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Proaimes

En rond

 

Une flamme sans aucun sens et pourtant elle brûle
Elle brûle à l'intérieur et consume ce que nous fûmes
Ce que nous fûmes, avant, bien avant ce que nous sommes
Ce que nous sommes maintenant que le temps est mort
Mort à petit feu alors que nous avions une flamme
Une flamme sans aucun sens et pourtant elle brûle


 

 

 

La flamme danse

 

Le brouillard est épais. Le jour oscille entre les gris et les ombres. Il est frais. L'atmosphère nous promène doucement dans cette ouate sonore. Rien ne ressemble à avant. Les sons s'étouffent, les pas se sont tus. Ne reste qu'une peau blanche et chaude.

Les yeux clos. La bouche entrouverte. Le souffle tranquille. Le jour oscille entre les roses et les ombres. Il est vrai. L'instant nous ramène au silence d'antan. Tes bras m'enserrent, les mots se sont tus. Ne reste qu'un silence sans vertu.

Au loin déjà, sonne l'heure. On ne l'entend pas. On ne le veut pas. Le jour oscille entre les blancs et les ombres. Les minutes défilent. Nous ne les retenons pas. Ne reste qu'une trace invisible et indélébile.

La flamme danse.

 

 

 

 

Fleur

 

La beauté d'une fleur se lit-elle ?

Je cherche entre les lignes, entre les signes, ces petites pierres perdues en chemin. Je cherche l'instant qui s'est égaré un jour. Un à un, chaque pas exprime ce sentiment lent qui m'étreint.

 

Le chemin se tord, le chemin se plie, il dévie et se réconcilie avec lui-même un instant. Pourtant, il me perd à présent. Est-ce le feu ? Est-ce le jeu ? Est-ce la vie ? Ou tout simplement un oubli ?

 

Le chemin se mord, le chemin se crie, il s'enfuit et se réunit loin du bruit un instant. Pourtant je le perds maintenant. Je ne sais ce que c'est.

Je ne sais pas lire les fleurs...

 

 

 

 

Piano

 

Sur le piano en bois s'effacent une à une les notes. Elles en oublient le sens de la musique de la vie.

 

Le silence brûle les mélodies de ses flammes ardentes d'un amour inassouvi. Se lit déjà dans les cendres que le temps les refroidira.

 

Il se peut qu'à cet endroit le vent fasse refleurir quelques idées, quelques envies. Il se peut qu'une seconde la pluie colle au sol la poussière qui épousera la terre. Il se peut, il se peut... que la nuit entière ne suffise à incendier les restes des journées...

 

Et puis, le temps continuera doucement oubliant sous le gris des heures perdues ce petit tison rougissant.

 

 

 

 

 

Le fou

 

Le fou fait des folies, des flammes, des failles, des fourberies et perd le sens même de la vie dans ses amours à la folie... En ce sens, perd-il tous sens ?

 

Mais dans un sens ou dans l'autre, le fou sent et ressent le feu de l'amour comme nulle autre personne et plus c'est fou et plus c'est vrai dans un sens ou dans l'autre...

 

N'est pas fou qui veut, il faut ce feu dans les yeux, le cœur et l'esprit et savoir se perdre dans un grain de sable ou de folie.

Et puis, il faut savoir attraper dans le bleu de ses yeux cette flamme incendiaire qui vous brûle jusqu'au fin fond du cerveau, juste là où le paradis rencontre l'enfer, juste là où un ange tire la queue du diable, juste là où le sage et le fou ne font qu'un... afin d'aimer à la folie cette petite mélodie qui rend fou d'amour...

 

Alors le fou ferme les yeux et le cœur léger s'envole comme un papillon...

 

 

 

 

D'une étincelle

 

Et le ciel s'enflamme d'une simple flamme blanche et pure. Tout semble prendre sens. Tout n'est qu'évidence.

 

Ce ne sont pourtant que quelques étincelles mélangées à la douceur du jour. Qui pourrait croire que d'un simple frôlement pourrait naître un incendie.

 

Pourtant il rampe, pourtant il court, un peu plus fort, un peu plus lourd au fil du temps, au fil du jour. Serait-on sourds ?

