
Amours de papier
Le carrefour des rêves
Qui n’a pas connu l’amour
ne sait rien de l’absence*
Ce soir,
Sous ce déluge d'étoiles,
Nous ne sommes qu'un
Parmi les milliards de hasards.
Regarde
Cette voie d'or
Qui épouse le noir
Et nous offre de trembler à l'infini.
Le sommeil oubliera le soleil
Pour n'en retenir que le désir
D'un rêve.
Nous ne sommes en somme
Que voleurs de paradis.
Revois
Autour de nous
Ce que l'on aperçoit
Dans le silence du monde
Et dévore à chaque seconde
Ces envies fécondes.
Retiens
Du temps
La valeur de la présence,
Celle arrachée
A l'absence.
Rêvons,
Rêvons ensemble
D'un amour unique.
*titre d'après Christian BOBIN
Origami
Le papier se lisse sous mes doigts
Prêt à l'apesanteur
Sa fragilité s'esquisse
Entre chaque mouvement
En silence
L'espace se devine
Sous mes doigts l'envol
Le rêve se vit
Du bout des lèvres
Là
Je rêve que tu rêves
Que la nuit s'achève
Dans nos bras
Je rêve que s'achève
Cette nuit de pluie
Loin de toi
Seras-tu là ?
Serai-je là ?
Je rêve cette trêve
Dans tes pas qui s'élèvent
Loin de moi
Je rêve que s'élève
La folie de la nuit
Dans tes bras
Je te crois là
Me le crois-tu ?
Je rêve
Je le crois
Que tu rêves
Cette fois
Je rêve
De ce choix
Où tu rêves
Une autre voie
Là est-il ici ?
Là est-il en nous ?
Je rêve de nous
Je rêve de tout
Je rêve c'est fou
Si le temps était,
Si la nuit voulait
Si aucun si n'existait
Là ne serait pas un choix
Là ne serait pas sans toi
Là serait là !
Fourreau
Le tissu pleut le long de ton corps
Il ne sait pas mentir
L'instant commence à dissoudre
Ces désirs qui dansent pour renaître
Il s'inonde de tes ombres
Il réinvente tes courbes
L'instant dissimule les surprises
Ces désirs qui s'invitent pour s'offrir
Le tissu devient le ciel
La pluie n'est que caresses
L'ombre est divine
La surprise infinie
Alors je m'enivre de ciel
Je me noie de pluie
Je m'envoûte de tes ombres
Je m'éprends d'infini
Cette seconde peau
Te quitte pour moi
Bleu nuit
Bleu
Bleu pâle
Le rêve s'évade
En éclats de ciel
Je te suis, je te vois, je te vis
Dans ces éclairs de folie
Je me tais, je me tais, je me fais
Eblouir par la nuit, par la vie
Pas à pas
Une image après l'autre
Se mélangent tous les toi
Se mélangent en moi
Tous ces bouts
Tous ces riens
Tous ces touts
Invisibles et sensibles
Et les ombres
Les secondes
Les fenêtres
S'ouvrent et se ferment
Dans diverses teintes
De soleil et de silences
Je te cherche
Au fond de mon être
Au rythme de ce cœur
Qui bat, qui bat si fort
Si près, si loin
Que j'ai peur qu'il meure
Je cours à perdre haleine
Pour attraper ce souffle
Qui emplit mon être
De lumière bleue
Bleu pâle
Ce regard
De mes nuits
Tous deux
Tous deux sous un arbre
On ne voit personne
Plongés dans nos yeux
Le lac se tait
Tous deux sous un arbre
Nos sourires s'envolent
Au-dessus de l'eau bleue
Par-dessus les montagnes
Tous deux sous un arbre
On ne voit personne
Plongés dans nos yeux
Le lac se tait
Tous deux sous un arbre
Nos sourires s'envolent
Au-dessus de l'eau bleue
Par-dessus les montagnes
Tous deux sous un arbre
A tendre nos bras
Pour mieux s'embrasser
L'un contre l'autre
Le rêve nous porte
Là où il n'y a personne
Personne d'autre que nous
Tous deux sous un arbre
Nuit sage
Je sortirai de ma tête
Pour errer dans tes rêves
Je porterai dans tes yeux
La pluie et l'arc-en-ciel
Je déposerai aussi
Quelques rayons de soleil
Et quelques zones d'ombres
Pour garder le mystère
Je soufflerai sur ton corps
Ce que tu appelles sagesse
Et dans la beauté de ta nuit
Je partirai ne laissant de moi
Qu'un silence tendre
Et un baiser délicat
Sur ta joue et dans ta main
Aucun
Aucun lieu dans ce rêve
Juste le rêve
Aucun ailleurs d'ailleurs
Juste un rêveur
Et dans mes yeux tes yeux
Juste les cieux
Et dans mon cœur ton cœur
Juste rêveur
Aucun dieu dans ce rêve
Juste tes lèvres
Et puis dans mes mains
Juste tes saints
Aux petits jours
Je rêve
Tu entres en moi
En une danse lente
Je sens ton corps
Qui vibre comme
En ces moments denses
Tes hanches blanches
Déhanchent mes instants
Souvenirs intenses
Je rêve
Des couleurs d'automne
Des bleus étincelants
Au blanc enivrant
Tu ne dis rien
Tu n'es qu'une présence
Une lumière dans le matin
Je rêve
Et le jour se lève
Ce
Ce que tu rêves, ce que je rêve
Ce qui coule dans notre sang
Ce qui se hisse dans le vent
Ce désir d'être, ce désir de vivre
La vie est faite de tant de
Ce que tu vis, ce que je vis
Ce que tu veux aussi
Ce que tu tiens ici
Ce que tu crois parfois
L'amour est fait de tant de
Ce que tu rêves, ce que je rêve
Marche ou rêve
Assise
Sur les marches de pierres
Les yeux dans le ciel
Elle rêve
Le jour est le même
L'attente est la même
Mais elle ose
Elle ose se lever
Elle ose changer
Elle prend son désir
A bras le cœur
Elle monte les marches
Sans réfléchir
Et d'un simple sourire
Avance vers un nouvel avenir
Le ciel est clair
Mais une goutte de pluie
Glisse sur sa joue
C'est merveilleux
Elle ne rêve pas