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L'obscurité de la lune
Un jour
Il pleut à ne plus voir,
À oublier la joie.
Mais il reste un espoir
Juste une voie.
Il pleut sur notre histoire
À oublier le choix.
Mais je garde en mémoire
Juste une voix.
Après l'amour
Maintenant que tes lèvres se cousent
Dans toutes les aurores jalouses,
Maintenant que tes lèvres se taisent,
Pourquoi parler d'amour ?
Maintenant que tes lèvres me perdent
Dans toutes les secondes acerbes,
Maintenant que tes lèvres me laissent,
Pourquoi vivre toujours ?
Amour obscur
Je t'aime !
Est-ce assez ?
Est-ce trop ? Dansez
Mots anciens et mots
Nouveaux. Oui, là-haut
Est un cœur peureux.
Peut-il être heureux ?
Je t'aime !
Est-ce trop ?
Est-ce assez ? Mais faut-
Il vraiment aimer ?
Je t'aime !
Est-ce aimer
Que de s'oublier ?
Que de tout nier ?
Je t'aime...
Tue m'aimes !
Basses eaux
Je suis la nuit qui se tait.
Je suis le jour d'après.
Dis, sais-tu où est le fil ?
Dis, sais-tu ce qu'est l'exil ?
Je suis le temps sans besoin.
Je suis l'oiseau au loin.
Dis, connais-tu son secret ?
Tu ne le sauras jamais !
Immortel
Immortel jusqu'au bout du jour
Immortel à chaque seconde
Immortel là et maintenant
Immortel d'un simple toujours
Immortel d'une unique ronde
Immortel Éden innocent
Je sais ta vérité mortelle
Et crois nos amours immortelles
Du sud au nord
La lumière vient du sud.
Il est temps que se termine
Le jour. Déjà le soleil
Part en teintes balsamine.
La sagesse vient du ciel
Et pourtant aucune étoile...
Le silence est dans sa voie :
Plus aucun bruit, juste un voile.
La lumière meurt au nord.
Il est temps que la nuit glace
Les ultimes rayons bleus :
Aucun regard n'a sa place.
Ici la vie endormie
Se conjugue en noir et blanc.
Lucie, la nuit nous embrasse
Et ne sait faire semblant.
Sauf
La lune du mois de novembre
Restera à jamais la même.
Personne ne l'a vue descendre,
Sauf moi.
La lune, dans ses teintes d'ambre,
Elle restera toujours pleine.
Personne ne pourra comprendre,
Sauf moi.
Humeur pluie
Tu es la pluie qui tombe
Sur la face cachée
De la lune, qui tombe
Sur les dunes perdues…
Tu es la pluie qui tombe
Sur nos nuits endeuillées,
Cette pluie qui tombe
Sur nos ombres vaincues.
Vent de mai
Au cœur de l'absence, un mot...
Ni plus bas, ni plus haut,
Un mot qui en silence
Une présence, relance...
Un mot, un simple mot...
Ni plus juste, ni plus faux,
Un mot comme un autre, encore
Pris au vent incolore...
Un mot, un bout de soleil
Arraché au sommeil,
Un mot comme avant, comme
S'il était pour un autre homme...
Tu as pensé à moi
Caché, tu, dans le lointain
Dans l'ombre du temps
D'anciens silences aimants
Il se perd en vain
Cachée, tu tiens en secret
La course du temps
D'anciens silences amants
Le jour n'est pas près
L'invisible
Invisibles le temps
D'un instant la mort
Et l'amour sont vraiment
La raison et le tort
Ils sont cette porte
Où se souffle la vie
Où la raison l'emporte
Où le tort hait l'envie
Au bout du couloir
S'éternise le vide
S'éternise le noir
Le temps est livide
Face cachée
Quand tu rentres et fermes la porte,
Que la lumière doucement prend
Des teintes obscures et dément
Ce que le jour chaque jour apporte,
Quand tu tournes le dos et refermes
Encore et encore cette porte,
Que la lumière devient moins forte
En oubliant ce qu'elle renferme,
Quand tu ne regardes la fenêtre
Que pour sentir la nuit arriver,
Quand le soleil s'éteint sur la dune,
Que ton cœur commence à s'arrêter,
Que sais-tu au sujet de la lune ?
De l'autre côté, qui sais-tu être ?
13h13
Vois la face cachée
De la lune elle est claire
Elle est cette lumière
Que l'on ne sait taire
Si la mort est passée
Elle n'est qu'incendiaire
Vois la face cachée
De l'amour il est terre