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La vie

Les nuits sans celui qu'on aime – et les nuits

Avec celui qu'on n'aime pas, et les grandes étoiles

Au-dessus de la tête en feu et les mains

Qui se tendent vers Celui –

Qui n'est pas – qui ne sera jamais,

Qui ne peut-être – et celui qui le doit…

Et l'enfant qui pleure le héros

Et le héros qui pleure l'enfant,

Et les grandes montagnes de pierre

Sur la poitrine de celui qui doit – en bas…

 

Je sais tout ce qui fut, tout ce qui sera,

Je connais ce mystère sourd-muet

Que dans la langue menteuse et noire

Des humains – on appelle la vie.

 

                                               [Marina Tsvétaïeva]

 

~

 

 

 

Tu m'as dit : « je t'aime. »

Tu aurais pu dire : « je ne t'aime pas. »

 

La sagesse n'a qu'une vérité.

Elle se lit dans nos yeux et ne s'oublie jamais.

Elle n'a pas de mots, elle n'a pas de silence.

Elle n'est qu'indéfinissable et mystérieuse.

Elle n'a pas de présence, elle n'a pas d'absence.

Elle n'est que respect et don de soi.

Elle est dans la pluie, le soleil, le jour et la nuit.

Elle ne se voit pas, ne se touche pas.

Elle est là, juste là sur ce chemin merveilleux.

Elle ne s'attrape pas, ne se vole pas...

Elle s'offre quand on le désire, si on le désire,

Seulement à ceux qui s'offrent et se désirent.

 

Je t'ai dit : « je t'aime. »

Je ne sais pas dire : « je ne t'aime pas. »

 

 

~

 

Ainsi est la vie...

 

~

 

 

Et après ?

 

~

 

 

hélas - le temps oublie

par delà les montagnes

par delà nos âmes

il ne reste de l'instant

que l'ombre d'une seconde

 

pourquoi - le passé passe

entre les vallées

entre nos regards

il ne reste de nos mots

que quelques coquilles vides

 

pourtant - le vie continue

au fond de ce lac

au fond de nos cœurs

il ne reste de nos amours

que ce toujours transparent

 

 

~

 

 

La porte se ferme

Se ferment nos yeux

La mort est en germe

Dans le bleu des cieux

 

Et l'amour s’achève

D'un unique choix

Oubliant le rêve

Oubliant la voix

 

Quand le temps se presse

Quel que soit le lieu

C'est l'amour qui cesse

La vague d'adieu

 

Alors sur le bord

La mer se referme

Me laissant le tort

La porte est ce terme

   

 

~

 

 

Tu lis ces vers

Tu lis mon être

Aucune raison de vivre

Aucune raison d'être

Dans la moisson des mots

Coupés au ras du ciel

L'amour se couche

Comme les blés au soleil

Avant que la nuit tombe

Dans le reflet d'une goutte

On pourrait croire à la pluie

Celle-ci s'est dissoute

Maintenant

La seule chose

Dont je suis certain

Est le doute

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