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Le poète à l'étude

Tout au bout de nous

 

              là je t’aperçois

et l'ombre aide la lumière

         se ferment tes yeux

 

 

j'attends que le ciel s'ouvre

et s'ouvre un peu plus encore.

 

t'arrive-t-il de croire en lui ?

aujourd'hui est différent

il existe en nous autrement

mais ne crois pas que la terre

est inerte, elle espère la pluie

 

 

                 et puis je t’embrasse

quand la lumière aide l'ombre

              aucun terme au jour

{acrostiche et haïku argentin}

 

 

 

 

 

Noctilien 33

 

Diderot est dans ces murs.

Diderot est là quelque part.

Je ne sais où.

Je ne sais pourquoi.

D'ailleurs je ne le cherche pas.

Et toi, es-tu là ?

J'entends ta voix.

J'entends ton rire.

Je ressens cette chaleur entre les voies.

Je ressens ta peau venue d'ailleurs.

Ta peau nue.

Ta peau douce.

C'est à croire que cette histoire serait vraie.

Je sens ton parfum.

Il est présent.

Il nie les odeurs sales du métro.

Il nie aussi tous les bruits rances.

À la vitre défilent les passants.

Défilent aussi les ombres et la nuit.

Et moi, je vois ton visage.

Il est présent uniquement sur cette vitre.

Cette vitre froide.

Mais je te souris.

Et cela me suffit.

Le temps se presse.

Les gens aussi.

Ils n'ont pas envie d'aimer.

Tant pis pour eux.

Je continue avec ton image qui danse.

Je sais que cela ne durera pas,

Déjà…

Je dois descendre !

La station ne s'appelle pas le 15 novembre…

{poème de bus}

 

 

 

 

 

 

 

Vagabond

 

Le papillon vole

Et le ciel rose ose

Chercher dans le jour

Un autre parfum

Un autre demain

Peut-être l'amour

Ou bien autre chose

Qui toujours s'envole

{retrogradatio}

 

 

 

 

Procès verbal

 

Ni bonheur, ni malheur,

Le jour n’a aucun cœur.

Il est fait de lenteur.

 

Sans battements de cœur,

La peur rend la lenteur

Plus proche du malheur.

 

Alors peur et lenteur

S’imbibent du malheur.

Je n’entends plus ton cœur.

 

{Terine}

 

 

 

 

 

À perte de vue

 

Je regarde le ciel qui s'en va sans nuage.

Je ne sais pas comment deviendra mon futur,

Je ne sais pas comment je rêverai l'azur.

J'entends dans son silence un amour d'un autre âge...

 

Je regarde le ciel, il n'est plus qu'un corps sage.

Je ne sais pas comment il est d'un bleu si pur,

Je ne sais pas comment il est d'un froid si dur.

J'entends dans son silence un effrayant cordage.

 

J'entends dans son silence un refrain se perdant...

 

Je me perds dans ce ciel qui devient une carpe,

Je me perds dans le temps et les instants mourants :

Je ne sais plus où est le chemin qui s'escarpe.

 

Je me perds dans le temps qui devient une écharde,

Je me perds dans le ciel, dans ses sables mouvants :

Je ne sais plus où est ma lumière blafarde.

 

{SOLVA}

 

 

 

 

 

 

Villanelle

 

Mais que la folie est belle

Quand l'amour est dans nos mains,

Qu'il n'est qu'une tourterelle,

 

Une étoile, une étincelle,

Qui changent ce qu'est demain.

Mais que la folie est belle,

 

D'une douceur éternelle,

Quand l'amour est ce chemin,

Qu'il n'est qu'une tourterelle

 

Inventant des ritournelles

Sans penser aux lendemains.

Mais que la folie est belle,

 

Dans chaque nuit immortelle,

Nous oublierons le matin

Qu'il n'est qu'une tourterelle.

 

Laissons brûler la chandelle,

Nous ne saurons plus demain

Qu'il n'est qu'une tourterelle.

Mais que la folie est belle...

 

{Villanelle}

 

 

 

 

 

Irrationnel amour

 

L'amour est cet horizon

Qui court au fil des saisons,

Au fil des parfums de rose.

