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Le pouvoir du temps

 

Ferme les yeux un instant

Ferme-les vraiment

Et attend

 

Le temps ne fait jamais semblant

Il n'est qu'illusion pourtant

Il ne que toujours partant

S'enfuyant lâchement

 

Toi, tu espères

Qu'un jour dure toujours

Qu'une nuit est ainsi

 

Toi, tu inverses les instants

Pour les connaître autrement

 

Moi, je me perds en tournant

Dans les ondulations de l'esprit

Et celles de la vie aussi

 

Le temps

Du passé au présent

Se défile savamment

 

Ferme mes yeux un instant

Ferme-les vraiment

J'attends

Prisonnier du temps

 

 

Illépithalame

 

Un an par ci, nos corps

Morts comme décor.

Le temps passe.

 

Un petit cri

Dans la douleur

Peur qu'il meurt

Dans l'oubli

 

Un an par ci, nos cœurs

Lueurs de malheur

Le temps passe

 

C'est le chaos.

Mot après mot

Le beau se terre

Toujours parterre

 

Un an par ci, nos riens

Bien comme sans liens

Le temps passe

 

Un petit bruit

Dans cette nuit

Toi tu t'enfuis

Est-ce pour lui ?

 

 

Infusion

 

Écrire le temps sans peur

L'écrire pour de vrai

L'oublier pourtant

Pour tenter de le retenir

Écrire le temps sans doute

L'écrire pour après

Ressentir vraiment

Ce que l'on ne sait plus dire

Écrire le temps longtemps

L'écrire en fin de compte

Pour tout ce qu'il conte

 

 

Ambroisie

 

Sous le ciel cotonneux

Sur le sol sans jachères

Elle s'insère dans le vide

 

Le temps passe

Le temps passe

L'air se remplit

Pourtant de présence

Et d'autant d'absence

 

Elle sait conquérir

Lentement chaque espace

D'une écriture

Faite de virgules

Faite de points

Sans la moindre parenthèse

 

Le monde lui appartient

Le temps lui appartient

 

Je regarde les jours se briser

Sans que jamais l'un d'eux n'ose

Changer la durée des journées

Sans que jamais l'un d'eux n'ose

Cesser de cheminer insensé

 

Sous le ciel cotonneux

Sur le sol sans jachères

Elle s'insère dans le vide

De sagesse et de folie

Le deuil du temps

 

Finalement, le temps

N'est qu'un mot présent

Qui au regard de la terre

N'est qu'un mot absent.

Sur ton corps lent, le temps

Est ce jour présent

Qui au regard de la terre

Ne se vit qu'absent.

Sans un seul bruit, le temps

Se doute à présent.

Qui au regard de la terre

N'est plus qu'un absent ?

Nul ne sait que le temps

N'a aucun présent.

Qui au regard de la terre

Est le plus absent ?

Sept ans
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