
Aqmola
Steppes arides
Au bord de l'Ichim
Tu m'embrasses
Et me glaces
Je cherche la paix
En posant ma paume
Empreinte de liberté
Je ne suis qu'un oiseau
Volant au-dessus
Des neiges
Portant un brin d'espérance
Jusqu'au fond
De ton âme
Avant que la mort
Nous gagne
ᡥᠠᡵᠪᡳᠨ
Plus froid,
Plus froid quand souffle le blizzard,
L’hiver emmitoufle de glace
Les lanternes de Ha’erbin.
Au désir des aurores à Mohé,
Elle préfère les pavés de Dàoliqu
Pour chercher dans les yeux du passé
La délicatesse de l’ours et
La force du tigre.
Entre lacs et forêts,
Du volcan endormi,
Elle ne voit pas le soleil se lever.
Улаанбаатар
Nichée au bout de la steppe
Minérale entre deux mondes
De glace et de feu
De rouge et de noir
Ressens-tu le soir
Tous ces contrastes
Sur les vitres teintées
De l'espace inextricable
Ressens-tu la force
Du verre et du métal
Du rouge et du noir
Où s'étourdissent nos âmes
Surfant sur le marbre
Rêvant des silences lointains
De calme et d'envie
De rose et de bleu
Utqiaġvik
le jour arpente le blanc
ici la fin du monde
glace ciel et terres
perdus au cercle polaire
le froid fige tout
de nos joues à nos âmes
un ours parfois brise
nos pas sous cet espace
blanc givré
partout nous sommes étrangers
échoués sur cette banquise
les maisons colorés
rivalisent avec quelques aurores
ici le jour hait la nuit
le pacte entre la terre
et la mer se perd
là où les eaux se rencontrent
l'ookpik s'efface
dans le silence glacial
International Falls
il neige
il fait si froid
le chemin n'existe pas
au-delà des flocons
le ciel n'existe plus
perdu dans l'immensité
blanche qui m'absorbe
au loin
une porte se ferme
le passé a disparu
il me laisse
maintenant nue
il neige
il fait si froid
Sǫ̀mbak’è
le ciel s'emplit
le ciel se vit
la voûte céleste s'enflamme
de rouge de bleu de vert
paradis ou enfer
le lac gelé
le lac glacé
la terre s'étend infiniment
de blanc de noir de gris
enfer ou paradis
l'horizon tend ses bras
l'horizon tout là-bas
la nuit rayonne
de froid de toi de moi
d'un cosmique feu d'artifice
de neige de glace d'argent
nous sommes esclaves de nos sentiments
tels des chiens fous
tels des couteaux de cuivre
Востóк
au bout du monde
au cœur de ce continent
extrêmement froid
palpite la vie
l'enfer est le paradis
improbable
virginalement blanc
là
où se concentrent
toutes les émotions
dans ce centre mystérieux
se trouve l'eau
et le secret
palpite
palpite
sans aucun arrêt
qui sait
ce qu'elle est
ce qu'est l'est