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Aubade de novembre

 

Le ciel s'aquarelle

Des bleus et des verts

D'un jour découvert :

Il sait que c'est elle !

 

Un petit oiseau

Posé sur la branche

Se tait et se penche :

Il sait que c'est beau !

 

Une porte s'ouvre

D'un rayon de temps

A peine un instant :

Il sait ce qu'il trouve !

 

Novembre est si fort,

L'amour n'a pas tort !

 

 

 

 

 

 

 

 

Brume d'automne

 

Le long des lentes collines

Se dessinent les rêves

Ceux d'étoile

Ceux de mer

Sans qu'aucune trace

Ne persiste

Couleur de blé

Couleur de vent

Le jour esquisse

Nos sentiments

Des fleurs de temps

Des fleurs d'amant

Que le silence emportera

Lorsque de fondre

Ton cœur cessera

 

 

 

 

 

 

 

Amnésie

 

Le chemin se perd

A l'envers de nous

Tu tournes le dos

 

Est-ce le temps ?

Est-ce le jeu ?

Est-on à genoux ?

 

Une maîtresse

Une infirmière

Est-ce différent ?

 

Le long de la peau

L'électricité

S'écoule à flot

 

Ne plus rien dire

De peur de dire

Que tout est faux

 

Mais sans l'enfer

Le paradis

Qu'est-ce qu'il vaut ?

 

Plus de comète

Ni de lune

Ce serait trop

 

Juste une étoile

Bleue ou verte

Encore offerte

 

Le chemin est là

Dans la lumière

Si tu le crois

 

Ne m'oublie pas

 

 

 

 

 

 

 

Tout au bord

 

Tu es parfaite

Tout au bord du ciel

 

Chaque nuage dessine

Tes courbes de neige

 

Chaque ruisseau parcourt

Tes désirs de pluie

 

Chaque soleil enfante

La folie de la nuit

 

Et tout au bout du temps

Tu restes cet enfant

 

Alors regarde

Un peu plus au bord

 

Là où vibre ce pétale de soie

Juste un peu plus bas

 

Là où se caresse l'instant

Juste un peu plus loin

 

Là où tout se dit

Jusqu'au bout du silence

 

 

 

 

Encore plus au bord

Où l'amour est encore

 

 

 

 

 

 

 

In Love (ii)

 

Un mot

Comme un verbe

Haut en couleurs

Haut en douceurs

 

Un mot

Comme un chant

Fou de fraîcheurs

Fou de candeurs

 

Un mot

Comme un temps

Lent d'audace

Lent de grâce

 

Un mot

Comme un cœur

Vrai et agile

Vrai et fragile

 

Un mot

Comme toi

 

 

 

 

 

 

 

« Les lavis bleus de l'aube »*

 

1

Le soleil traîne derrière la montagne

Je ne suis pas pressé

J'attends doucement

Ce bleu transparent

Qui m'emmènera ailleurs

Pour le meilleur

Et peut-être le pire

Je ne saurais le dire

Le soleil traîne encore

 

Le soleil traîne derrière la montagne

Son esprit jeune

Son esprit fou

Retire des eaux du lac

Ces teintes neutres

Ces lignes verticales

Qui s'élèvent lentement

Des brumes naissantes

Le soleil traîne encore

 

 

 

 

 

 

2

La lune n'a pas peur

Elle brise les couleurs

Sur la douce peau de l'eau

Et s'étire comme une fleur

Le jour dort toujours

A côté de l'arbre d'or

Ses racines plantées

Profondément dans la terre

La lune le sait

 

La lune n'a pas peur

De prendre les chemins

Un à un

Et de plonger

Dans les eaux froides

Là où bat le cœur du temps

Qu'importe ce qu'il se passera

Le soleil se lèvera

La lune le sait

 

 

*Extrait d’ « Arbres d’hiver » de Sylvia PLATH

 

 

 

 

 

 

 

Noël en automne

 

L'automne s'étiole

Dans la froideur d'un trottoir.

Le vent ne m'apportera pas

Ses derniers instants de soleil.

 

Le matin cesse de somnoler,

La brume est plaintive.

Aucune ombre ne s'approche.

Le temps ne saurait s'arrêter.

 

Un mot, à peine un mot bref,

Et la plénitude s'est dissipée.

La beauté ne tient qu'à un rayon.

Elle ne viendra pas...

 

 

 

 

 

 

 

Terre stérile

 

Aucun bruit, aucun pas,

Rien que le temps qui se dévide...

Aucun bruit, que le vide,

Et le désert dans mes bras,

J'écoute la nuit qui s'en va...

