« Le silence éternel des espaces infinis m'effraie et la seule chose qu'on puisse lui opposer, c'est la poésie et la musique. »
Pascal et Alexandre Astier
Le ciel n'est qu'une vaste bulle
Où l'amour n'est qu'un funambule.
Dans ce vide que j'aperçois,
Il ne subsiste aucune loi.
J'avais cru voir à l'intérieur
La vie et un soleil rieur,
Un peu d'espace et d'oxygène,
Du désir et aucune peine.
Le ciel est un être fragile,
Changeant, entre aimant et docile ;
L'exposer le fait exploser
Et, autrement, se transposer.
Là, nait le silence éternel
Offrant le mal continuel,
Le ciel en devient invisible
Rendant son amour insensible.
Pourtant, ciel, même silencieuse,
Je t'aime, dans l'air, délicieuse,
Je t'aime dans ces quelques mots
Ces quelques vers et ces sanglots...

J'ai conservé un bout de ciel
Evadé au fond de ma poche.
Au bout des doigts, il reste proche
Comme ce moment passionnel.
J'ai conservé un bout d'espoir.
De temps en temps, je le caresse
Avec amour, avec tendresse,
Afin qu'il en oublie le noir.
J'ai conservé un bout de temps,
Quelques secondes d'un espace
Espérant que rien ne l'efface,
Espérant que dure l'instant.
J'ai conservé un bout de toi,
Un bout de bleu, un bout de rose,
Un rien, un léger quelque chose
Juste là, tout au fond de moi.
(Il est resté quelque chose de toi en moi…)

La triste terre chute en silence :
Son cœur se vide de tous ses mots,
Il cherche ceux qui sont en partance.
La triste terre chute en silence :
Le ciel disparait à l'évidence
Ne laissant que des maux infernaux.
La triste terre chute en silence :
Son cœur se vide de tous ses mots.
Comme amnésique, comme insouciante,
La céleste azur oublie l'enfer,
Oublie le temps dans la vie méfiante.
Comme amnésique, comme insouciante,
Elle enferme son cœur, inconsciente,
Extirpant de sa bulle l'éther.
Comme amnésique, comme insouciante,
La céleste azur oublie l'enfer.
Sans jeter un regard en arrière,
Oubliera-t-elle tout ce bonheur ?
Se pose sur le chemin son cœur
Sans jeter un regard en arrière,
Se pose son cœur à la frontière
Laissant la terre dans la douleur.
Sans jeter un regard en arrière,
Oubliera-t-elle tout ce bonheur ?
Hommage à « Le Cœur supplicié » d'Arthur Rimbaud
