
Obscurité
Comment le temps saurait dire
Tous les mots qui se taisent ?
Je ne sais où est le chemin
Perdu dans toutes mes pages.
Je voudrais savoir lire dans le bleu de tes yeux chacun des souvenirs, même ceux que nous n'avons pas. J'aimerais savoir dire au bord de tes lèvres chacun de ces désirs qui nous rejoignent parfois. Je saurais peut-être faire d'un seul trait un dessein sur les courbes de ton ventre où respire notre voie. La lumière est précieuse : on l'oublie parfois. D'un simple souffle, elle nait ou n'est pas selon ce que l'on croit.
Personne ne peut comprendre
Ce que le temps appréhende.
Notre mémoire devient
En rien de temps l'ennemi
Qui nous plonge en arrière...
Je ne voudrai jamais
Qu'ainsi tu m'oublies.
Je ne voudrai jamais
Que s'éteigne ta vie
Dans le froid de mes bras.
Chemin du milieu
Que la nuit nous raconte-t-elle ?
Demain fera-t-il beau ?
Assis là, au bord de toi,
Ton corps comme dans des draps,
Je cherche du bout des doigts
Ce que l'avenir ne sait pas.
La danse de la lumière dans les ombres du sous-bois réfracte les ombres douces des mots que tu ne dis pas. J'écoute le vent quand ta chevelure caresse de douceurs mes épaules et mon cou, et me laisse envahir par ton simple parfum. Je crois qu'il pleut un peu, l'eau dessine quelques chemins sur la vitre et dans le ciel. Le temps est si intense que le jour devient lointain.
La lune a disparu,
Ses mots n'ont plus d'écho.
La nuit serait si belle
Si tous nos maux se taisaient.
Firmament
Loin si loin
Plus loin
J'observe le ciel seul
Je le vois qui s'éteint
Sans fin
Je ne sais ce que conte le silence. Je ne lis que l'absence. Ce n'est ni la haine, ni le mépris, pas même les regrets ou encore des remords. Ce n'est que le silence qui se balance à la potence de quelques nuages qui noircissent au fil des derniers instants. Aucun cri, aucun bruit, rien qui la nuit qui se pose, infinie. Je la sens tristement engourdissant tous les sentiments. Je la sens effaçant chaque instant d'avant. Que reste-t-il maintenant ?
J'observe le ciel seul
Je le vois qui s'en va
Là-bas
C'est un rêve qui s'éteint
Dans le bain de sang
Du ciel
Le jour d'or
Je la perçois
Je la ressens
Comme autant d'instants
Défiant le temps
Je l'entends
Je la crains
Comme autant d'absence
Les sons se sont dispersés. Son esprit m'a traversé de part en part. Les souvenirs se sont entassés. Ils ne sont que quelques cailloux disposés sur un chemin éteint. Ils sont tels des croix qui ombres nos tombes. Plus de jardin, plus d'herbes folles. Plus de parfums, plus aucun rires. Même les sourires s'étiolent. L'air, la douceur, plus la moindre valeur...
Et tout autour
Et tour à tour
Le petit jour
Recule, recule
Je ne sais pas
Je ne sais plis
Si le crépuscule
Prendra un jour fin
Elle est là
Elle est en moi
Cette nuit qui prend
Ma vie alors
Que le jour d'or
Est maintenant mort
Corps étranger
Que sera demain ? Que sera le temps ?
La vie se noie dans l'infini de ces jours
L'amour sera-t-il autre ? Sera-t-il nôtre ?
Elle est allongée dans ma vie tel un rêve d'espace, un désir différent, un chemin ascendant. Le long du passé dérivant dans le lointain s'insinue le présent maintenant. Inutile de ressasser, inutile de rêvasser, rien à analyser dans la persévérance de quelques secondes. La douleur se suffit à elle-même. Le cœur n'en est plus à un battement près. Les pensées se renversent sur la ligne morte, le silence les aidant à faire sombrer les souvenirs.
Qu'était hier ? Qu'était le temps ?
La mort luit dans l'infini de ces nuits ?
L'amour est-il l'autre ? Est-il un autre ?