respirer l'eau
désir
la mer est simple, est limpide
l'ombre des vagues se distille
de bleus, de verts, d'éternité
seule
s’observe le silence
grain après grain
douce hésitation du temps
sans cesse contre mon sein
défiant l'essence de mes sens
intime
et nu sur mon corps encore battant
simplement
dans l'absence
s’inspire l'imperceptible désir
respiration
oxygène
de l'air naissant
dans mes poumons gonflés
de cet instant particulier
où le souffle est coupé
où la vie sur le fil
du rasoir suspend
le jour
oxygène
du temps patient
d'une seconde libre
en équilibre sur la lame
chaque mouvement
compte à présent
j'inspire
j'expire
je vire
dioxyde
de carbone
je m’envole
écoute
qu'est le voyage ?
d'un point à un autre
d'une terre à une autre
plus loin peut-être ?
plus loin que les rêves
plus loin que ces points
qui nous lient aux chagrins
plus loin encore
où on peut être humain
là assis dans les vagues
un simple bout de bout
nous raconte l'aventure
que l'on ne saurait vivre
là cette vieille branche morte
à l'écorce racornie
à la force passée
détient notre vérité
rien à craindre
aucune peur
à part celle d'être nous-même
la chaleur
la douceur
naissent au même endroit
la vague chante
la vague chante
ce que l'eau sait de nous
écoute
au creux de la vague
je doute sans doute
du temps du vent
du doute sans doute
et dans les vagues
et leurs écumes
mon ombre se perd
et dans le froid
et son horizon
je crois qu'elle se noie
mais est-ce toi
ou est-ce moi
si loin de nous
je ne sais pas
je ne sais plus
le temps saura
et sans pitié
et sans amour
le temps dira
je doute sans doute
du temps du vent
du doute sans doute
~
chaque vague est un défi
chaque mot en est un autre
on ne sait pas ce qu'ils porteront
on ne se jamais s'ils comprendront
que l'écume et l'encre
n'attendent
que les regards
que nous offriront
sans en chercher la raison
explosion
en équilibre sur le ciel
le cœur dans les vagues
mon âme plonge
jusqu'aux bords des rivages
l'instant s'étincelle
de tant de diamants blancs
qu'il m'ensorcelle
jusqu'à l'oublier vraiment
vague
de vague en vague
le jour se lève
d'une lumière folle
et là dans l'eau
allongée sur le temps
je la laisse
me prendre
un instant
m'emporter
longtemps
loin
ailleurs
que mon corps
se perde
dans cette lame
matins
vi
je suis vraie
je suis prête
je connais l'eau
et tous ses défauts
qu'elle soit pluie
qu'elle soit mer
qu'elle soit noire
ou simplement autre
je le sais bien
je connais l'eau
je vais survivre
quelle que soient les vagues
mon cœur descendra
et puis montera
je le sais
je connais l'eau
elle est comme moi
trois-cent-soixante
sur le fil de la lame
se glisse l'espoir
je crois que je peux voir
ce que j'ai appris
pas un seul mot à dire
la leçon à réciter
pour aller de l'avant
il suffit
qu'il me regarde
tourbillonner dans les airs
pour que s'imprime sur son visage
l'expression sublime
je m'épanouis et me déploie
sur l'espace clos de la vague.
le temps se retourne
sur mes lèvres
myrte
fraîcheur du matin
épice du jour
se glisse ma main
sur la satin blanc
fraîcheur de la vague
délice du temps
mon corps souple glisse
dans les parfums de myrte
je ferme les yeux
la vague m'emporte
le secret
iv
une femme
un parfum et cet air
dérobé au temps
ces riens
et tant d'autres
à inspirer
chaque instant
elle est
nous
la vague de la raison
emporte les mots
et c'est sans raison
qu'elle nous porte
d'un peu de sel
d'un grain de sable
est-ce le désir ?
ou bien le plaisir ?
on se laisse faire
on la laisse faire.
elle aura toujours
de bonnes raisons
de nous prendre
dans sa danse
là-bas la plage
de sable blanc
se marie avec
l'horizon aux reflets
d'un bleu profond
de l'autre côté
de ce miroir nait
peut-être l'espoir
que le feu de ce soir
jamais ne s'éteindra
que cette vague
aura raison
infusion
au bord de tes lèvres
le sel blanc et soyeux
quelque chose me dit
que sur le sable la vague
est cet être mystérieux
que tu voudrais dompter
au bord de tes yeux
la mer bleue et peureuse
dans un autre monde
les yeux dans l'écume
le désir et le rêve
l'amour n'a qu'une vertu
embrasser le monde
libre sur la vague
du temps qui déferle
se cherche l'équilibre
sur la mer insouciante
les yeux grands ouverts
le cœur à l'air libre
chavirent les instants
où tout se décide
le jour est si pur
à la lumière de l'aube
qu'immobile danse
le ciel qui s'éclaire
envoûtantes secondes
où la vie se plonge
dans les eaux profondes
se détache du temps
la silhouette frêle
d'un nouveau vaisseau
sur la plage vide
est-ce le destin
qui me prend par la main ?
mon corps se laisse glisser
je suis déjà demain
respiration
l'oxygène
pénètre impatient.
dans l'ensemble de mon être
innocent
la vague
s'écoule doucement
le long des ruisseaux
de vent
esquissant la ligne blanche
où se penche
mon équilibre.
instable
à chaque mouvement
mon corps
inspire le dépassement
je suis maintenant
tel un poisson
volant
guidé par l'air
troublé
je rêve