sur ton sein,
Plus mon ciel se courbait sous ce ciel de satin,
Plus grandissait l'amour que la vie nous destine.
Hommage à « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage »
de Joachim Du Bellay.

Chaque nuit, le ciel, quand l'amour s'éveille,
Recherche le coin, au fond de son cœur,
Ce qu'est l'amour au soleil enchanteur,
Ce qu'est la nuit quand l'amour l'émerveille.
Chaque nuit, le ciel, couchée sous la treille,
Attrape le temps et chaque valeur,
Attrape l'amour et tout son bonheur,
Oubliant le jour où l'amour sommeille.
Chaque nuit, le ciel rêve de l'avant,
Rêve de ce temps, rêve de ce vent ;
Chaque nuit, le ciel devient ingénue.
Quand chaque absence en devient le présent,
Chaque nuit, le ciel n'est que bienvenue
Dans les bras ouverts de la terre aimant.
