La répartie de Lucie
- bulledesterres
- 12 nov. 2016
- 2 min de lecture
Lui. - La main dans la main, sur le nuage,
Là, nous allions,
Sur ce chemin qui n'avait pas d'âge,
Nous nous aimions.
Au soleil de midi qui nous baigne
De jour en jour,
La vie nous rejoint et, pour nous, daigne
Offrir l'amour.
Au fond de la clairière verte,
Ses arbres clairs,
Une porte en bois s'est entrouverte,
Plaisir des chairs.
Dans cette lumière de bois terne
Naît un espoir
Et le bleu du ciel nuageux cerne
L'espace noir.
Si amoureux de notre montagne,
Je sens partout
L'immensité du bonheur qui gagne
D'un rire fou.
L'air me prend et n'est plus qu'une ivresse,
- Je la connais. -
La nature devient ma maîtresse
- Si tu savais ! -
Parmi les goûts, chocolat et menthe,
Comme une fleur,
Je cherche encore un mot qui te plaise,
Comme un voleur.
Et ce temps, ce temps qui nous embête
Aimablement
Nous attire en nous prenant la tête
Comme un aimant,
Ma main qui glisse sur ta poitrine
- Un de tes choix -
Lentement imagine et dessine
Ce qu'est mon choix.
Tout corps à nu - une image forte -
Ton cœur, aimé,
Je veux encore ouvrir cette porte,
Ton œil fermé…
Je l'entends chaque soir, palpitante,
Sur le sentier
Qui transporte la chaleur aimante
Du noisetier.
Douceur de tes lèvres, de ta bouche,
De ce présent,
Ton corps, que je touche et que je couche,
Juste un instant,
Mes doigts froids et lents sur ta peau blanche
Aux tons rosés
Et t'inonde la caresse franche
De mes baisers.
Puis, tout se mélange en moi, la sève
Et le soleil,
Se réunit l'espace en un rêve
Bleu et vermeil.
Plus rien sur mon chemin, aucun doute,
Le temps qui court
Montre la voie et cette route,
Sans nul détour.
En moi, brille encore la lumière,
Loin, tout là-bas,
Celle d'une image toujours fière,
À chaque pas.
Je te dis à l'oreille : je t’aime !
Loin de tes bras...
Dis, un jour, comprendras-tu quand même ?
Elle. — Je ne sais pas !
Inspiré de « Les réparties de Ninon » d’Arthur Rimbaud

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