
petit amour
petit amour
faux en écriture
Noël
Noël, un sapin
En plastique vert
Immobile dans la pièce
Sa vie n'est que celle
D'une vieille guirlande
Noël, ce sapin
Accroché au sol
D'un vieux pin usé
Attend un cadeau
Posé à son pied
Noël, ce sapin
A l'âme vide
Planté dans un faux pot
Se désespère seul
Et loin de la terre
Noël, ce sapin
Aux branches molles
D'un vieux fil de fer
Laisse pendre
Quelques boules dorées
Noël, un sapin
Mort dans le jardin
Les aiguilles pendantes
Rêve d'un intérieur
Chaud et étincelant
Noël, deux sapins
L'un dedans
L'un dehors
Lequel est vivant ?
Lequel a tort ?
Point à la ligne
Sur la ligne seulement
Des mots sans accents
Des mots comme avant
Des mots dépendants
Du temps
Tant de temps
Sur la ligne doucement
Les notes du jour
Les notes qui dénotent
Les notes absentes
De tout
Tant de tout
Sur la ligne s'étirant
Les orties si piquantes
Les orties à l'aigre-douceur
Les orties enivrantes
De rien
Tant de rien
Sur la ligne se fermant
L'horizon s'emmêlant
L'horizon se brouillant
L'horizon devenant
Un point
Un seul point
À la ligne .
Si vrai
En rond un cœur qui bat
En rond et en carré
Tout bas tout bas
Si fort s'il faut
En rond en rond
Tourner dériver
Là-bas là-bas
Si loin s'il faut
En rond au fond
Virer de bord à bord
D'abord et là
Si vain il faut
Un cœur qui bat qui bat
Toujours un peu plus haut
Plus fort plus vite
Ici s'il faut
Un jour un temps
Doucement tendrement
D'un lent battement
Si vrai... Est-ce faux ?
De tulle et de réséda
Le temps est transparent,
Il vrille dans les vents.
L'amour en est la neige,
Le silence, l'arpège.
Le temps est indolent,
L'amour est son repère.
Mais le silence enterre
Le temps en s'en allant.
Le temps n'est que le temps...
entre
bleu profond
turquoise indélébile
la lumière est vive
finesse du trait
papier plié
je relie les mots
page blanche
encre sombre
même les faux
marge rouge
au bord du temps
d'un même pas
ciel bleu
ciel souple
le chant du vent
nuage blanc
chemin tournant
le trait d'un sein
aiguilles lentes
danse et tourmente
la neige fraîche
silence tendre
ambiance d'ambre
une sourire fou
en haut le ciel
en bas la terre
et entre nous-deux
l'immense bleu
Lourde pensée
Irréfutables, les mots sont là
Placés dans le décor d'un ciel
Parfait. Ils se laissent aller
A rêver, à rire, à pleurer même
Dans cette insouciante confiance.
Ils jouent sur ton visage, sur ton corps
Et dans ton cœur qui bat simplement.
Dans le ciel souriant, ils lévitent
Au-dessus d'une vie étroite,
D'une vie craintive et droite.
En secret, ils s'échappent
Sur la montagne grise, parmi les arbres
Et les chemins qui se faufilent
Ne demandant rien qu'un peu d'amour.
Et le temps passe, et le temps passe
Embrassant ce temps particulier.
Un peu d'audace, un peu de joie,
Un peu de tout cela est dans les mots.
Ce n'est qu'au cœur de l'hiver
Que la page se tourne. Les mots changent
Et virent de couleurs, et virent tout court.
Irréfutables, les mots sont las.
Métamorphose du ciel
Le temps se retire
Le temps nous quitte
Il faut l'apprivoiser
Et oublier de le retenir
Le temps s'en va
Dans chaque mouvement
Le ciel n'est plus
Qu'un immense vide
Pas de nuages
Plus d'étoile
Uniquement le temps
Dans chaque mouvement
Le ciel n'est plus
Que le sombre des jours
Pas une minute
Même une seconde
Il se noie sincère
Dans chaque mouvement
Le ciel s'éteint
Comme on souffle une bougie
Aucune certitude
Juste une vérité
Tout perdre tout laisser
Dans chaque mouvement
Le temps se retire
Le temps nous quitte
Inlassablement
Ecrivant un mot sur un autre
Une page après l'autre
Dans chaque mouvement
Le temps nous éloigne
De notre temps
Comment a tant changé
Le ciel ?
Tout faux...
La vérité se porte puis s'emporte,
Et peu importe, si on se comporte
En faux...
Le tout est de croire, de faire croire,
Même sans savoir, que tous nos espoirs
Sont faux.
Alors, dans les lignes, entre les signes,
Si on signe, indignes, on se résigne
Au faux.
Rappelle-toi, sous ce toit, toi et moi,
Et c'est tout, tout nous, rien que nous, tu vois ?
C'est faux ?
Chanson du feu
Je brûle, je brûle
D'un feu indolore
C'est dans mes veines
C'est dans mon cœur
Que circule cette vie
Vive comme le feu
Je brûle, je brûle
D'un feu incolore
C'est dans mes yeux
C'est dans ma bouche
Que se couche cette vie
Douce comme le feu
Je brûle, je brûle
D'un feu inconscient
C'est dans le vent
C'est dans le temps
Que ce rêve cette vie
Brève comme le feu
À tous les chemins
Au fond l'amour
Est-il vrai un jour ?
Est-ce la mer ?
Est-ce le temps ?
La folie
N'a jamais d'amants
C'est une ombre
Qui ment et sombre
C'est une nuit
Qui s'enfuit et oublie
Ou juste un silence
Que l'on accepte
Le soleil
Se couche loin des étoiles
Et au bord de sa bouche
Se perd un peu du ciel
La lune le suit
Laissant partir la vie
Le temps habite
Maintenant le soir
Il se repaît
De chaque instant d'absence
Au fil des jours
Défilent les visages blêmes
Qui embrassent tour à tour
La mort qui nous emmène
Sur l'unique voie
Choisie parmi d'autres
Les chemins perdus
Sont des impasses
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