
aparté
Le Mal sombre
Artémis
La terre s'envole en fumée
Et nous
Ne voit que l'étoile s'éteindre
Debout
Nous ne mesurons que les conséquences
Le temps fera le nécessaire
Pourquoi
Nous pensions déjà nous perdre
Avant
D'avoir su penser à l'oubli
Nos yeux
Devaient-ils se fermer
Laissant
Au silence tout l'espace
Le ciel
Noircissait les pages d'une encre dense
Le mur
De l'absence se hissait d'indifférence
Pourtant
Dans l'air immobile reste un sourire
Que la lune ne saurait chasser
Lac
Assise au bord de l'eau, le regard qui s'évade,
Ses yeux se mêlent au ciel en nuances tendre.
L'horizon s'enveloppe de nuages blancs.
Et sur sa peau pâle, sur son frêle visage,
Se dessinent en nombre les ombres du temps.
Elle sourit, elle sourit dans ce silence...
Et le lac, ce lac bleu, l'appelle dans ses bras.
L'ide l'air
Un poisson dans ton âme
Sait-il encore aimer ?
Un poisson dans l'ombre
De ce temps amer
Un poisson le long de la mer
Le long de la peur pâle
Le long de la froideur
Un poisson qui se perd
Dans un vieux frisson
S'égarant dans le temps
Espérant devenir
Un ciel plus vrai
Plus coloré
Espérant que le temps
Va l'armer
Dans l'ide l'air
[Il suffit de changer une lettre
Et la pensée du ciel se retourne]
La terre qui s'égare
Aucun mot
Rien que le désert
Et ce froid polaire
Rien ne bat
Même pas la terre
Elle reste solitaire
Sous ce ciel noir
Rien de bien
À peine l'espace,
Où une branche fragile
Relie quelques étoiles
Rien qu'un blâme
Celui qui déroute
Celui qui sépare
Le rêve et la mort
Et là
Au milieu de rien
Toi
Et la lumière d'un regard
Ce que le ciel est
Le ciel est multiple
Le ciel est unique
Il est cette porte
Puissante et violente
Qui s'ouvre et se ferme
Et se claque au terme
D'un sale jour en berne
Il est l'harmonie
Et la nuit aussi
Un vieux chemin de pierre
Une impasse sans vie
Il rend si heureux
Et malheureux à la fois
Lorsque ses couleurs
S'irisent les unes
Et les autres
Jusqu'à cette transparence
Percluse de silence
Il est ce visage
Gai sans nuages
Et triste comme la pluie
Mêlant la vie à la mort
L'amour et l'oubli
Il part et revient
Puis disparaît sans fin
Laissant aux étoiles
Le soin d'entretenir
Une lueur d'espoir
Le ciel est ainsi
Le ciel est en moi
Sombre parfum
C'est un parfum éternel
Là juste au coin de mes lèvres.
Je sais qu'il me rappelle
Le temps, ce temps avant
Noël...
Quelques mots toujours présents,
La danse de deux flammes,
Et puis ces secondes volées
À ce que le jour a de plus cru.
Ces mots, ces quelques traces,
D'un bonheur évanoui
Au goût sucré,
Au goût de larmes,
M'embrassent,
M'embrassent toujours
Sans jamais me dire
Ce qu'était la vérité.
C'est un parfum éternel
Que je tiens de ton ombre...
Pluie de janvier
Il pleut
Il pleut sans cesse
À croire que ce jour n'a pas de fin
Sous la bâche horizontale
Ne se dessinent même plus
Les ombres du passé
Le temps s'est déchiré.
Il pleut
Il pleut sans cesse
À croire que le jour n'a pas de sens
L'odeur triste du silence
S'est collée aux vitres sales
Aucun sourire à la fenêtre
Le temps a oublié
Il pleut
Il pleut sans cesse
À croire que le jour n'a pas de vie
Sous cet arbre foudroyé
Se lisent les chemins de la pluie
Celui des lignes de ma main
Le temps s'est perdu