
ciel gris ciel bleu
ciel gris
Nuit
Au loin, le ciel n'est qu'une flamme
Brûlant au coin d'un vieux papier.
Il a oublié cette femme
Dans quelques parfums familiers.
Perdu au bout de cette ronde,
Sans étoile, le ciel perd pied
Fermant les yeux chaque seconde
Sur son cœur inhospitalier.
La lune, la lune se terre
Laissant le soleil se noyer,
Laissant à la nuit oublier
Que tous les mots peuvent se taire.
L'amour meurt dans les éclats d'âme.
En silence le ciel
Le silence pour cacher la peur.
Le silence pour construire le mur.
Le silence pour atrophier le cœur.
Le silence comme un état d'âme.
Et le ciel ?
Il est de ce gris brouillard
Qui nous empêche de nous voir.
Ciel crépusculaire
C'est dans l'ombre du soleil
Que se cache ce qui tue :
L'ignoble vérité nue.
Même pendant le sommeil,
Le rêve crépusculaire
De vides est constellé
Et le ciel est chaviré
Jusqu'à en vomir la terre.
La mort sur notre chair blême
Se repait de la candeur
De ce que furent nos cœurs.
Les vieux parfums de bohême
Fuient derrière le voile
De la peur. L'amour perdu
Est dans nos âmes pendu
Aux restes noirs de l'étoile.
L'amour est aveugle et fou.
Le ciel est nuit et tristesse.
Le vent n'a plus de caresse.
Nous sera mort à genoux !
Tristesse sans étoile
Ton cœur cogne dans ma tête.
Il ne reviendra jamais.
J'entends au loin la défaite.
Je ne savais pas que tu t'armais.
De tous les mots le silence
Est le pire avec l'absence.
Le ciel n'est plus étoilé.
Je sais bien que tu l'as scellé.
J'écoute les noirs et blancs
De tes lointains sentiments.
Ces perles d'or sur ta joue
Ont transformé l'amour en boue.
Je repense à ton enfance
Qui transporte la douleur
À la porte de ton cœur
Et je porte en moi ta souffrance.
Ciel hivernal
Ce ne sont que des couleurs pâles
Comme autant de vieux liens brisés.
Elles recouvrent les pétales
En effaçant tous les baisers
Tendres de nos fleurs automnales.
Âme
Le ciel à la porte
Attend du temps flétri
Que le passé enfin l'emporte
Pour retrouver son cœur parti.
Âme douce âme,
Qu'est cette femme ?
C'était…
C'était une petite porte à l'arrière
D'un chalet caché au fond des bois.
Dans la lumière chahutait la poussière
Emportant en nous « il était une fois… »
Dans son ombre, nos vies étaient pleines,
Elles oubliaient sous le pin tous les passés.
Nos mots caressaient toutes nos peines
Croyant qu'on pouvait les effacer.
Tous deux, en soufflant sur deux légères flammes,
Nous pensions attraper l'avenir.
Et nous imaginions consoler nos âmes
Sans savoir qu'un jour il nous faudrait mourir.
C'était une petite porte à l'arrière
Que nous avons close une dernière fois.
À l'ombre d'un nuage
Un nuage au-dessus de moi
Un peu comme un souvenir
Du temps disparu
Un souvenir perdu en chemin
Celui d'un manteau beige
Celui d'un tee-shirt bleu
Celui d'une peau pâle
Un nuage comme un abri
Une ombre tel un secret
Une seconde d'éternité
Une seconde gravée en moi
Une seconde qui ne se voit plus
Alors je ferme les yeux
À chaque instant qui chante
Je ressens chaque encore
Des secondes passées
Chaque ombre oubliée et lorsque tu t'en es allée
J'ai capté la moindre onde
Les désirs de la poussière et du soleil
Les courbes de la lumière
Celles des regrets
Et les dernières gouttes de pluie
Tel un ciel silencieux
Le silence est dans le ciel
Un instant à délier
Et tant d'autres à nier
Tout ce temps est essentiel
Le silence éteint le ciel
Une porte à refermer
Et la nôtre est à murer
Le temps n'a plus de soleil
Le silence pourfend le ciel
Des yeux pour ne pas savoir
Des cieux pour un être noir
Le temps sera de sommeil
Terre de ciel
Une maison au cœur du ciel
Avec sa porte close
L'horizon est noir
Complexe
Aride
Froid
Terne
Le silence crée le vide
Triste
Et le temps se perd
Oubliant
L'encre des sentiments
Il s'écoule indolent
Laissant dans nos yeux
Ses images pendantes
Cette maison au cœur du ciel
Avec sa porte close
S'oppose au bonheur
Ce que nous sommes...
