La poésie est une tarte à la myrtille
Solitude et vides

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Digestif
Un verre
Un verre rouge
A portée de tes lèvres
Un soir d'été
Avant que le temps s'achève
Un soir de rêve
Un verre
Un verre frais
A portée de tes mains
Un soir malin
Que la nuit appelle
Un soir perdu
Et de l'autre côté de la table
une chaise vide
Vide comme une nuit sans lune
Vide comme une mer sans vagues
Vide comme un jour à mourir
Une chaise vide
Qui attend
Un verre
Un verre rempli
A portée de ton corps
Un soir mesquin
Avant que le temps nous prenne
Un soir chagrin
Un verre
Un verre livide
Apporté par le silence
Un soir incertain
Avant qu'il ne se vide
Un soir qui part
Le foyer natal
Patience, la vie est une chance. A l'ombre du ciel, m'embrasseras-tu ?
Patience, la vie est inadvertance. On se rencontre sans le savoir et on se plait parfois trop tard.
Patience, la vie est innocence. On se trouve sans se chercher et on s'égare sur un trottoir.
Patience, la vie est en vacance. On se perd dans nos repères et on se dit que l'on s'aime.
Patience, la vie se dépense. A l'ombre du ciel, oseras-tu ?
Patience, la vie est l'insouciance. On s'embarque sans bateau et même sans port.
Patience, la vie est la reconnaissance. On se tait pour exprimer tous ces mots cachés.
Patience, la vie est l'évidence. On sait et cela nous suffit.
Patience, la vie est une danse. A l'ombre du ciel, m'embraseras-tu ?
Maintenant, tu sais où nait le foyer qui brûle tes entrailles.
Tu n’as plus besoin de patience…
Une écharpe
Une écharpe de soie
S'envole devant moi.
Je l'attrape du bout,
Du bout des doigts
Avant qu'elle ne s'envole loin,
Loin de moi...
Une écharpe de soie
D'un bleu roi
Se glisse autour de moi.
Elle me prend dans ses bras.
Elle enveloppe mon cou
D'une douceur de bon aloi
Et me protège du froid.
- On ne sait jamais ce qui arrivera -
Une écharpe de soie
Pour le soir qui viendra,
Pour l'espoir qui s'en ira,
Pour le temps qui passera...
Un léger bout de tissu
Qui glissera entre mes doigts
Et s'envolera ce jour
Que je ne verrai pas...
Une écharpe de soie,
Une écharpe de toi...
Quand
Quand
Le temps oublia le temps,
Quand
Le jour épuisa l'amour,
Quand
Toujours s'acheva,
Je vis ma muse s'imposer en moi,
Cette voix permanente
Avec ce besoin de combler le manque,
Ces frissons qui s'impriment
Dans mon corps…
Je le sais,
Je la sens,
Omniprésente
Tel un dieu tout puissant.
Elle est là !
Et moi,
Je laisse son esprit
Construire ma propre folie.
C'est le jour,
C'est la nuit,
Le soleil et la pluie,
Et rayonne les mots
Sur la page blanche,
Et je promène son fardeau
D'éternité et de silence,
De porte en porte
Comme si elles avaient existé,
De cette encre de peurs
Gorgée de ses pleurs…
Et j'avance lentement
Tout au fond de moi
Dans ce noir permanent
Où personne n'est présent.
Et j'avance pas à pas
Longeant ce mur
Infranchissable
Pour
Trouver la lumière d'une hypothétique présence,
Pour
Ce matin qui se tient dans sa main,
Pour
L'instant où l'étoile se lève…
Jour après jour
Un jour de pluie, un jour de plus
Je regarde le temps qui ne passe plus
Un jour de pluie, un jour sans toit
Je sens chaque goutte couler en moi
Goutte à goutte
Pas à pas
Un jour passant, un jour s'en va
Je chemine encore dans tes bras
Un jour passant, un jour de plus
Je me promène dans l'inconnu
Pas à pas
Goutte à goutte
Un jour de nuit, un jour s'enfuit
Je vois s'effacer les chemins de pluie
Un jour de nuit, un jour et puis
J'attends de la vie l'unique bruit
Un battement de cœur
Entre le pont et l'abîme
Au sommet du pont
L'abîme
De quel côté penche l'amour ?
Et la mort ?
J'écoute ce que dit l'arbre
J'écoute ce que dit la fleur
Et le ciel
Que dit-il ?
Il parle de bleus
Il parle de blancs
Il parle de nuit
Il parle de lui
Et moi
J'écoute le vent
Jusqu'au fond de l'abîme
Là
Le ciel est petit
On en l'entend
Presque pas
A peine ses pas
Qui s'en vont
Dans le froid
Au-dessus de l'abîme
Ce pont
D'un non-sens interdit
Le vers
Ce n'est qu'un vers
Solitaire
Il est là
Dans mon corps
Voyageant sans raison
Il cherche la passion
Celle partie
Celle perdue
Il dévore
Un à un
Les passés
Leurs présents
Et vomit
A présent
Tant de mots
Peu de beaux
Ce n'est qu'un vers
Solitaire
Emporté dans la terre
Oublié par le ciel
Il voudrait
Retrouver le miel
Devenir à nouveau
Ce plaisir
Et grandir tout de go
Pour enlacer
Chaque poème
Chaque je t'aime
Comme s'il était le premier
Comme s'il était le dernier
Que tu lirais
Ce n'est qu'un vers
Solitaire
« Je t'aime et je t'aimerai ! »
L'éternité de la lumière
Invisible dans la nuit éternelle,
Est-ce que le temps pardonne ?
Est-ce qu'il nous rend innocents ?
Pourquoi le croirait-on ?