 

L'amour serait-il le temps ?

 

L'amour est comme une chose

Qui s'envole, une chanson

Qui s'écoule sous le pont,

Un présent ou une pause...

 

L'amour serait-il le temps ?

 

L'amour ne fait pas semblant.

Il n'est que cette hirondelle

Qui voltige au raz des champs,

Que l'on voit en oubliant

Comme les amours sont belles.

 

{Sonnet irrationnel}

 

 

 

 

 

Elle a disparu

 

Son amour est dans ma poésie :

Sous ses signes, dans mes phrases,

Entre absence et puis vacance...

 

Son amour est dans ce temps,

Un peu passé, toujours présent,

Un temps autrement et puis différent.

 

Son amour est sur ma bouche,

Sans méprise, juste un peu de surprise,

Dans cet été et puis cet automne.

 

Son amour est un peu partout,

D'un sourire, d'un regard,

Un rien ici et puis rien du tout...

 

{Disparition}

 

 

 

 

 

 

Sans faute

 

Absence ennemie

Rapproche les distances.

Il ne fait jamais nuit

Ni au paradis, ni en enfer...

Ni sage, ni idiot,

Le cœur ressuscite

Et ne mourra jamais

Accomplissant la loi.

Mains chaudes dans le froid

Où l'on sème la joie,

Est aveugle celui qui croit

Que personne ne le voit.

Les parfums trahissent toujours

Ce qu'il diffuse délicatement.

 

{Filigrane}

 

 

 

 

 

 

Petite pluie

 

Il a plu, il a plu

De l'eau, de l'envie ici

 

Il a plu à remplir la coupe

Il a plu petit à petit

Sans que cela ne s'arrête

 

Il a plu, il a plu

De l'eau, de l'amour aussi

 

Il a plu la beauté cachée

Il a plu la vérité chérie

 

{Ouliporime}

 

 

Ainsi soit-elle

 

C'est ainsi que parfois il pleut

De ces gouttes qui vont et dansent

Sur les jours et les nuits heureux

C'est ainsi que parfois il pleut

Une pluie simple et en cadence

De ces gouttes qui vont et dansent

Quand l'amour devient malicieux

Une pluie simple est en cadence

Quand l'amour devient malicieux

C'est ainsi que parfois il pleut

 

{Rondeauderdrome perverti}

 

 

 

 

 

Un petit baiser

comme ce rêve étrange

 

L'hiver, tout doucement, le jour s'éprend de rose,

Avec un peu de bleu.

Nous, nous fermons les yeux, pour que la nuit repose

Dans nos recoins moelleux.

 

Je rêve et je rêve à chaque instant pénétrant

D'une lumière folle et qui danse, et qui m'aime

Et qui vient et qui part sans dire un mot quand même

Ni même un seul baiser... Pourtant, on se comprend.

 

{Mariage}

 

 

 

 

 

Vous allez voir Alicante

 

Un soleil sur la table

Une mer de nuage

Ta robe sur le ciel

Et toi ?

Un homme barbu sans présent

Douce absence de chaleur

Merveilles de la nuit

Où est Alicante ?

 

{Découpage-collage :
Je me perds en Prévert }

 

 

 

 

 

à la tienne, étrennes

 

porte ce vers à tes lèvres

et goûte-le à l'envie

son taux d'alcool est infini

 

porte ce vers à ton cœur

et puise-le à l'envie

son taux d'adrénaline est inouï

 

porte ce vers à ton âme

et tire-le à l'envie

son taux de folie est inassouvi

 

et pour finir

écoute et comprends

en prenant ces vers

 

 

La muse récite infiniment lentement

juste cette

très

affectueuse missive comme étrennes

 

 

 

#40

 

Bise bise bise

Où vont les vents

Nous irons

Nous irons

Ensemble

 

Adieu année passé

Nous allons cueillir

Nos nouveaux désirs

Émerveillés par la vie

Encore

 

{Poème banal, acrostiche décalé

et acrostiche simple}

à ce 15/11/2020

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