Parole
Cette parole est toujours celle
Qui me revient à chaque instant.
Elle est unique dans le temps,
Immobile, peut être belle.
Elle a le souffle d'une idée
Qui serait née au petit jour
Et permet de voir que l'amour
Peut faire croire à la pensée.
Elle est en moi quand se déplie
Toute ma vie jusqu'à la mort,
Jusqu'à l'envie d'un autre sort
Du vent qui passe et qui l’oublie.
Elle aurait pleuré si ma main
N'avait jamais tenu la sienne,
Que j'aie voulu qu'elle soit mienne,
Qu'elle l'accompagne en chemin.
Elle aurait aimé, si l’orgueil
N'avait fait d'elle mon silence.
Elle croyait en sa présence,
En sa vérité sur mon seuil.
Vers empruntés à « Sur une morte » d'Alfred de Musset
En vérité
En vérité,
Par la porte dans la bergerie,
Monte un voleur.
Celui qui ouvre les voix.
Marche loin de lui
Parce que cette parabole,
En vérité,
Porte tous ceux qui sont venus.
Si quelqu'un entre,
Il trouvera.
Moi, je suis venu :
Je suis sa vie.
Mais le mercenaire
Abandonne et disperse,
S'enfuit
Parce qu'il ne se met point en peine.
Je donne,
J'amène,
Parce que, moi-même,
J'ai reçu ces paroles.
Ce sont les paroles
A la fête de l'hiver
Dans notre esprit
En suspens.
Franchement,
Croyez-moi !
Croyez-vous !
Je connais la vie éternelle.
Personne ne peut les ravir !
Nous sommes des pierres.
Je vous ai fait voir un homme.
N'est-il pas écrit
A qui la parole a été adressée
Et si l'Ecriture peut être anéantie ?
Dans le monde,
Si je ne fais pas
Que vous sachiez et reconnaissiez
En moi qui je suis
Encore,
Il y a un miracle.
Tout ce que Jean a dit
Etait vrai !
Et...
(Extrait de Jean 10)
Vers cet amour
Moi, moi je t'aime.
Alors que tu ne m'aimes pas.
Mais j'ai la foi en toi toute entière.
Et lorsque je pense à toi,
Je dis : “Nous.”
Et une fois seul,
Dans la douceur de ma croyance en toi,
Je te chuchote cet amour.
Dis : “je n'oublie pas.”
En vérité,
Tu connais fort bien
Le contenu de nos cœurs.
Tu sais que si le bien nous touche,
Ils s'en élèvent.
Qu'un mal nous atteigne,
Ils s'en éteignent.
Mais tu sais aussi
Que ces sentiments sont endurants et pieux,
Que leur valeur ne nous causera aucun mal.
Tu connais parfaitement
Tout ce que nous sommes.
(Peu importe la croyance,
L'Amour est grand)
Temps d'Amour
Le brasier s'allume
Le jeu pur de l'instant
Moment par moment
La présence complète les attentes
L'attention se nourrit de l'écoute
L'émotion est dans la pensée qui passe
La musique se joue dans nos corps
Dans nos ventres
Dans nos poitrines
Dans nos sexes
Dans nos cœurs
Et chaque note rend sensible
Notre symphonie
Le temps n'existe plus
Il est en nous
Complètement
Là
Amour
Nos cœurs battent
Ensemble
A tout rompre
A tout construire
Ils respirent
Profondément
Rapidement
Dans l'impact
D'un mot
D'un regard
D'une caresse
D'un frôlement
Lentement
Doucement
Calmement
Tendrement
L'intensité
Nait
Fraiche et joyeuse
Totale et délicate
L'orgasme
N'est plus qu'un passage
Ton ventre
Ton cœur
Ta gorge
Ton visage
Sont les plaisirs
Sont l'amour
Sont la vie
Immobile
Sereine
Je t'Aime
(Hors du temps) Croire
L'absence
Et le silence
Montrent
La différence
Le temps
A présent
L'indique
Clairement
Le passé
S'est trompé
Et implique
Sa vérité
La valeur
Du cœur
Contre
Sa hauteur
Parfois
Le temps
Se noie
Sur la voie
Mais moi
Je crois
Pourtant
En toi
Croire en cet instant
Un instant, au bord de la rivière,
Se voir, oubliant femme et mari...
Sans aucune pensée adultère,
Se mélangent le jour et la nuit.
Pourtant, sans trouver de compromis,
La terre rencontre la lumière.
L'espace est raide de son empois
Telle une journée amidonnée.
Le rêve d'une soie arrachée,
Celui d'une autre première fois,
Et s'éteint, lentement, la lumière...
Le rêve de cet autre chemin,
Celui de cette main dans sa main,
Se noie dans les mots de la rivière.
Chaque phrase devient une ronce
Qui se perd dans les blonds ajoncs
Et son âme éperdue s’enfonce
Au cœur des pierres et des limons.
Elle aurait voulu un autre émoi :
Ne jamais se sentir effrayée,
Au contraire n'être qu'embrasée
Et oublier dans ses bras le froid.
Un instant, assise, la lumière
Veut croire qu'il sera son ami,
Qu'il la prendra contre lui, épris,
Avec une pensée adultère
Lorsque s'effacent femme et mari.
Elle voudrait croire en la rivière...
Hommage à « La femme adultère » de Federico Garcia Lorca
Croire à en pleurer
J'ai pensé croire en sa vie.
J'ai pris, de son regard, la gaieté
Et, de son sourire, la fierté,
De son désir le génie.
J'ai cru en sa Vérité.
J'ai pris dans ma main sa main amie
Et sa belle âme que j'ai sentie,
Ce désir que j'ai goûté.
J'aimais croire en la vie éternelle,
Qu'en ce paradis, ce n'était qu'elle
Et le passé ignorer.
J'aimais attendre que dieu réponde,
Dans ses yeux, voir la beauté du monde
Pour oublier de pleurer.
Hommage à « Tristesse » d'Alfred de Musset