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cris

Reniement

 

« Je t'aime ! », résonne « je t'aime ! »

Dans le chant du petit matin,

L'aurore semble si lointain

Que le vent n'est plus que blasphème.

Les mots ont été suppliciés

Rattrapés par la vie, le doute

Et l'oubli de soi. Alors, coûte

Que coûte, les torts rassasiés

De rage mettent à genoux

Tout ce que l'on était. Et nous

Disparaissons. La douleur vive

Nous envahit. C'est la dérive…

Plus aucune divinité

Et plus aucune humanité.

Le chemin est bordé d'épines

Et s'efface. Ne se devine

Que toute la laideur horrible

De notre reniement. Se Sent

Au fond de nos cœurs perdants

Notre faiblesse. Un insensible

Sentiment rend le monde faux,

Annule toutes nos promesses,

Plaçant chacune des caresses

En de vulgaires bassesses. Nos

Âmes n'ont plus de vaillance,

Elles abandonnent nos bras,

Elles terrassent nos pas. Las,

Nous délaissons notre innocence :

Nous fermons les yeux. Satisfait,

Le bon droit achève le rêve ;

La raison est un coup de glaive.

Ce monde restera parfait !


 
 
 
 
 
 
Le cri

 

I

L'amour serait-il autre chose

Qu'une pensée ? Le temps, dément,

Nous ment sans que jamais tu n'oses

Être autre chose qu'un semblant

D'être. Tu maintiens le supplice

Les yeux clos au bout du chemin.

Peu importe le sacrifice,

Ce qui compte sera la fin !

L'amour serait-il autre chose

Qu'une idée ? Tu le dis ainsi !

Comme le parfum d'une rose,

Je le sens, il s'évanouit.

Ma main, ardente sur ton ventre,

Oublie et s'oublie lentement.

Tu te refermes dans ton antre,

Laissant ce silence troublant.

L'amour serait-il autre chose

Qu'une virgule ? Quand petit

À petit brûle notre prose,

Chacun de nos mots s'affaiblit.

Il ne reste plus aucun doute :

L'amour s'est perdu dans cette fois.

Il n'est plus qu'un cri en déroute

En mourant de froid sans émois.

​

 

II

Ô, écoute ce cri,

Celui d'une charogne

Croyant au paradis,

Croyant être un ivrogne

D'amour et non de honte !

Ne sens-tu pas le pieu

Violent qui nous démonte ?

Entends ce cri, mon Dieu !

               


 
 
 
 
 
 
 

Litanie


À toi, ange des Anges,

Prends pitié des louanges

De cet homme mortel !

À toi, être éternel

Aux chemins d'innocence,

Prends pitié de l'errance !

À toi, ange du ciel

Au regard essentiel,

Prends pitié de l'envie !

À toi, être de vie,

Vois ce qu'était le jour,

Prends pitié de l'amour !

À toi, ange sur terre,

Tendre maîtresse et mère,

Prends pitié de son corps !

A toi, être d'encor

Qui reprend et redonne,

Prends pitié de cet homme !

À toi, ange précieux,

Dans le soleil des dieux,

Prends pitié de sa voie !

À toi, être de joie,

Vois ce qu'était le temps,

Prends pitié de l'avant !

À toi, Ange et mystère,

Tu connais sa misère,

Prends pitié de l'humain !

À toi, être sans fin

Dans les nuits d'infortune,

Prends pitié de la lune !

À toi, ange de fer

Qui contient les enfers,

Prends pitié du silence !

À toi, ange d'absence,

Regardant les yeux clos,

Prends pitié de ses mots !

À toi, ange et faiblesse,

Laisse être la caresse,

Prends pitié de nous deux !

À toi, être du feu,

À la fois Dieu et femme,

Prends pitié de nos âmes !

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