 

Aucun cœur, aucun nid,

A peine la peine qui s'enchaîne...

Aucun cœur, que la gêne,

Et le ciel bleu qui me nie,

Je laisse la vie qui s'enfuit...

 

 

 

 

 

 

 

Complices

 

Le temps est accompli.

Il atteint sa mort

Et le sort du dernier sourire ;

Le pire tient en un rien.

 

L'illusion était parfaite

Et s'écoulait dans nos yeux,

Une vérité nue

Qui aspirait à l'inconnu.

 

Nous avons suivi

Ce chemin inexistant

Sur cette montagne

De sable blanc.

 

Nous avons replié nos corps

Comme de vieux draps,

Refermé nos esprits

Et rejeté nos convictions.

 

Au fond, au plus profond

De nous-mêmes,

Nous avons accepté

Notre propre soumission.

 

Le temps est accompli.

Nous sommes asservis.

Nous n'avons été complices

Que de notre absence de courage.

 

 

 

 

 

 

 

Petite fugue à Stockholm

(Dear Lucy cat)

 

Un parfum de pureté

La subtilité du safran

Un doux rayon de lumière

Les regards enfantins

 

Le temps qui s'enroule

Comme la queue d'un chat

Le cœur qui palpite

Au bout de la langue

 

Le temps chavire.

La nuit s'étire

S'apporte la lumière

Quand les jours sombrent

 

xiii/xii

 

 

 

 

 

 

 

Une chanson folle

 

Ouvre, ouvrons les yeux jusqu'à la mort

Je regarde ce bleu merveilleux

(Je sais que, déjà, j'ai tort)

 

L'espace vacille doucement

Et le bleu, et ce bleu, m'étreint

Je ne veux pas être ton amant

 

Les bras m'enserrent lentement

Et le blanc, tout ce blanc, m'embrasse

(Je sais que me tue le temps)

 

Ce cœur bat violemment

Et le rouge, tant de rouge, m'emporte

Je voudrais tout et maintenant

 

Sa musique cogne en s'entêtant

Et le noir, oui le noir, s'estompe

(Je sais que je suis imprudent)

 

J'aime cet éclair, j'aime ce tonnerre

J'aime la chaleur de cette lumière

Je ferme les yeux et j'espère

En cette chanson folle et fière

 

 

 

 

 

 

 

À tous les mots morts

 

Un mot, un mot sur le dos

Un autre, comme un sourire

Angélique, un autre encore

Un mensonge, une vérité

Un tout petit, un gros

Un autre, j'exagère

 

A peine, et cela continue

De ligne en ligne

De page en pages

En livres même

Miette après miette

Comme des squelettes

 

Un mot sans épaisseur

Une lettre morte peut-être

Des mots comme des vers

Dans une pomme d'amour

Un mot étroit

Un autre court

 

Qui en dit long

Allez savoir

Un autre d'espoir

Sorti du noir d'un vieux tiroir

Un idiot qui sourit bêtement

Et puis un tiré par les cheveux

 

Un comme une image

Une montagne ou un chemin

Une photo en noir et blanc

Faisant partie d'une famille

De mots communs

Des mots sans doute

 

Entassés dans des cercueils

Serrés sous des couvertures

Loin des yeux, loin du cœur

Des mots la tête à l'envers

Des fantômes en enfer

Tant de morts pour rien

 

Et même pas un mot d'adieu

 

 

 

 

 

 

 

80° de fièvre

 

Silence, silence

Même en enfer

Je connais ton envers

 

Sur ma langue

Brûle encore

La chaleur de ton corps

 

Je ne sais

Si la nuit pleure

Je n'en connais la valeur

 

Je ne sais

Si le jour vient

Je n'en sais le chemin

 

Sur ma langue

Brûle sans fin

Le parfum de tes seins

 

Je ne sais

Si l'instant crie

Je crois que tu oublies

 

Je ne sais

Si le passé meurt

J'en ai perdu l'ardeur

 

Sur ma langue

Brûle la flamme

De ton âme de femme

 

Je ne sais

Si la terre sombre.

Sans percevoir cette ombre

 

Je ne sais

Si le ciel part

Sans oser un regard

 

Sur ma langue

Brûle le temps

Comme nous quitte un enfant

 

Je ne sais

Si un dieu sait

Le mal que cela fait

 

Je ne sais

Si le diable fait

Encore pire après

 

Sur ma langue,

Est un simple parfum

Il a le goût du bien

 

Je ne sais

Pourquoi il reste là

Et je ne le saurai pas

 

Je ne sais

Que ce que je sens

Et c'est en moi totalement

 

Sur ma langue

Un mot est toujours présent

Et il est incandescent

 

 

 

 

 

 

 

Tu veux

 

Lucie, que raconte le vent ?

