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Sourêvire

 

Une image

Je n'oublie pas

 

J'attends

Comme souvent

Planté sur le noir

D'un vieux trottoir

 

J'attends

Cet instant

Je regarde le nuage

Qui passe sans âge

 

J'attends

Impatient

Que le temps glisse

Sur l'herbe lisse

 

J'attends

Ce moment

Où je chavire

Dans ton sourire

 

Cette image

Est gravée là

 

 

La bonne distance

 

L'innocence

Est la distance

Entre tes lèvres

Et les miennes

 

Lorsque

Ton doigt

S'esquive

Entre elles

 

Tel un désir

De voir le ciel

Sourire

L'espace

Essentiel

S'efface

 

Les mondes

Un instant

S'inondent

Et regagnent

Au présent

Les montagnes

 

Le soleil

Éclaire

Le réveil

Imprévu

De la terre

Sans retenue

 

Le temps

S'efforce

Un instant

De grandir

Sans force

Sans trahir

 

Lorsque

Ton doigt se glisse

Entre elles

 

Le silence

Est la distance

Entre tes lèvres

Et les miennes

 

Chut (e) 

 

 

Il a plu
(un autre matin)

 

L'herbe est coupée,

Elle est entassée,

Couchée sur le sol.

 

La nuit est passée,

La pluie est tombée

A même le sol.

 

Elle s'est grisée,

Elle est épuisée,

Perdue sur le sol.

 

La brume est restée.

La fleur s'est fanée,

Sans le moindre envol...

 

 

Au milieu

 

C'est la nuit

Une note d'air frais

La chaleur du jour

S'estompe au milieu des étoiles

Je m'allonge sur le banc

Et je te regarde

Lumineuse et brillante

Au milieu des autres

Je perçois tes cheveux

Au bout de mes doigts

Et tes yeux plongent en moi

Comme tant d'autres fois

Je regarde et je cherche

Au milieu de l'espace

Ce battement sourd et lourd

Qui emplit mon oreille

Et je respire

Aussi profondément que possible

Cette odeur invisible

Qui parfume ton âme

C'est la nuit

Ton silence

Doucement m'envahit

Au milieu de la vie

Allongé sur ce banc

 

Entre l'horizon et l'azur

 

D'un bleu ciel, le ciel est bleu

Comme une coquille vide ;

Aucune onde, aucune ride,

Seulement un vide bleu…

 

Le ciel offre les moiteurs

Du bas fond d'une journée

Sans transmettre de pensée,

De saveurs, ni de valeurs.

 

Le ciel a pour profondeur

Une immensité passée,

La vieille image volée

En beauté à la laideur.

 

Le ciel n'a plus aucun feu :

Il n'est que ce mot livide

D'une distance morbide

Mort dans l'espace d'un jeu.

 

 

Mess âge

 

Où le Zeta est-il allé ?

N'était-il que cette bouteille

Egarée quand le ciel s'éveille ?

N'était-il que ce pis-aller ?

 

Disparu, un temps désolé,

Il a fallu qu'il appareille

Une nuit où cette merveille

L'a pour toujours déboussolé.

 

Le bateau a pu quitter le port

Pour cette vie, pour cette mort,

Où, lentement, les mots divaguent

 

Au cœur de ce livre inconnu.

Lorsque tu regardes les vagues,

Que reste-t-il du temps perdu ?

 

 

De pluie et de poussière

 

De pluie et de poussière,

Le chemin crisse sous mes pas.

Au loin dansent quelques choucas,

Ils en oublient la nuit dernière.

 

Sur le sol, une sphère

Me rappelle la vie là-bas.

Mais, pour toujours, ce ne sera

Qu'une vieille bulle de verre.

 

Pourtant sa transparence

Permet de voir son cœur rougi,

Ce passé désormais maudit

Se noie dans sa sombre élégance.

 

De pluie et de poussière,

A évolué le chemin.

Le nuage, dans le matin,

Laisse la montagne en arrière.

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