
Goutte de lumière
La brûlure de l'absence
Givre de mars
Tes mots n'ont pas de fureur !
Ils ne sont que faux-semblants.
Ils nourrissent les peurs
Qui circulent dans ton sang.
Perçois quand ta voix s'étend
Que les mots sur le papier
Ne subsistent qu'un instant.
Au moment où tu perds pied
Quel est le chemin à suivre ?
Lettre après lettre, le blanc
S'encre de noir, de mots ivres
De ces instants revenants.
Même quand le passé s'use,
Qu'il n'en devient qu'une peine,
Que chaque signe l'accuse,
Je veux que tu le retiennes.
Givre de mars et rosée
Esquissent au petit jour
La vérité éveillée :
Mes mots ne sont que d'amour !
D'une larme
Une goutte d'eau sur la pierre
Une goutte d'eau qui scintille
Qui lentement dans mes yeux brille
Une larme sur une pierre
Sur ce chemin tentaculaire
Les amours ne sont que des pluies
Sur tes joues elles ne s'essuient
Qu'avec la chair de l'annulaire
Alors au travers de ton cœur
Au travers de ton âme folle
De tous ces mots dont tu raffoles
Tu t'accroches à ces saveurs
Je regarde cette pluie douce
Qui se glisse dans ton sourire
Et tu l'assèches d'un fou rire
Pour que l'amour nous éclabousse
Une goutte d'eau sur la pierre
Une goutte d'eau qui scintille
Qui lentement dans mes yeux brille
Une larme sur une pierre
Tu es là
Tu es là
Tu es là cachée derrière la porte
Pendant que le diable l'amour emporte
Tu es là
Tu es là dans le silence du temps
Pendant que nos vies ne font que semblant
Tu es là
Tu es là vivante au fond de ma tête
Pendant que chacun de tes mots s'entête
Tu es là
Tu es là obsédante dans le ciel
Pendant que la mort grignote le miel
Tu es là
Tu es là et tu n'y es pas nos cœurs
Pendant ce temps saignent de ces valeurs
Es-tu là ?
Oiseaux du paradis
Ce ne sont que des oiseaux
Entre volupté et amertume.
Je les utilise comme plume
Espérant trouver les mots,
Ceux volés par les tourmentes,
Ceux entre silences et oublis,
Ces signes partis du paradis
Et qui, maintenant, me hantent...
Mystère
Chaque mot - Chaque silence
A sa propre vie - a son propre temps
Il suffit d'un absent
Pour comprendre sa présence
Chaque cœur - chaque âme
A du Paradis - a de l'enfer
Une partie du mystère
De ce qu'est une femme
Le monde à l'enfer
Seul
Accroché au silence
Dans chaque pas qui s'avance
L'attente
Un rien
Le chant d'un oiseau
Celui d'un ruisseau
Ou d'une cloche
La douceur du vent
La fragilité d'un nuage blanc
Le parfum de l'herbe naissante
Et les pas qui crissent sur le chemin
Seul
À la recherche de la main
À celle du sourire
À celle d'un même regard
Sur ce paradis qu'est la terre
Sous ce ciel d'un bleu limpide
La beauté ne tient à rien
Pourtant
Si une étoile s'éteint
La terre est à l'enfer
Ce qu’est le temps à l’amour
Le temps s'use, le temps meurt
Quand l'amour n'est que de peur,
Quand l'amour n'est que tourmente
Et que tous tes mots me mentent.
Le temps s'écrit, le temps pleure
En oubliant les serments.
En piétinant les amants,
L'amour ne devient qu'un leurre.
Le temps court, le temps s'étend
Quand toutes tes couleurs sombrent,
Quand tes désirs sont des ombres
Dans ce lent silence blanc.
Le temps fuit, le temps s'égare
En créant l'ignoble mur.
Pas un seul sentiment pur
Pour que nos cœurs se réparent.
En un sourire un souvenir
Sans un bruit, l'envie arrive.
