Sombre sombre et noir
Le ciel d'un espoir
Rien rien qui m'éclaire
Sombre sans rien faire
Tombe tombe un voile
D'un ciel sans étoile
Rien rien que la mort
Tombe sur mon sort
Pleure pleure ainsi
Le ciel sans souci
Rien rien qu'une porte
Pleure l'amour morte
Meurt meurt cette vie
D'un ciel sans envie
Rien rien qu'un ciel froid
Meurs au fond de moi

Le ciel n'a jamais eu besoin de la terre
Malgré les mots ou malgré le temps
Malgré les maux et malgré l'instant
Le ciel a besoin de l'éphémère
Dans la transparence d'un moment
Le ciel n'a jamais eu besoin de la terre
Pas de colère, pas de guerre
Le ciel dilue chaque sentiment
Il voit au travers des yeux d'enfant
A la lumière d'un seul critère
Le ciel n'a jamais eu besoin de la terre
Le ciel en a défini le temps
Quand la terre en devient délétère
Le ciel en infère le présent
L'enterre tel un futur absent
Le ciel a besoin de l'éphémère

Mes chers amis, quand je mourrai,
Que la terre m'accueillera,
Que le ciel m'abandonnera
Oubliant l'amour dans l'après,
Plantez un saule au cimetière :
Un unique arbre pour pleurer,
Dans ses racines m'en aller
Et oublier la vie entière.
J’aime son feuillage éploré ;
Il me rappelle la caresse
Du ciel et sa douce tendresse
Envolée dans notre passé.
La pâleur m’en est douce et chère
Comme un souvenir de sa chair
Se glissant gentiment dans l'air
En parfumant mon atmosphère.
Et son ombre sera légère
Lorsqu'elle recouvrera mon corps
Fermant les yeux d'un amour mort
Pour ne plus voir le ciel qui erre.
À la terre où je dormirai
Allongé tout contre sa peau
J'espérerai son dernier mot,
Ce mot d'amour dont je rêvais.
Vers empruntés à « Lucie » d'Alfred de Musset
