
Il pleut
Je t'aime.
Ce jour que j'aime
C'est un jour de pluie à ta fenêtre
C'est un jour de pluie peut-être
C'est un jour de pluie et je t'attends
Lentement
Le temps ne semble plus être
Qu'un instant
Dans son va-et-vient, il ne s'arrête
Pas souvent
Je t'attends, je t'attends et je guette
Chaque silence que le temps prête
Chaque mouvement qu'offre le vent
Puis le temps s'efface doucement
Je ressens la nuit
Te portant dans les mots d'un poème
Je ressens tout ce temps comme avant
C'est un jour de pluie
Comme je t'aime
Divine caresse
Une légère brise d'automne
S'esquisse au creux de tes hanches
S'invente sur ta peau blanche
L'intime beauté qui s'abandonne
Les délicats soleils se délivrent
De l'étreinte de la soie
S'écrit dans tes yeux la voie
Des vérités de la beauté ivre
Je crois que tu ne savais ce qu'elle
Produisait en moi en somme
Cette force immense comme
Celle des amours originelles
Amour
Tu viens. Tu passes et m'enlaces.
Serais-tu amoureuse ?
Serais-tu si heureuse
Que tu voudrais que je t'embrasse ?
Tu ris. Tu me séduis encore.
Aurais-tu ce désir ?
Aurais-tu un plaisir
Plus fort qu'un simple corps à corps ?
Tu dis. Tu épouses mes mots.
Serais-tu envieuse ?
Serais-tu si fougueuse
Qu'aucun mot ne serait plus haut ?
Tu sais. Tu connais le secret.
Aurais-tu ce pouvoir ?
Aurais-tu ce savoir
Qui nous étreindra à jamais ?
Un jour
Il pleut ce jour, je t'aime... et la bise
Qui s'envole frivole est surprise
Sur ta joue, sur tes lèvres, si rouges
Que ton cœur n'ose pas, ni ne bouge...
C'est l'automne, c'est le temps qui danse...
Et une feuille, et une autre... Pense
Qu'il pleut sur ce jour heureux et joue
Dans la boue, la gadoue... surtout, joue
Sans attendre un instant un poème
Où j'écris qu'il pleut un peu quand même...
Midi
Midi passe
Sans nulle trace
Je t'aime
Et c'est l'heure
Où le jour pleure
Tu m'aimes
Sur la place
Le temps s'efface
Je t'aime
Le bonheur
N'est pas ailleurs
Tu m'aimes
Et il pleut
Un jour heureux
À la folie
Dans le temps qui s'écoule
Dans nos jours se couchant,
Je ne vois que la foule
De ces gens s'en allant.
Je sais ce qui ressemble
À la folie du vent :
Être à la fois ensemble
Et perdus tout le temps.
Je regarde la scène
Et je vois la raison :
Que l'on s'aime sans peine
Est une déraison.
Une seule goutte
Chante sous la danse des nuages
La petite pluie.
Écoute, elle vient du fond des âges
Où elle s'ennuie.
Elle recherche sur ton visage
Ce temps qui s'enfuit,
Tout ce temps oubliant au passage
La perle qui luit.
Chante encore ce temps délicat
Et ce qu'il induit.
Danse et elle te rappellera
L'amour et la nuit.
Pluie vanille
Sous la pluie un parfum de vanille,
Un parfum que tu connais
Qui mélange les après...
Et tu danses, ma petite fille.
Cette pluie nous enlace. Jamais
Je ne veux perdre ces rires.
Je veux regarder cette eau couler
Et pénétrer cette spire
Comme si pour toujours je t'aimais,
Comme si à jamais tu m'aimais...
Dans les nuages
La force du ciel d’automne
Se lie dans tes yeux bleus
A ce blanc qui raisonne
Lors des jours nuageux.
Je lis à ta fenêtre,
Dans leurs dessins secrets,
Les mots à reconnaître :
Je t'aime et je t’aimerai !
Distance
Au pied du vieil hêtre,
Une feuille dorée.
Tu le sais peut-être,
Je t'ai adorée.
Elle était pendue
À la lune bleutée,
Ma douce inconnue,
Je l'ai invitée.
Le long du rivage
Poussait l'arbre doré
Et sur ton visage,
Une vérité.
J'ai bu cette eau
Jusqu'au bout des poèmes
Regardant en haut
Ce ciel bleu que j'aime…
Il suffit d'un rien
Mais il pleut. Le promeneur s'est arrêté dans la beauté de la journée.
Mais il pleut. Il a regardé ce jour indécis avancer.
Mais il pleut. Seules les feuilles semblent vouloir danser.
Mais il pleut. Il est là bêtement arrêté à rêver la journée.
Mais il pleut. Il reste en place la regardant s'écouler.
Mais il pleut. Seules les feuilles semblent vouloir chanter.
Mais il pleut. Il aurait pu rester à la fenêtre les volets fermés.
Mais il pleut. Il aurait pu regarder les ombres s'ennuyer.
Mais il pleut. Seules les feuilles semblent vouloir voler.
Mais il pleut. Il a préféré s'évader espérant la retrouver.
Mais il pleut. Elle aurait pu venir si le temps ne l'avait attrapée.
Mais il pleut. Seules les feuilles semblent vouloir se promener.
Mais il peut la voir dans chaque goutte. Il lui suffit de l'aimer.
Au Vent
« Je t'aime ! », a-t-il dit en se levant.
Le vent n'a pas écouté.
Il aurait pu rester.
Il aurait pu continuer
A danser, à chanter
Entre les roses et les coquelicots.
Il aurait pu rester.
Il aurait pu épouser
Le soleil et la pluie
Entre les jours et les nuits.
Le vent a fermé les yeux.
« Je t'aime ! », a-t-il dit en partant.
Semailles
Tu ne connais rien des poèmes
Et je t'aime.
En chemin, sais-tu que tu sèmes,
Un à un, les rêves extrêmes ?
Et je t'aime.
Serais-tu, toi-même, un poème ?
Chaque jour il pleut
Là-bas, sans bruit,
Tu cours, mon amour...
Et le temps, sous la pluie,
Te suit toujours.
Là-bas, dans la nuit,
Tu cours, mon amour...
Et j'attends sous la pluie
Tes mots du jour.
Et puis, sans bruit,
Tu viens, mon amour...
Sans rien, sans parapluie,
D'un mot d'amour.
Ici, sous la pluie,
Tu m'aimes, mon amour...
Et dans rien que la nuit,
Je t'aime toujours.
Un vœu
Comment sont les jours de pluie ?
Ils sont si beaux quand tu souris,
Ils sont si laids quand tu t'en vas.
Ne change pas ! Sois heureuse !...
Comment sont les nuits de pluie ?
Elles sont belles dans tes bras,
Elles sont laides seul ici.
Sois Lucie ! Sois amoureuse !...
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