J'écoute le chant des sapins.

J'écoute la voie du chemin.

Dis pourquoi fuis-tu tout le temps ?

 

Lucie, que raconte la pluie ?

Je vois que passent les nuages.

Je vois que s'ouvre le passage.

Pourquoi est-ce que tu t'ennuies ?

 

Lucie, que raconte le jour ?

Je sens la trace de tes pas.

Je sens ce que tu ne veux pas.

Ne serait-ce pas de l'amour ?

 

 

 

 

 

 

 

Le ciel dans la brume

 

Le ciel descend sous le vent

Et je regarde cette étoile

Le ciel descend gentiment

 

Et je perçois sa caresse

Sous le vent

Je perçois cette tendresse

 

Le ciel descend imprudent

Et dans la brume il s'étoile

Le ciel descend follement

 

Et je perçois ses fêlures

Imprudent

J'en perçois chaque brûlure

 

 

 

 

 

 

 

Une pensée dans les hautes herbes

 

Aucune excuse

Aucun mot

Le silence

 

Et tant de temps

Balayant la vie

Comme un vil ennui

 

Je ne peux cesser

D'imaginer le bleu

Dérobant mes yeux

 

Est-ce maintenant ?

Est-ce le passé ?

Tout est si blanc

 

Aucun regard

Aucun vent

Le silence

 

Et tant de nuit

Eclaboussant la vie

Comme un simple rien

 

Je ne peux cesser

De prier le bleu

Soutenant mes maux

 

Est-ce demain ?

Est-ce jamais ?

Tout est si peu

 

 

 

 

 

 

 

Complainte

 

Que dirait mon père ?

Qu'aurait fait ma mère ?

Je ne sais pas.

 

Lui, il m'a dit oui.

Elle, je ne lui ai pas dit.

Je ne sais pourquoi.

 

Lui, il a tout porté.

Elle, elle s'est enfuie.

Je ne veux pas savoir.

 

Lui, il a tenu bon.

Elle, elle était ailleurs.

Je veux lui en vouloir.

 

Lui, il est toujours là.

Elle, elle est revenue.

Je ne comprends pas.

 

Lui, il n'a pas choisi.

Elle, elle a tout voulu.

Je veux être autre.

 

Que dirait mon père ?

Qu'aurait fait ma mère ?

Et dieu dans tout ça ?

 

 

 

 

 

 

Bacchante d'un jour

 

Un jour comme un autre

Au cœur des bois

Un doigt de sagesse

Un autre de folie

Et la vie

 

La pâle blancheur

Une feuille d'automne

Le chemin des rois

Une autre foi

Et la vie

 

Un brin de rouge

Un vrai sourire

Un doux tissu noir

Un autre désir

Et la vie

 

Des parfums de hêtres

Une table de maître

Un feu à renaître

Un rayon de soleil

Et la vie

 

Je veux tout prendre.

 

La lune se lève

Une étoile l'accompagne

Peut-être un rêve

Ou la vie

 

 

 

 

 

 

Petit

 

Petit jour qui part dans le soir,

Qui se couche sur nos espoirs,

Il tombe des flocons de neige

Lorsque s'éteint le sortilège.

Le ciel ne devrait pas savoir

Comment se perdre dans le noir.

 

Petit jour en déséquilibre

Qui se voulait un instant libre,

Il tombe sur la vie le feu

Qui brûle chaque jour heureux.

Le ciel ne devrait jamais vivre

Ces sentiments le rendant ivre.

 

Petit jour au bord du temps, lourd

Au point d'en être vraiment sourd,

Il tombe au crépuscule à peine

De quoi se découper les veines.

Le ciel achève pour toujours

Ce petit jour, petit amour.

 

 

 

 

 

 

 

Maintenant…

 

Maintenant que le jour est mort,

Maintenant qu'il est sans pitié,

Je regarde la vie à moitié.

Je rêvais d'un autre sort.

 

Maintenant que le jour est nu,

Maintenant qu'il est devenu

Ce silence blanc et muet,

Je lui laisse nos secrets.

 

Maintenant que le jour est loin,

Maintenant qu'il n'a plus besoin

De soleil, ni de pluie,

Plus rien ne l'ennuie.

 

Pourtant, chaque matin,

Une étoile est dans ma main...

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