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Lettres

Une à une

Lettres
Une à une

Après-midi païen, après-midi chrétien,

Je connais trop le bien dont tu es le gardien.

Tu es l'indicible et l'instant invisible,

Cette corde sensible en tous points paisible,

Ce petit coin des cieux où je rencontre Dieu.

Avant d'être trop vieux, tu es maître du lieu.

Alors dans cette allée, je te retrouve ailée,

Une fraîche rosée, blanche et immaculée.

Là, je plonge, c'est sûr, dans les parfaits azurs,

Cueillant quelques fruits murs au sein de nos cœurs purs.

Sur mes genoux, assise, est la terre conquise,

Avec pour devise, être aimante et exquise.

Se mélangent nos cœurs dans la folle douceur

Et pour l'esprit joueur, tu es mon âme sœur.

Tous deux voulons grimper vers l'ultime pensée :

Devenir unité. La saveur commencée

Contient notre trésor, je veux baigner encor

Mon corps contre ton corps pour en capturer l'or

Puis mourir dans le ciel ! Tu seras la gazelle

A jamais infidèle en me brûlant chaque aile.

Hommage en bouts rimés à « A un ange gardien » de François Coppée


Nous, dans quelques instants distraits sur les pelouses,

Nos amours délicats se transforment en fleurs.

Nous, parmi ces moments, de nos vies, les chaleurs

Portent, les jeudis soirs, leurs bêtises jalouses.

Toi, tu me vois encor comme un vieil étudiant

Qui te verrait comme une de ces fillettes.

Toi, tu cours le long du chemin tout en riant,

Vers moi, les yeux tout pleins de choses indiscrètes.

Je vis toujours pour tes encor et tes toujours

Pour toutes ces idées, toutes ces idées folles...

Je suis, sous ton corsage et tes frêles atours,

Tout contre ton bras et le long de tes épaules.

Nous, on chuchote tout bas, et toujours plus bas…

Que personne ne voit la douceur de nos fièvres.

Nous, nous avons créé un amour ici-bas…

– Et je sens tes baisers qui me viennent aux lèvres…

Hommage à « A la musique » d'Arthur Rimbaud

(Vers empruntés et bouts rimés)


Ce n'est que l'ombre d'un amour

Qui s’évade de ma chambre,

Chaque matin, au petit jour,

En mélangeant l'or et l’ambre.

Ce n'est que l'ombre de sa peur

Qui s'allonge sur la table,

Chaque midi, dans la lueur

D'un soleil inexplicable.

Ce n'est que l'ombre d'un vieil arbre

Qui s'échappe, délivré,

Chaque soir, quand sombre l’érable

Dans un poème à ses pieds.

C'est une lumière, au lever

De cette lune voisine,

Chaque nuit se pose à ses pieds

L'ombre qui a pris racine.

Hommage en bouts rimés à « L’ombre d’un arbre » de Maurice Carême


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