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À cœur et encore

En un mot

 

Est-ce encore ?

Est-ce assez ?

Un mot écrit sur ton corps

Pour en célébrer les nuances,

Une simple bulle éclatante

Sur le ciel en partance...

Un mot comme autant d'encore

Quand l'amour se disperse,

Un temps parfum d'ailleurs

Pour retenir le souvenir.

Un dernier regard en arrière

Au fond de l'eau du ruisseau,

Est-ce assez ?

Est-ce encore ?

J'embrasse tes deux mains

Et j'attends déjà demain...


 
 
 
 
 
 
 

Entre le jour et la nuit

 

Le jour nettoie

La nuit du froid

Entre toi et moi

S'habille le temps

La nuit nettoie

Le jour du temps

Qui passe et va

On ne sait où

Entre toi et moi

 

Et l'on rit

Dans cet abri

Caché des yeux

Indiscrets

 

Le jour n'est pas

Ce que l'on croit

Il va et vient

Par tous les chemins

Entre toi et moi

 

La nuit n'est pas

Ce que l'on voit

Elle se serre

Contre toi et moi

Pour nous découvrir

 

Et l'on rit

Sans aucun souci

Dans les bras

L'un de l'autre


 
 
 
 
 
 
 

Attends

 

Grain après grain

Goutte après goutte

Se goutte l'ivresse

Du jour qui s'éteint

Pas d'âge pas de pleurs

À peine l'ardeur

D'offrir à tous les temps

Le temps de s'aimer

Grain après grain

Goutte après goutte

Se goutte l'instant

Dans les yeux du temps


 
 
 
 
 
 
 

Animal

 

Au bord de la table

La bête attend

Les fines épousailles

Des corps et des âmes

Elle gonfle le temps

D'immenses silences

Reliant chaque instant

À l'infini le suivant

Le regard dans le vague

Le cœur dans le vide

Se détache l'ombre

D'une silhouette claire

Le jour n'a pas vu venir

L'amour dans les entrailles

Ni les traits sous les doigts

La bête attend

De n'être qu’un animal


 
 
 
 
 
 
 

Chambre ouverte

 

Chambre improvisée

Entre les vents

Et les hêtres courbés

Sous nos doigts le bois

S'ombre d'intimité

Chambre

Entre les soleils

Et les sapins enneigés

Sur nos corps le ciel

S'amuse de la découverte

De ses désirs

 


 
 
 
 
 
 
 

Stratus

 

Dans la lumière froide du matin,

Le jour se lève sans un bruit.

De la grisaille de la nuit

Passée, il ne retient que l'étoile

Ensommeillée. Le rêve est là

Blotti dans la chaleur

De ces draps froissés.

Il ne conserve que la chaleur

De nos cœurs déchiquetés.

La bruine transperce déjà

L'aurore et le temps.

Aujourd'hui nous dira,

S'il croit encore en nous.

Peut-être qu'il pleuvra encore ?...


 
 
 
 
 
 
 

Papillon

 

Ton cœur bat

Lentement

Je le sens

Ton cœur bat

Tendrement

Contre le mien

Et tout bas

Je perçois

La mer qui tangue

Doucement

Et tout bas

Je perçois

La mer qui m'emporte

Plus loin
 
 
 
 
 
 
 

Jour et nuit

 

De mes lèvres à tes lèvres

Du jour vers la nuit

S'invite le temps

Tel un vieil ami

Si tes yeux se ferment

Si les miens aussi

De la nuit vers le jour

S'invite la vie

Elle est cet oiseau

Sans le moindre nid

De la nuit vers la nuit

Elle est cet envol

Dans un ciel incertain

Du jour vers le jour

Peut-être un amour ?


 
 
 
 
 
 
 

Nus

 

Dans un filet de lumière

Celui d'un astre incertain

Je peux croire en Dieu

 

Cette frêle silhouette

Figée dans le ciel

Je peux croire en tout

 

A ce reste de poussière

A ce lambeau d'univers

Je peux croire en nous

 

Même si la vie

Nous met à nu


 
 
 
 
 
 
 

Poésie ?

 

Ces mots dits

Parmi ceux tus

Ces mots ici

A peine lus

Ces mots là

Comme interdits

Qui ne vont pas

Être entendus

Maudits mots

Tus par ici

Et perdus là

Dis poésie

Qui es-tu ?
 
 
 
 
 
 
 

Rien n'est jamais fini

 

Ici aussi Lucie

La mer court à travers ciel

A coup de pluie

A coup d'orage

Et puis de rage

Et dans cette impasse

Du temps qui passe

Un seul sourire

Un seul désir

Fait revenir le plaisir

 

Allongés sur le banc du temps

Nous regardons la montagne

Epouser le ciel

Une étoile brille

Et nous la suivons

Sans réfléchir
 
 
 
 
 
 
 

Debout ou à genoux

 

Est-ce l'air bête

Qui nous enroule au sol ?

Est-ce l'air fou

Qui s'écoule en nous ?

Debout ou à genoux

D'un rire et d'un brouillard

La vie est dans nos regards

La vérité n'a pas de choix

A l'heure où le temps n'est plus

Debout ou à genoux

Je crois à ce baiser en nous


 
 
 
 
 
 
 

Il pleut encore

 

VI

L'obscurité retient

Le bruit des gouttes d'eau.

Je me souviens de tes bras

M'enlaçant doucement.

La lumière est là

Entre bruine et brouillard

Dans ce rêve éveillé.

Je ne sais pas

Si pour toi

Il pleut encore...
 
 
 
 
 
 
 

Chut

 

Sans cesse,

Sans hâte,

Dans le vague et le trouble,

Notre cœur bat

Solitaire et solidaire

Tout à la fois

Et se fixe,

Sans cesse,

Sans hâte,

Dans les vagues et leur double,

Notre amour froid

Si fier et imaginaire

Que se risque

Un mot tout bas :

 

Chut... je suis là

Au fond de toi

Si tu me crois

Là !

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