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vivante

sage

 

j'avale le vent

j'avale le temps

mers et océans

le monde tourne

et je me détourne

sur le fil mince

d'une vague dense

mon corps ne sait

mon cœur ne sait

que la pluie

d'une vague danse

j'avale l'amer

j'avale l'acide

pour savoir être

vivante


 
 
 
 
 
 
 

moi

 

portée par la vague

jusqu'au bord de l'inconscience

j'entends l'innocent

chuchotement

sa présence est ce souffle

qui m'emporte en vacance

loin de tout chemin

là-bas les humains

oublient sans façon

la conversation de l'océan

là-bas les parfums

d'iode et de sel

dressent dans l'écume

les dentelles de ma vie

portée par la vague

je ne suis cette fois

que moi

sincère et prête

complètement

 

 


 
 
 
 
 
 
 

nuage

 

un nuage bleu

l'attente, l'attente

du temps qui ne vient jamais

rien ne se passe

comme on le voudrait

rien ne s'efface

même en regardant de près

s'écoule dans la houle

la foule de présents

maintenant

les grains de sable

collés les uns aux autres

sur ma peau

à l'intérieur

vibre la peur

à l'intérieur

bat un cœur

encore et encore

plus fort

dans

l'attente, l'attente

d'une vague             et après...


 
 
 
 
 
 
 

en pleine lumière

 

brûle en moi le feu de la vague où s'enchevêtrent l'ardeur et l'amour

rien ne retient le temps qui s'envole

sauf les pensées folles qui s'étiolent loin du ciel

et moi brindille terrestre

je me juge assez grande

pour le défier infiniment


 
 
 
 
 
 
 

retour de vague

 

après avoir frappé le bord la vague repart

elle emporte mon corps en désordre

vers je ne sais quel remord

elle emporte mon corps encore

comme si la pluie avait raison

je m'accroche à une idée

ai-je tort ?


 
 
 
 
 
 
 

et puis

 

sous le clair de lune

rien ne sait changer

          la tête

dans les étoiles

allongée dans ce lit

de sable ouverte

 

au ciel la beauté

de ton corps mince

épouse la plage

          la lune

incline en silence

sa lumière douce

d'un signe le jour

s'est éteint rougi

 

par un quelconque soleil

la nuit peut venir

endormir les souvenirs

dans ta tête et puis


 
 
 
 
 
 
 

 

où es-tu ?

          le ciel est perdu

dans la vague le vide

inattentif et perfide

c'est le temps qui refuse

le temps qui s'infuse

 

quel espoir ?

          le ciel recherche

dans la cécité de la mer

le jour qui passe amer

dans d'étranges lumières

le jour tourbillonne

 

quel regard ?

          l'équilibre invisible

tourne en rond insipide

c'est le temps qui fragment

toutes les idées et aimante

le souffle vers une présence

 

où es-tu vivante ?


 
 
 
 
 
 
 

(presqu')île

 

dans les feux de lumière

de miel et d'azur

s'esquisse la vague

peut-être la dernière

 

au loin la plage

de ce sable blond

 

mes joues s'irise

d'une ardente envie

mon cœur se débat

d'une puissante joie

les pieds sur la planche

danse cette voie

 

il n'y a plus rien

entre la mer et moi

juste l'incendie

qui bouillonne et écume

 

au loin la plage

n'est plus qu'une chose

 


 
 
 
 
 
 
 

 

 

ensemble le blanc et le rose

chante l'harmonie

jusqu'à cet équilibre

que je défie

sur cette montagne

aux parfums de sel

           le désir me gagne

je ferme les yeux

et pose mon corps

pour toucher le ciel

 

au loin la plage

n'a plus de corps

 

dans les feux de lumière

de miel et d'azur

s'esquisse la vague

peut-être la dernière


 
 
 
 
 
 
 

dire aimer être

 

“Le monde n'est pas quelque chose à

regarder, c'est quelque chose dans lequel il faut être.”