 

Et il s'envole sans qu'on le veuille. Et il s'étend dans ce que l'on ressent. Et il nous brûle jusqu'à la fin des temps si simplement qu'on en oublie qu'il est cette flamme qui nous détruira.

 

 

 

 

Lèvres

 

Sur ma joue claque le feu de tes lèvres. Faut-il que je cesse cet instant de rêve ? Sur ma joue claquent les battements de ton cœur et j'espère que l'instant jamais ne s'achève.

 

Le ciel a pour couleur ce bleu tendre et translucide des jours meilleurs. Il semble si paisible que je pourrais dormir ici infiniment bien et je cueillerais ce feu à chaque instant plus fort.

 

Et puis, le jour où viendra la mort, je fermerai les yeux et laisserai brûler mon corps de ce feu qui claque maintenant à l'intérieur.

 

 

 

 

Feu

 

Je t'aime... Feu, d'ombres et de lumière, animal et pierre.
Je t'aime... À en oublier le temps, le présent, le passé et même tous les futurs.
Je t'aime... comme on aime un arbre planté au cœur de son chemin. Son écorce est rêche, sa sève est dense. Son feuillage est changeant embrassant tous les vents. Sa fleur est puissante, enivrante et simple. Son fruit se voit dans les yeux du serpent.
Je t'aime... Comme on aime la mer assis sur la plage, le regard fixe sur l'horizon, attendant une voile.
Je t'aime... Feu jusque dans les profondeurs de ta douleur.

 

 

 

 

Infini feu

 

Le feu dans tes yeux, dans mes yeux, rend lumineux l'instant d'une flamme simple, celle de nos sens.

 

L'on ne peut croire que l'instant de feu nait ainsi. L'on ne peut croire qu'il s'insinue entre les êtres aussi aisément que la pluie. L'on ne peut laisser cette flamme brûler ici sans prendre peur de la valeur de l'incendie. L'on ne peut attendre qu'il nous consume jusqu'à la cendre et accepter de descendre à l'intérieur de nous, dans ces profondeurs infernales où se terre cet amour.

 

Alors, plus que la mort, la vie nous disperse et sème à tous les vents ces extraits de poussière dans les divers rais de lumière que seul le mélange de la terre et du ciel a su imaginer.

Regarde à ta fenêtre chaque jour de cette vie cette danse infinie.

 

 

 

 

Le placard

 

La porte ouverte, une serpillère, un balai et quelques toiles accrochées au plafond... Le temps... Le temps qui passe, que l'on ne voit, que l'on ne croit, auquel on s'attache sans trop savoir pourquoi. La porte ouverte, un bol d'air et de poussière, et cette lumière passagère qui fait que les ombres semblent prendre vie. C'était hier, ou un peu plus, la porte ouverte. Qui aurait cru qu'un simple balai aurait cette vie dans le noir et quelque part un fol espoir, la porte fermée ?

 

 

 

 

 

Une dernière (pour la route)

 

De l'eau, de l'eau, tant d'eau, à étancher la soif d'un monde entier et des vagues encore plus de vagues, des vagues à lames, des vagues d'écumes et des vagues de temps... Et dans ce vide qui s'étend que serait le temps ? Que serait la nuit ? Que seraient les mots ? Cette lueur qui me fait peur, cette étincelle qui luit sur son corps, un rien de lune ou de soleil, un parfum de miel, un zeste de soupçon...

Ce n'est pourtant que de l'eau qui emporte cette bouteille jetée à la mère...

 

Elle emporte un petit mot griffonné au dernier instant...

Un petit mot d'amour.

 

 

 

 

Suppôt ?

 

Je suppose que l'amour est autre chose. Je suppose que le feu est en nous. Je suppose qu'un jour il nous rend fou. Je suppose que tu oses.

 

Quelques temps après le printemps, sur mes lèvres reste le goût amer de l'hiver. Je ne sais pas à présent s'il restera longtemps. Mais, lorsque passe ma langue sur ce passé, je le sens continuellement, infiniment.

 

Je ne peux dire si le pire est de le ressentir ou de doucement l'oublier. Il est là et exprime tant de passés. Je voudrais conserver ce goût de rêver.

 

Je suppose que la mort est autre chose. Je suppose qu'elle était déjà en nous. Je suppose qu'une nuit reviendra la pluie. Je suppose que tu oses.