Elle ressemble à un rêve
Lorsque l'attente s'achève,
L'instant où en moi dérive
Mon cœur. Je sens qu'il désire
Battre pour inventer une
Nouvelle liberté, une
Autre vie en un sourire.
un bout de ciel en moi
toi
comme un petit fruit
lumière de la nuit
toi
tendre timide fille
de ce ciel qui scintille
toi
couleur liberté
au temps emprisonné
toi
envers de la terre
à l'amour éphémère
toi
accrochée au temps
de ce monde d'avant
toi
dans ce lent silence
étoile de l'absence
toi
d'un vide en émoi
pourquoi es-tu en moi ?
Départ
Tu étais là en moi pour cette ultime seconde
Un soleil une pluie l'effervescence du temps
Tu étais là dans cet automne plus puissant que tous les printemps
Tu étais là dans l'immobilité du présent
Si forte si vraie que même ton absence est une présence
Souvenir d’un voyage au centre du monde
Ta peau a cette douceur
Qui fait que l'instant se rêve
Ta peau a cette valeur
Qui fait que le temps s'achève
Ce ne sont que des grains
À l'essence divine
Un décor de sable
Où l'innocence s'incline
Une folie
De finesse, de délicatesse remplie de vie
Une folie
Hors de toute sagesse, celle d'une caresse infinie...
Dans l'absence, au bout des doigts, continue
La présence des vagues du passé
Dans la douleur la douleur
Ciel, à quoi penses-tu
Lorsque tu dors ? Caresses-tu
Rêveries et tendresses ?
Dis, à quoi penses-tu ?
Sur le chemin des temps
Passés est cette voie.
Au fond de toi, la joie
De l'enfance. Et pourtant,
Sévissent dans la peur
Abandon et silence.
Se ferme l'innocence.
La porte de ton cœur
Claque sur la douleur.
Les pleurs de la fillette
Cristallisent sa dette
En ce noir intérieur.
Amour amie
Un jour sans bruit ! Sans fin ! Le silence...
Un mot frôle ton sein
L'automne s'éteint
Le soleil caresse l'instant
De son regard au présent
Un jour sans nuit ! Enfin en apparence...
Trois
Toi, à l'étroit, dans ce ciel que broie le passé ! Je vois ton sourire qui s'enfuit. Mes yeux essaient de le capturer, de le saisir et le retenir. Mais le temps n'a pas d’âme. – Pas plus que l'amour – Alors, dans cette fuite en arrière, je ne peux que laisser les vers mordre la poussière.
Toi, ici-bas, dans ce feu qui nous brûle ! J'écris et j'écris encore et toujours ! À croire que l'amour a eu un jour un sens, à croire que la vie n'est présente que pour être écrite. Je laisse aux mots le pouvoir de la présence et à la vie ce qui lui reste d'innocence.
Toi, si loin, dans l'espace vide d'une saison ! Je ferme les yeux et me débats contre le noir de l'espoir - Cette bougie folle - comme au premier soir. J'embrasse le temps, j'enlace le vent, j'efface l'absent. Et je laisse la rivière des mots noyer les terres !
[En travers de la vie]
[En travers de la vie]
Amour, amour, de tour en tour s'éloigne le jour. Il ne reste des saisons que le silence qui passe. Le chant des oiseaux se perd dans le vent le parfum des fleurs l'accompagnant. Je revois des couleurs les noirs et les blancs. Plus aucune saveur, plus aucune valeur. Assis sur le banc du temps s'effaçant, je cherche et je cherche le passé passant. Et dans mes yeux lourds, se défilent les images telles de vieilles photos jaunies et tachées. Le ciel s'est empli de vide et d'absence, d'un lointain brouillard d'où ton ombre se diffuse. Le ciel s'en va en lambeaux d'histoires, il se déchiquète sans vouloir savoir.
Amour, amour, de tour en tour, en travers se traverse la vie.
Nous ne sommes plus ici...