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Glen Canyon

 

Immense

Immense terre engloutie

Envoûtante pierre rouge

D'ocre et de passé mêlés

S'entendent encore

Sous les flots

Les chants et les dessins

Navajo

Là juste sous la peau

De l'eau du Colorado

 

Écoute

Écoute cette voix

Elle te dit l'importance

De l'eau ici-bas

Toi sous cette arche

Sous cet arc-en-ciel

N'oublie pas

Que Dieu est là

Fais le choix de l'eau

Que l'on ne retient pas

 

Juste pour soi

 

涨闸镇
Zhangzhazhen

 

Je n'ai pas peur des images dans ce miroir,

tant de fleurs de tant de couleurs et une seule

de l'aube au firmament aux reflets d'étoile

dessine les courbes délicates du jour et celles

infinies de la nuit. Dans les transparences du vent,

dans celles du temps, l'air transporte sans fin

ses parfums sucrés amers. Je n'ai qu'à me laisser

ricocher sur ses rêves du roux vers le doré,

de l'automne vers l'hiver.

 

 

Aramaitron

 

« L'âge ne vous protège pas de l'amour. »*

 

Face à l'Ol Dionyo Lengai

Les eaux rouges du lac

Calcinent nos regards.

Inhospitaliers sont les instants

Sous le ciel brûlant.

De sel et de soude

Sont ces eaux pétrifiantes.

Et le temps efface le temps

En se reflétant dans ce miroir

Rejetant ses momies

Figées jusqu'au dernier jour.

 

« Mais l'amour, dans une certaine mesure, vous protège de l'âge. »*

 

Donnons-nous la main

Et fuyons loin

De la montagne de Dieu

Et du lac de sel.

 

 

* Anaïs NIN

 

 

Kawah Ijen

 

Descente jusqu'au fond du cratère

Là où se perdent les interdits

Tentation de l’expérience

Là où s'expire le soufre

Désir sinueux du vertige

Là où l'à pic ne s'imagine plus

Idées de vapeurs insupportables

Là où la gêne n'existe plus

Respiration une ultime fois

Là où la vie s'extrait

Concentration extrême juste

Là où les flammes sont bleues

D'enfer et de plaisir

 

Ferme les yeux

Grand Prismatic Spring

 

soufre et topaze

reflets dans les nuances mortes

de feuilles d'ambre

un cœur bat

jaillissant parfois

jusqu'au ciel

dans son regard bleu

s'irise la vie

où s'abrite le feu

 

 

 

il ne peut « pas faire grand-chose

sinon échanger de longs regards »*

 

 

* Anaïs NIN

 

 

Au pied du perce-nuages

 

Du gris au bleu

L'impureté dense

Coule et s'écoule

L'eau glacée

Est-ce Dieu

Est-ce le ciel

Qui plonge

Au cœur de l'eau

Turquoise

Est-ce le jour

Est-ce l'amour

Qui baigne

L'esprit des eaux

Groupées

 

Le temps du ciel

Se lit dans les nuages

Inversés

Erta Ale

 

Dans ce feu qui brûle mon corps,

brise mon âme, déchire le temps

je rêve que me transperce

l'esprit divin de quelques diables

aux mains fragiles, aux idées

fertiles et aux regards puissants.

Je veux que cette flamme me

dissolve dans ses bras sombres.

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