 

Et je te crois.

 

 

 

 

Un verre d'eau

 

Transparent, comme vide, et pourtant rempli de ce liquide animal... Ce ne serait que de l'eau... De l'eau de vie peut-être ? Ou de l'éther ? Et à l'intérieur joue la lumière, elle mélange les couleurs du noir au bleu, de la terre au feu. Elle les mélange tant et tant que je ne vois de tout cela que la transparence de son silence.

Ce n'est qu'un verre... Un verre d'eau peut-être ? Ou bien d'amour ? Qui sait ?

 

 

 

 

 

 

L'horloge

 

Elle tourne, elle tourne, elle tourne en rond. Et ses aiguilles, folles aiguilles qui zigzaguent inlassablement entre les maux et les tourments, elles s'affolent, perfides et nulles prenant le mal comme le bien, tirant le temps et l'étirant tout en l'oubliant. Et elle chante inévitablement toujours le même chant, celui du silence.

Et pourtant, j'aime ce temps qui me hante tellement.

Mais ne suis-je que le suppôt de ce temps ?

 

 

 

 

Qu’y a-t-il entre nous ?

 

je t'aime e je t'aime n je t'aime t je t'aime r je t'aime e je t'aime   je t'aime l je t'aime e je t'aime s je t'aime   je t'aime m je t'aime o je t'aime t je t'aime s je t'aime   je t'aime s je t'aime o je t'aime n je t'aime t je t'aime   je t'aime l je t'aime e je t'aime s je t'aime   je t'aime e je t'aime s je t'aime p je t'aime a je t'aime c je t'aime e je t'aime s je t'aime   je t'aime i je t'aime n je t'aime v je t'aime i je t'aime s je t'aime i je t'aime b je t'aime l je t'aime e je t'aime s je t'aime   je t'aime o je t'aime ù je t'aime   je t'aime s je t'aime e je t'aime   je t'aime c je t'aime a je t'aime c je t'aime h je t'aime e je t'aime n je t'aime t je t'aime   je t'aime n je t'aime o je t'aime s je t'aime   je t'aime a je t'aime m je t'aime o je t'aime u je t'aime r je t'aime s je t'aime

 

 je t'aime c je t'aime h je t'aime u je t'aime t je t'aime

 

je t'aime é je t'aime c je t'aime o je t'aime u je t'aime t je t'aime e je t'aime   je t'aime c je t'aime h je t'aime a je t'aime q je t'aime u je t'aime e je t'aime   je t'aime s je t'aime i je t'aime l je t'aime e je t'aime n je t'aime c je t'aime e je t'aime   je t'aime i je t'aime l je t'aime s je t'aime   je t'aime n je t'aime o je t'aime u je t'aime s je t'aime   je t'aime o je t'aime f je t'aime f je t'aime r je t'aime e je t'aime n je t'aime t je t'aime   je t'aime l je t'aime a je t'aime   je t'aime q je t'aime u je t'aime i je t'aime n je t'aime t je t'aime e je t'aime s je t'aime s je t'aime e je t'aime n je t'aime c je t'aime e je t'aime   je t'aime d je t'aime e je t'aime   je t'aime c je t'aime e je t'aime   je t'aime q je t'aime u je t'aime e je t'aime   je t'aime n je t'aime o je t'aime u je t'aime s je t'aime   je t'aime s je t'aime o je t'aime m je t'aime m je t'aime e je t'aime s je t'aime

 

je t'aime c je t'aime h je t'aime u je t'aime t je t'aime

 

je t'aime e je t'aime m je t'aime b je t'aime r je t'aime a je t'aime s je t'aime s je t'aime e je t'aime   je t'aime l je t'aime e je t'aime   je t'aime t je t'aime e je t'aime m je t'aime p je t'aime s je t'aime   je t'aime i je t'aime l je t'aime   je t'aime s je t'aime e je t'aime r je t'aime a je t'aime   je t'aime n je t'aime ô je t'aime t je t'aime r je t'aime e je t'aime   je t'aime i je t'aime n je t'aime d je t'aime é je t'aime f je t'aime i je t'aime n je t'aime i je t'aime m je t'aime e je t'aime n je t'aime t je t'aime

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