Je relis dans les gouttes de sang
Ce que le temps a comme mépris.
Il est sans amour, sans folie.
Il est le père de la mort,
Il est l'esprit qui se damne.
Il rend la vie folle
Si vous décidez de l'oublier.
Dieu, quelle est cette douleur ?
A la lueur des lanternes,
Quand il plonge dans vos yeux,
Je ne vois naître que le passé
Et disparaître le bien.
Mère, as-tu pour seule raison
Dieu ? Ou est-ce l'inverse ?
Je sais que je n'ai pas de place.
Je sais le temps bon à rien.
Le temps n'a pas grâce :
Il rend l'étoile éternelle invisible.
Et pourtant, je te pardonne.
L'amour est la partie visible,
Regarde au creux de tes mains :
Il en reste une trace
Éternellement invisible.
Passage secret
Tout au bout de tes lèvres,
Le temps n'a pas de faim.
Il se vide en perdant
A chaque instant le présent.
Tu laisses faire
De peur de perdre
Le peu de ton être.
Tout au bout de tes lèvres,
Le chemin est, pourtant.
Tu ne le sais,
Tu ne le vois.
Tu crois qu'il est mort,
Que c'était son sort.
Il serpente dans ta tête
Il serpente et s'entête.
Il suit tes pas,
Il te suit toi.
Et si tu l'acceptes,
Il ne s'arrêtera pas.
Tout au bout de tes lèvres,
C'est un secret
Enfoui en toi
Il se délivrera
Quand tu te délivreras
Ne l'attends pas,
Crois en toi.
Apéritif
Un verre
Un verre bleu
A portée de mes lèvres
Un soir d'été
Avant que le temps se lève
Un soir de rêve
Un verre
Un verre frais
A portée de mes mains
Un soir malin
Que la nuit appelle
Un soir venu
Et de l'autre côté de la table
une chaise blanche
Blanche comme une nuit étoilée
Blanche comme une mer écumeuse
Blanche comme un jour à épouser
Une chaise blanche
Qui m'attend
Un verre
Un verre rempli
A portée de mon corps
Un soir câlin
Avant que le temps nous prenne
Un soir festin
Un verre
Un verre limpide
Apporté par le silence
Un soir certain
Avant qu'il ne se vide
Un soir où tu viens
Undecim IV
J'aime à penser à
Ce vide
Immense
Nos âmes découvertes
Nos pensées illuminées
D'amours
Et dieu
Inspirant les éléments
Pour que chaque instant comble
La solitude
Sans parole
Il est des solitudes belles et arides.
Te souviens-tu ? Dans le ciel serait tout ce vide.
Quand je regarde le soleil par les fenêtres,
Il me renvoie quelques lumières de ton être.
Dans mes pas, pas à pas, dans le jardin
Je me perds, désespère... Où est ta main ?
Sous les arbres, sous les toits se cachent les ombres.
Qui s'en vont, qui s'enfuient vers quelques pays sombres
Il est des solitudes belles et arides.
Te souviens-tu ? Dans le ciel serait tout ce vide.
A la dérobée
Cachée au fond des toilettes
Elle tue le temps en l'attrapant
Les mots l'envahissent
Les mots la submergent
Elle voudrait les contenir
Et les crier en même temps
Elle voudrait que ses désirs
Ce mélange de rêves et de réalités
Disparaissent et se réalisent
Brûlent en elle et s'éternisent
Elle est là le cœur lisant
Les mots s'écrivant
Elle est là l'âme frappant
Les mots s'en allant
Dans l'espace se réduisant
Elle se cache pour voler au temps
Quelques bribes de mots aimants
Quelques instants à oublier le temps
Dans la peau
L'amour est une chimère
A corps de feu
A tête de ciel
Et moi
Les pieds sur terre
Je me perds
Dans ses enfers
L'amour est une chimère
Qui naquit dans mes viscères
Qui épousa mon cœur
Et elle
La tête en l'air
Elle rêve
De ce mystère
L'amour est une chimère
Aux yeux d'étincelles
Au sourire de lune
Et nous
Comme des fous
Nous envolions
Au-dessus de tout
L'amour est une chimère
Que le jour a vu brûlé
Que la nuit a balayé
Et là
Dans le silence
L'amour
Changea de peau
Les bras en croix IV
Nos regards au bord du vide
Nos mots enchantés de silence
Et la présence des demains
Cet amour est si beau
Il se reflète à l'horizon
Et peu importe le reste
Jusqu'à ce que la mort
Soit la solitude de nos corps
Va-t’en encore plus fort
Mot à mot
D'un mot
À un autre
Tu oublies le mal
Tu rayes des nues
Les nuits malvenues
Juste en quête d'absolu
La solitude
Se baigne de silence
Le chemin n'a plus d'importance
Pas à pas
Se comblent les pas
Tout se noiera
Dans le vide en l'état
Rien ne sera
Que le temps redressera
Pourtant
Au fond de toi
Chaque baiser
Chaque caresse
Chaque instant
Résistera
Mot à mot
Existence
Je regarde le temps comme un sentiment.
Je regarde le vent te l'apportant.
Et par-dessus le val, et par-dessus le mont,
J'entends cette petite voix venant de toi...
Elle chemine, elle progresse au fil des jours,
Au fil des nuits, avec délicatesse.
Et dans les branches, et dans les pluies,
J'entends à chaque instant ton chant.
Je regarde le temps comme un sentiment.
Tu sais ! et le ciel se déploie en moi...
Fâme IV
J'ai rêvé
Que le vide
N'existait pas
J'ai rêvé
Que l'absence
Nous recréerait
Et j'ai lu
Que le vide
Nous séparait
Désolée
Mais ma voie
N'existait pas