C’était l'automne ! Les couleurs nous envahissaient
Oubliant ce blanc monotone qui nous emplissait.
Nous omettions ce que nous sommes :
Une femme et un homme
Pour marcher sans le passé,
Pour courir sans avenir.
À l'arrêt, le temps était évident
Dessinant sur tes seins blancs
La pluie de mes doigts -
J'imagine - et sur ma poitrine
Le vent heureux de tes cheveux.
Dans le ciel bleu de tes yeux,
L'automne n'avait pas de gris.
En somme, il rêvait d'autres coloris.
Sans cris, la vie ainsi nous a étourdis.
Dans la paix de tes bras, dans le feu de ton ventre,
Le bonheur n'attendait pas que les pleurs soient là ;
Le bonheur, ce bonheur, tant de bonheur
Qui nous emmenait déjà vers la mort...
Grand amour
Tu m'aimes, je le sais
Un instant de ta vie
Une vie de lumière
Le plaisir d'une envie
Une seconde entière
Tu m'aimais, je le sais
Trois petits points... sur le côté
Comme la folie
Tu dis et cries
Sur ce chemin enfoui
Entre enfer et paradis
Tous ces mots d'oubli
Et tu pars ainsi
Sans le moindre bruit
Et tu pars aussi
Laissant dans tes yeux gris
Toutes ces parties de nos vies
Que tu appelais... Amour...
Silence
Silence... Le temps s’endort !
Le ciel en deviendrait terne,
Le jour en perdrait le nord.
Si ce n'était ma lanterne,
Je penserais qu'il est mort.
Et s'il s'en va doucement,
C'est que ses lèvres tranquilles
Oublient lentement l'amant
Et tous les vers indociles
La liant au firmament...
Et si (Exil)
Et si c'était de l'Amour
Serais-tu toujours fidèle
Et si la vie était belle
Hier serait un autre jour
Et si le temps se déguise
À en oublier nos cœurs
Et si la peur est traîtrise
Maintenant n'est pas vainqueur
Et si le ciel est mémoire
Devra-t-on mourir
Et si on ne peut se croire
L'amour ne peut refleurir
Secret
L'amour n'a aucun bruit
Que celui des baisers
Être amants dans la nuit
Est une vérité
Rien ne serait obscène
Si ce n'est le mensonge
On ne voit pas de scène
L'amour est même en songe
Quand nos mains sur nos corps
S'imaginent être cœurs
Se tracent les trésors
Des âmes les valeurs
Dans le secret des anges
Sur tes lèvres le thème
De tous nos mots étranges
S'impose en un « je t'aime »
N'oublie pas du silence
La beauté et la vie
L'amour sera intense
Si tu choisis l'envie
Dernière affectation
Amour au revoir
Ta voiture grise
Quitte le trottoir
La fin se précise
La pluie part en des
Nuages qui passent
Meurent tes idées
En mots qui s'entassent
Et voilà
Tout s'en va
En toi
En nous
Dans le froid
Un arbre dans le ciel
Du bleu, du bleu toujours,
Autour du petit arbre
Court une jeune fille.
De cris, des chants d'amours,
Au pied du petit arbre,
Danse la jeune fille.
Des fleurs, des fleurs autour,
Du blanc et puis du rose,
S'amuse la fillette.
Parfums, odeurs du jour,
Le prunus et la rose,
Entêtent la fillette.
Ses branches, ses bras lourds,
Cet arbre la regarde,
La jolie demoiselle.
Ses fruits, d'un petit tour,
Sans bruit, elle chaparde,
La belle demoiselle.
Sur son tronc, son écorce,
La femme se recueille
En embrassant le temps.
Elle prend dans sa force
Un bonheur qu'elle accueille
Jusqu'au bout de l'instant.
Les feuilles, feuilles mortes,
Sous l'arbre rougissant
Lui rappellent demain.
Il n'est que cette porte,
L'arbre sur le chemin
Du printemps à l'automne.
Il est seul dans le ciel,
L'arbre nu en silence,
Quand s'enfuient les amours.
Dans les ombres du ciel,
Sa compagne est l'absence.
Du gris, du gris toujours...