
pour rester en vie
en vie
tous les silences
épousent la danse
de chaque vague
le temps glisse
de courbes en courbes
l'eau porte et emporte
le discours de l'eau
et l'absence de mots
du parfum de sel
de la brûlure du vent
au simple grain de sable
qui dressent l'instant
les couleurs s'avalent
du vert vers le blanc
et l'eau se tord
et l'eau se mord
d'un brusque mouvement
dans l'ombre du temps
le lent glissement dans le sillage
de la liberté
empreinte sa force
à la mer déchaînée
seule
face au meilleur
et face au pire
j'accepte de choisir
et de me brûler
au feu du désir
regarder l'instant
sur les ailes d'écume
un papillon
il s'envole et s'embrume
dans le feu
profond de tant de bleus
dans mes yeux en équilibre
l'instant : comme une chose fragile
et en face de moi - une autre moi
et la vie - ou la mort,
en sursis - en survie
qui glisse et glisse
papillon
de l'instant
emporte mon âme
de plus en plus loin
sans un mot
juste le flot des vagues
et mon silence
matins
iii
un jour nouveau se lève
je ne sais la couleur du ciel
peut-être fait-il beau ?
je m'accroche aux derniers
instant de ma vie d'avant
je le voudrais tant
mais le temps est présent
la fenêtre est fermé
peut-être sommes-nous
encore en été ?
fermeture
alors que le ciel d'hiver
offre sa lumière
s'ouvre un tube d'air
ai-je assez souffert ?
alors que le temps se ferme
mes pieds dessinent un terme
à la boucle et alterne
les mouvements en berne
alors que la vague sombre
emportant mon ombre
je ne suis plus qu'un nombre
avant la pénombre
alors doucement je souris
laissant glisser la vie
oubliant le tournis
au fond de mon esprit
alors je plonge dans cette eau
pour ressortir par le haut
un pas vers l'est
c'est moi
s'assombrit une seconde
inconstante,
je suis fidèle au vent
et je tombe
maintenant
est-ce l'instant ?
je me recroqueville
pour être vraie
je cherche l'étoile
là où elle n'est pas
dans le ciel noir
disparaissent les jours
et brûle le temps
qui n'existe plus
peut-être un nuage.
peut-être une pluie
je ne connais plus la valeur
du sel sur mon cœur
je ne suis que l'ombre
d'un autre moi-même,
Je suis qu'une ombre
qu'allonge le soleil
aucun mouvement
aucun sentiment
j'ai peur de reconnaître
que je suis vivante
déjà demain est là
sur cette vague vibrante
déjà sous mes pas
je ne sais si je peux
je ne sais si je le veux
le secret
ii
une femme
une vague idée
de ce qu'elle était
même pas
sans doute
une envie en route
je le sais
elle est
l'envie
un simple rouleau
qui s'allonge dans l'horizon
de sable
mon corps repose dans l'air
et s'inspire du temps
il flotte sur l'eau
sensible
à la délicatesse
de l'instant
qu'il caresse