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morts

L'antichambre du pire

 

Un battement de cœur

Dérobé au silence,

Un battement de peur

Enfermant l'innocence,

Dans l'orage moqueur

Se crée la pluie de pierre,

L'orage de fureur

Absorbant la lumière.

Impossible d'aimer

Lorsque naît le malaise,

Impossible baiser

Planté sur la falaise,

Sur le regard dompté,

Les larmes se déposent

Comme une vérité,

Une métamorphose.

Se détruit le chemin

Et chaque petit signe,

Le regard s'est éteint

Et la main se résigne...

Accepter tout ce mal,

En pensant le bien être

Laisse l'amour bancal

D'où la mort peut paraître.

 

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Absinthe

 

Le temps s'est arrêté, il ne bouge

Plus. C'est malheureux !

Le poème n'est plus merveilleux.

Sa fleur d'or est rouge

Et se perd dans le ciel désastreux.

Dans nos cœurs se ressent l'amertume,

Cette iniquité

Profonde tuant la volupté.

La folie parfume

La punition de l'éternité.

Et de ses eaux amères découle

Un nectar d'enfer,

Ce miel vert des amours à l'envers...

Corrompue et saoule,

L'ivresse se noie dans tous mes vers.

L'étoile du matin, sans prodige,

De son jaune mord

Mon âme dans l'oubli sans remords

Laissant au vertige

Le droit d'être une peine de mort.           


 
 
 
 
 
 
 

Asphyxié

 

Asphyxié, sans le moindre air,

Je ne vois du paysage

Que ton visage sauvage.

Loin, dans ce ciel bleu et clair,

Une caresse me frôle.

C'est un vent de vérité

Oublié dans la beauté

De tes yeux. Sur mes épaules,

Pèsent toutes les couleurs

Du passé. Dans le silence,

Chaque mot danse. Je pense

Aux déplaisirs de leurs peurs,

Aux journées folles et blêmes,

À ce chemin chamarré,

Pourtant de noirs et de blancs,

Et aux éperdus « je t’aime ! »

Je lis au creux de ma main,

Dans ses lignes, l'agonie

De l'amour et l'ironie

De la vie. Le temps est bien

Perclus de mal. Ses blessures

Marquent mon cœur de valeurs

D'abandon et de froideur ;

La violence est sa nature.

Aux silences de la nuit,

Lorsque l'absence résonne,

Il ne se trouve personne

Dans ma pensée qui s'enfuit.

Alors, sur mes chairs hideuses,

Se creusent tous ses sillons

Par centaines et millions

Ceux d'envies vertigineuses

Et d'effroyables douleurs,

Et ceux des idées livides.

Je ressens ton regard vide

Qui infuse dans mon cœur !
 
 
 
 
 
 
 

Havre de peur

 

Mère, tu regardes le feu de la journée

En attendant ce que pourrait être la nuit.

Tu attrapes dans le vent le mot qui s'enfuit

En l'abandonnant à la fin de la journée.

 

Mère, tu regardes les désirs de la pluie

Laissant au cœur de ta main mourir le chemin.

Tu attrapes dans le temps ce qu'un lendemain

Aurait pu être quand nous unissait la pluie.

 

Mère, tu regardes le silence en façade

Espérant que l'instant effacera la peur.

Tu attrapes dans le vide cette douleur

Instaurant l'absence comme unique façade.
 
 
 
 
 
 
 

Damnés

 

À ces lueurs éternisantes,

Le labyrinthe des chemins

S'est éparpillé dans nos mains.

Auprès des lumières absentes,

 

Le ciel invente la tempête

De ces nuages du matin

Entraperçus dans le lointain.

Le temps lentement s'entête

 

À arracher toutes leurs larmes

Aux brisures des voluptés.

Sans nos cœurs à corps condamnés,

Nos âmes ont rendu les armes.  


 
 
 
 
 
 
 

Métamorphose

 

Le ciel me prend à son aise

De son absence de braise.

Ma mort n'est que la douleur

Lente de ce qu'est son cœur.

Perdu dans son inconscience,

L'amour n'a plus d'existence.

Le vent se sent triomphant

En se fermant. Souvent,

Je repense à cette étoile,

À son corps nu et sans voile,

Aux instants de volupté,

Au passé inassumé.

Je ressens cette morsure

Et le feu de sa blessure.

Je ressens tout cet émoi,

Je perçois le peu de moi...

La vie ne serait que belle

Sans l'horrible mue cruelle.

Je sais, le passé n'est plus.

Sa cicatrice, son pus,

Sont une froide épouvante,

Laissant cette vie mourante.

L'amour faible et impuissant

Ne se nourrit que de vent.

Son être n'est que ce squelette,

Reste d’une girouette,

Métamorphose de fer
 
 
 
 
 
 
 

 

 

Du paradis vers l'enfer.

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