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Eveil

                  - A la lumière

 

Ta peau blanche le matin

L'odeur de ton parfum

S'estompe le frais satin

S'esquisse la courbe d'un sein

 

Silence de tes mains

Tendresse du refrain

J'ai besoin de ce grain

Le mélanger au mien

 

Un vertige sibyllin

La lumière sans fin

Se lève le jour soudain

Je veux être demain

 

 

A la naissance du monde

 

Je cherche dans une voyelle,

De cette courbe, la naissance.

Elle est ivre de transparence

Au cœur d'une idée éternelle.

 

Je cherche, dans sa sensuelle

Envie, ce parfum d'innocence,

Cette couleur à l'évidence

Inconnue et inusuelle.

 

Je cherche au bord de la lumière,

Dans l'ultime seconde fière,

Le dessein de la lune ronde.

 

Pourtant, elle est là, sur l'étoile,

Lorsqu'elle retire le voile :

Mon cœur découvre un nouveau monde !

 

Éclair

 

Éclair dans le ciel

Comme une étincelle

Mon corps qui ruisselle

D'un désir de miel

 

Le ciel craque au loin

J'attends la pluie douce

Couché sur la mousse

Dans l'odeur de foin

 

Lumière du soir

Au clair d'une étoile

D'un ton blanc se voile

L'immense ciel noir

 

Ce ciel au parfum

D'un nouvel orage

Eclaire un nuage

Et me tend sa main

 

 

Voyage

 

Quelques mots

Un sourire

Un frôlement

Voyage

Le ciel bleu

Un chemin

Une main

D'autres mots

Un rire

Un sein

Deux mains

Des frôlements

Voyage

Une forêt

Une table

Une chapelle

Un banc

Une cabane

Le sol

Une caresse

Voyage

Une route

Une voiture

Un siège

Deux corps

Deux cœurs

Quatre mains

Des caresses

Voyages

Naissance d'un éclair

 

Une étincelle dans le ciel

Un éclair de lumière

L'intensité première

Laps de seconde essentiel

 

Sans aucun bruit une fusion

L'aube d'une naissance

L'instant de transparence

Forgeant une unique émotion

 

Le feu maximal d'un éclair

Traversé par la foudre

Un temps à se dissoudre

D'une folle pensée bleu-clair

 

 

Naissance de la mort

 

Loin des ombres du vieux nuage,

Le pas sur le chemin se meurt.

Les fleurs ont fané dans la peur

En oubliant chaque passage.

 

L'innocence n'est plus volage,

Elle n'a qu'égaré son cœur.

Sans en connaître la valeur,

Elle a noyé chaque message.

 

Plus de fusion, rouille l'alliage.

S'est éteint chaque récepteur

Laissant l'onde de la laideur.

De la mort, nait une autre page.

 

 

La naissance d'un bout de paradis

 

Je t'enveloppe de mon coton.

Je suis tout contre toi, je te couvre.

Toi, tu attends, qu'un instant, je m'ouvre.

Mais tu aimerais que ce soit long...

 

Je te cache pour que son plaisir,

Lentement, sous moi, sur toi, se glisse,

Que le battement d'un peu de vice

Le pousse à vouloir te découvrir.

 

Il me dégrafe et je te dévoile :

Ton rose délicat apparait.

Tu espères le désir, l'après,

Quand cette lèvre enfin te voile.

 

Et je m'en vais ! Sur le sol, je tombe.

Tu veux que naisse le chemin,

Qu'il dessine un nouveau dessein.

Je te vois qui, sous ses doigts, succombe...

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