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Flamme et ombre
Uniquement
Si on doit aller au bout de l'amour,
Tout se lira sur nos lèvres.
Il n'y a jamais, il n'y a toujours
Que la folie de la fièvre.
Non, ne pense plus et ne pense à rien
Et laisse aller le vertige.
Il n'y a ni mal, il n'y a ni bien
Uniquement le prestige !
Sans doute
Le diable saisit le temps
Comme on saisit un enfant
Dans ces quelques jours troublants
Où l'on ne sait qui on est
Vraiment. Ce n'est que longtemps
Après que l'on se comprend :
On ne sera plus jamais,
Tu sais, ce que l'on était.
Poussière au crépuscule
Matin. La lumière s'éteint.
Je regarde au loin le chemin.
La nuit s'endort contre ton corps.
Le rêve part. Aurait-il tort ?
Soirée. La poussière et la lune
Epousent à l'horizon une
Autre idée de la nuit et même
Ces quelques soupçons d'un « je t'aime.»
Petit doigt
Chaleur et folie
Au creux de ma vie,
Je crie et je brûle
Ce monde incrédule.
Le souffle coupé,
Le jour terminé,
Je tiens dans mes mains
Ces bouts de chagrin,
Ces bijoux au cou,
Ces restes de nous,
La flamme et puis l'ombre
De ce feu qui sombre...
Gris brouillard
Le passé est lourd
Dans la brume froide
Et ces traces d'iode
Où le temps s'enroule.
Je vois dans tes yeux
Ce petit refrain,
Ce désir naïf
Qui rend ingénue
La vie somnolente.
Écoute l'esprit
Qui voudrait partir,
L'envie solennelle
Qui sort du brouillard
Et vient sous tes draps...
Ce n'est qu'un dessin
Sous ce gris vernis.
Désordre
Peu importe la mort et l'oubli,
Peu importe ce que dit la pluie,
Chaque jour et chaque nuit aussi,
Je nous réduis.
Je me plie, me replie sans un bruit
Je me plie, me tais à l'infini.
Je me cache et m'en vais loin de lui,
Je nous détruis.
Insolvable
Mon esprit demeure en flamme
Vive aux couleurs de ton âme.
Je n'ai aucune fierté :
Je m'épuise à la beauté
Des jours heureux et des jours
Sourds. Est-ce là notre amour ?
J'entends encor ton cœur battre
Crépitant au bord de l'âtre.
Je l'entends, il est puissant,
Même en partant dans le vent.
Dans cet amour en décombres :
Ton esprit demeure en ombre.
Au crépuscule
Crépuscule mouillé
D'une journée rouillée
Emporte la beauté
D'une ultime soirée
Crépuscule souris
A nos larmes et cris,
Aux passés et aux bruits
Qu'oublie ainsi la nuit
Crépuscule encore
Piégé entre nos corps
Lorsque nous prend la mort
Tu deviens incolore
Soir : entre lune et mer
Poussière de nuit entre les étoiles
Au-dessus de la mer se tait la lune
En une myriade de fleurs d'écume
Les ombres claires du passé s'étiolent
Tumulte
Rien ne sera comme avant
Ni le jour, ni la nuit, ni le temps
Rien ne sera plus vraiment
Ni l'ami, ni l'amour, ni l'amant
Rien ne sera plus amer
Que l'instant s'en allant en enfer
Rien ne vivra de ce culte
Sans un bruit dans mes nuits le tumulte
Mortel
Le temps emportera le temps
L'amour nous sépare
D'un regard maintenant absent
Le temps est si rare
Que nous le perdrons en mots vides
Mais au fil des pas
Cet amour n'aura pas de rides
Tant qu'il se lira
La flamme est obscure
l'amour « se rassure »
Bleus
Un jour en automne
Traverse un regard
Tout mon corps résonne
Bleu de part en part
C'est une raison
Dans un ciel heureux
C'est une saison
Bleue du bout des yeux
Puis un jour d'hiver
Gris au téléphone
Un regard se perd
Je deviens personne
Viens
Viens, la lune se cache…
Nous ne serons plus lâches !
J'embrasserai le ciel,
Tu oublieras le temps.
Viens, l'étoile illumine
Ce que l'amour devine :
S'embrasera le ciel
En des millions d'instants !
Dernier vol
Comment en est-on arrivé là ?
La neige blanche en arpège
Tombe sur mon visage et nos pas.
Là, derrière ce manteau beige,
Je crois que tu es belle,
Toute douce tourterelle.
Sur cette mousse en fine dentelle,
S'allongent nos pas. Nos bras
Sur cette voie irréelle
Embrasse notre amour pas à pas.
Je crois que tu es celle
Que tu rêves, hirondelle.
Envole-toi loin de moi... Là-bas...
15h15
La passion est si sûre
Cachée contre ce mur
Se lit sur ton corps pur
La chanson de l'azur
Dans le silence dure
Le magnétisme impur
La passion est si sûre
Que le diable l'assure
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