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Quand, je sens

  • Photo du rédacteur: bulledesterres
    bulledesterres
  • 26 sept. 2016
  • 1 min de lecture

Quand tes mains tracent les contours

De toutes mes nuits, une à une,

Je sens que s'effacent les jours,

Que le soleil devient la lune.

Quand chaque instant n'est que dément,

Que le silence me pénètre,

Je sens cet assouvissement

Qui m'emporte loin de ton être.

Quand notre chemin, tour à tour,

S'envole, se noue et tressaille,

Je sens le feu de ton amour

S'embrasant comme de la paille.

Quand tes yeux plongent dans les eaux

Jusqu'à en toucher les étoiles,

Je sens que plus aucun bateau

Ne s'évadera de la toile.

Quand, sous tes pieds, tous les cailloux

Ne sont qu'une seule brûlure,

Je sens dans les bois les hiboux

Ne pas être une valeur sûre.

Quand se meurt le passé amer

Sur notre montagne nocturne,

Je sens que ton cœur sur la mer

Est cette vague taciturne.

Quand mon ciel n'est ni bas, ni lourd,

Qu'il ne ressent ni joie, ni peine,

Je ne sens plus ce qu'est l'amour.

Mais je sais que tu es humaine !…

Hommage en bouts rimés à « À la nuit » d'Anna de Noailles


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