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Le château des courants d'air

À côté de la cheminée

 

Le lent chant des arbres d'automne

Accompagnait celui du chemin

Où allait-on en cet instant

Main dans la main ?

Le château se dessinait

Au passage d'un virage

Il ne ressemblait à rien

À rien de ce que je connaissais

Le temps se suspendait

Et l'espace apparaissait

Brillant

Brûlant

 

Le feu éteint dans l'âtre sombre

Contrastait avec notre liberté

La table en bois brut

Nous accueillait

Comme une table de banquet

Mais les mets offerts

Différaient singulièrement

Ce n'était que de la chair

Que Dieu avait découverte

Le feu à présent était

Brillant

Brûlant


 
 
 
 
 
 
 

Un après-midi d'aurore

 

Le chemin cesse

Sans le moindre bruit

Une ruine attend

D'inventer le présent

La lumière traverse les feuillages

Pour m'éclairer maintenant

Sait-on toujours ce qu'est l'amour ?

Le ciel cesse de bouger

Pour s'offrir à mon regard

Sa chaleur vient m'envahir

D'un simple souffle

D'un simple mot

Je ne connaissais pas vraiment l'aurore

Mes yeux ne s'étaient pas posés dessus

Elle a des courbes fières et obscures

Des formes naissantes au bout de mes doigts

Je ne connaissais pas vraiment l'aurore

Et je l'ai découverte cet après-midi-là


 
 
 
 
 
 
 

Temps d'octobre

 

Le temps s'agite dans le calme de l'automne

Il va, il vient un peu plus loin

Il court sur le chemin

En nous prenant dans sa main

Là, juste là, au cœur du bois

Il est frais et sensible

Il est vrai et fragile

Il ferme les yeux

Pour laisser passer

Les âmes enchantées

Il tourne et tourne et tourne

Dans les têtes pour insuffler

La beauté de la liberté

Il tourne et tourne et tourne

Et parfois s'arrête

Pour la contempler

Tel un premier baiser

Et là, dans le vent

Il accepte

De regarder la vérité

L'automne est beau

Quand on se laisse aller

À aimer


 
 
 
 
 
 
 

Le ciel à la Boverie

 

L'horizon est d'arbres et de chemins

Et la lumière se propage doucement

Dans les bruits et les chants d'automne

Le ciel est là immobile

En nuances de bleus et de blancs

Le ciel est là limpide

Nu et fragile devant moi

Dans mes yeux se dessinent

Ses courbes imaginaires

Cette danse rieuse du jour

Il ressemble à la mer

Et j'entends le battement de ses vagues

Qui se glissent le long de mon corps

En quelques ombres définissant

L'indicible évidence de la clarté


 
 
 
 
 
 
 

La promenade

 

Où commence l'automne

Où commence le temps

Le regard parmi les arbres

S'enivre des ombres du jour

Le feu n'est pas dans l'âtre

Il vit dans la lumière

 

D'ordinaire

Le silence n'est troublé que par les pas

Mais là c'est la danse du soleil

Entre la bise et les chants

Qui rend l'Amour si bleu

À croire qu'il est si simple

D'être heureux

 

Aucun mot

Juste la caresse

La délicatesse du vent

Qui s'effeuille entre doigts,

Tous les sentiers mènent ici

Au centre de la forêt

Il suffit d'en écouter le souffle

Il suffit d'entendre ses battements

 

De l'ombre à la lumière

Scintillent les désirs

Où commence l'automne

Où commence le temps


 
 
 
 
 
 
 

Sous l'instant

 

Les yeux ouverts, les yeux clos,

Dans les parfums du jour,

Dans cet instant unique,

Le chant de l'automne

Nous prend dans ses bras.

La table chantonne

Cet air inconnu

Et le temps s'accorde le temps de l'instant ;

Ce présent insouciant

Où nos silhouettes s'enlacent.

S'embrasse la flamme

Au bord de l'âtre éteint.

D'un souffle de liberté,

Nous sommes ivres de tant,

Nous sommes saouls

Un instant.
 
 
 
 
 
 
 

Après-midi

 

Le vent souffle lentement.

Les odeurs de pierres, les senteurs de vie

Nous enveloppent. Est-ce ainsi

Que s'imagine l'amour ?

Emportés par la délicatesse

De l'air, nos corps, suspendus

À un fil, suspendus dans l'ombre

De nos folies communes,

Se dévoilent, s'apprivoisent...

 

L'infini de l'instant

Se baigne de lumière

Dans notre château

Des courants d'air.

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