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Lettres

Une à une

Lettres
Une à une

La nuit, les mots sont étouffants.

On croit que ce sont des enfants,

Ils nous mènent à mille lieues

Entre campagnes et banlieues.

Ils ne sont qu'un sombre gazon

Plongé dans l'ingrat horizon.

Malgré que l'on pense qu'ils sonnent,

On voit qu'il ne reste personne.

Et pourtant l’un d'entre eux est bon

Au bout de ma pointe en charbon

Révélant la nature humaine,

Oubliant toute notre gêne

Et ne laissant rien de côté.

Je vois son dessin effronté

Déliant ma ligne impubère.

Bête sous notre réverbère,

Il se désole sans te voir,

Se ressasse sur le trottoir,

Définitivement sans place,

Mais reste géant dans l'espace :

Amour

Hommage en bouts rimés à « A Paris, en été, les soirs sont étouffants… » de François Coppée


Quand es-tu devenue définitivement George ? Que tu as désiré que je ne résiste pas ? Qu’écorché vif, je serais dans l'oubli de tes pas Quand la sombre mélancolie serrerait ma gorge ? Sept mois pour que, lentement, l'abandon se forge, Voulais-tu aussi perdre Frédéric d'un coup bas Et que le prélude à la goutte d'eau ne naisse pas ? Savais-tu que l'obstination écraserait l'orge ? Je sens, dans le deuil des douceurs passées, la honte. Ressemblent-elles à ces quelques statues en fonte ? On croirait que le désir n'était pas entre nous. Quand verras-tu, petite fille, que la vie raconte, En vérité, que l'amour ne peut être qu'un conte, Que l'absence et la mort ne diffèrent pas beaucoup ? Hommage en bouts commençants à « Chatterton » de George Sand


L'amour est-il une tragédie ? Quand le soir, la lune est un miroir, Que mon rêve n'est que de te voir, Je sens naître en moi ton incendie. La vie est-elle une tragédie ? Quand le soir, la lune est un miroir, J'écoute le ciel qui souvent dit Que l'amour est une tragédie. Me faut-il ce soir penser le croire ? Car ce soir, la lune est un miroir. J'écoute le ciel qui souvent dit Que mon amour est dans sa mémoire. Mais ce soir, la lune est un miroir, Je ressens de son cœur l'incendie Et j'écoute le ciel qui me dit Que mon amour est dans sa mémoire, Que le reflet de sa tragédie Rend notre vie, notre amour maudit Et se perd dans les yeux d'une moire, Dans notre amour et notre mémoire. Est-ce un jeu ou une tragédie Perdus entre lundi et jeudi ? Est-ce ton reflet dans ma mémoire Ou seulement l'envers du miroir ? L'amour n'est pas une tragédie Qu'il soit béni ou qu'il soit maudit. Mais sans que tous ces mots ne soient dits La lune a rendez-vous tous les soirs Au bord de cette étoile où s'asseoir. Notre amour est-il cet incendie ? Hommage en bouts rimés à « Elsa au miroir » de Louis Aragon


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