NARCOTIQUE
Engourdi par le temps, l'amour se suspend dans le vide des sentiments.
Comment naît l'insensibilité ?
À bout de souffle
Dans le dernier souffle
Du jour un mot s'écrit
Quelques lettres
À peine
Quelques traits
Pour rayer
D'un seul souffle
Tant d'autres mots
Quelques touches
Appuyées
Pour faire défiler
Le temps
Et le transformer
En silence
À en perdre le souffle
Au bout
Du conte
Comment un seul mot tue-t-il ?
Entaille
La douleur n'existe pas
Enfin, je le crois
Le vide entre mes bras
Se comblera avec le temps
Je sais ces choses-là
S'oublient sans y penser
La douleur n'existe pas
Enfin, je le crois
Elle appartient à la nuit
Elle restera debout
Si je retiens sa boue
La terre n'est plus là
La douleur n'existe pas
Je le noie tout bas
Quand l'amour devient-il douleur ?
Peau
La main sur ton ventre
Caresse l'espoir
De sortir de cet antre
Ses mille et une peurs
La main sur ton ventre
Caresse le temps
Pour tuer le chancre
Serti dans ton cœur
La main sur ton ventre
Caresse ta peau
En cherchant le chantre
Créant le bonheur
Une caresse peut-elle te sauver ?
Fleur de vice
Un appel triste appel
Une voix inconnue
La fièvre est dans mes bras
Et mon crâne ne résiste pas
Des mots tant de mots
Détournés contournés
À en oublier l'essentiel
À en oublier le ciel
Dans le jour la nuit
S'enfuit toujours
Cette voix brise mes pas
Et sa fleur me transperce
L'amour se manipule-t-il ?
Ton cœur en douce
Ton cœur se vrille en mille vrilles
Il bourdonne et s'abandonne
Au cœur de l'automne monotone
Tu es cette fille gentille ce drille
Fou qui épouse mon cou
De tes lèvres d'où la fièvre
S'élève adultère et fière
Douce est cette folie qui pousse en nous
L’amour est-il un poison ?
Indifférence
Silence de l'âme
Le jour ne vient pas
La nuit s'accroche encore
À ces restes d'étoiles
Silence du temps
La pluie ne s'invente pas
Dans chaque seconde se tordent
Regrets et remords
Silence des corps
L'amour ne se ressent plus
Sa douceur n'existe pas
Chaque caresse s'est effacée
Au cours des froideurs
Silence de la fatigue
L'âme et le corps sont morts
Ne restent que le temps
Et les douleurs de l'amour
Rien ne vient
Tout s'oublie
Dans l'indifférence
Sans le moindre sens
La lenteur diminue-t-elle la douleur ?
Croire
Sensible jusqu'au bout de la liberté
Je ressens chaque mot
Ils glissent en moi tels des oiseaux
Ils m'invitent à frémir à chaque silence
Du temps
Je ressens chaque lettre
Elles pénètrent en moi comme des êtres
Elles vibrent en changeant le sens
Du temps
Je ressens chaque espace
Ils s'insinuent en moi entre mes valeurs
Ils s'infiltrent recherchant le cœur
Du temps
J'ai peur
Je crois en toi jusqu'au bout de moi
Sensible
Ai-je le choix ?
Crois-tu que l'on puisse comprendre qu'on accepte
ce qui nous est proposé parce qu'on manque de courage et de conviction pour défendre ces idées ?
L’amour est-il une idée ?
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