Mark Rudman

 

je regarde et tu regardes

peut-on mieux être ?

un regard saurait-il

tout dire ?

 

mes yeux

cherchent tes yeux

ils touchent

parfois la profondeur

du ciel

de ce bleu passé

dans lequel

ils se sont perdus

 

que dire ?

qu'un regard

ne saurait mentir

 

le pire

serait de ne pas

être

capables de dire

qu'aimer

c'est être


 
 
 
 
 
 
 

le secret 

 

v

 

un femme

et tout cela

vivante

elle est

 

le secret


 
 
 
 
 
 
 

d'un fil

 

la douceur

invisible silencieuse

comme un fil

            fil de soi

est si fine

extatique

que la force

            là en moi

tisse ici

le dessein

d'une vie

 

dans ses nœuds

ses lacets

tout autour

            autour de toi

il enlace

il embrasse

la douceur

            vague en toi

des allers

des retours

des amours

 

 

au fil des jours


 
 
 
 
 
 
 

un pas vers le sud

 

au fur et  à mesure

que les parfums m'entraînent

mes épaules s'ouvrent

comme un cadeau au vent

défilent les souvenirs

et les jours d'avant

je ne saurais contenir

mon émerveillement

mes mouvements s'allongent

au soleil levant

poursuivant mon ombre

sur la vague se brisant

sur mes lèvres salées

un picotement

est-ce le passé

qui devient évident ?

un nuage de côté

un coin de ciel bleu

je pourrais me brûler

le jour arrivant

la cap sur cette étoile

sur cet horizon blanc

je regarde le nord

il est clair maintenant

de flux en reflux

je me lève lentement

je crois en moi

et m'équilibrant

je traverse l'instant

je me reconnais

à présent
 
 
 
 
 
 
 

matins

 

      vii

 

 

merveilleuse vérité

de vague en vague

ma silhouette souple

se galbe et vogue

sur les nuages

d'un souffle d'air

 

 

sans bruit

mon cœur

se pose

sur la lame blanche

et glisse en douceur

 

 

est-ce cela le bonheur ?

 

 

 

 

[chaque matin est pareil

et autre à la fois

et moi

qui suis-je ce matin ?]
 
 
 
 
 
 
 

close out

 

ma tête implose est-ce la raison ?

est-ce le pourquoi de cette vague ?

l'instant m'éconduit

je n'ai plus la force

le cap est dépassé

et mon équilibre sombre

aucun plaisir

                                  la bouche sèche

l'écume claire m'embrasse

et me noie est-ce pire ?

est-ce l'instant de périr ?

ma tête tourbillonne

sans aucune étoile

rien que le bruit sourd

qui m'entoure

qui m'enroule

mes yeux se ferment

mon corps se raidit

mon visage terne

passe de l'autre côté

mais en travers de ma gorge

se figent des pleurs glacés

qui se glissent en moi perdue

dans des éclats salés

jusqu'à cette main

                        tendue
 
 
 
 
 
 
 

vivante

 

au creux de la vague

au feu de l'instant

être vivante

 

le vent au-dessus

le cœur explosant

être debout

 

une seule seconde

une unique onde

être vraie

 

accepter la force

offrir son désir

être simple

 

jusqu'au bout


 
 
 
 
 
 
 

un extrait de sel emprunté
à la mer au lever du jour

 

dans le ciel mouillé

qui se lève enfantin

à l'avant-goût de la première vague

je ressens ces parfums de sel

qui envahissent en ondes lentes

mes poumons

non

le soleil est encore invisible

le ciel est blanc et froid

la lumière s'ombre de temps

non

l'inconnu se dresse

devant moi

il n'est pas ce que je crois

il ne tient

rien dans sa main

sauf peut-être

une note d'espoir

alors

je me lève

et commence mon rêve

avant que ne s'achève

la toute première vague

oui

je suis debout

je suis vivante
 
 
 
 
 
 
 

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