
PARTIR
sous un ciel bleu
HONNEUR
Le trou
Comme le jour arrive délaissant les étoiles, comme le jour arrive, je ne baisserai pas les armes quoi qu'il arrive... et je regarde l'horizon et le sang qu'il déverse... et je ne vois pas de raison de retenir la vie.
C'est à croire que le soleil se lève pour me voir partir, que chacun de ses rayons chercherait à me faire fuir. J'aurais préféré la pluie... c'est ainsi aujourd'hui.
Il y a bien quelques brumes sur les collines lointaines, les restes de quelques coups perdus dans la nuit... j'entends encore leurs bruits.
Dans le silence du matin, quelques brins d'herbe dansent. Peut-être qu'il y en aura dans mon futur jardin ? Je le verrai bien.
Est-ce que le temps pense à ce que sont ces jours ? Est-ce que le temps pense à la beauté de l'amour ?
Et je reste planté là au fond de mon trou... attendant de sortir une dernière fois...
Debout
J'ai oublié l'amour
Quelque part sous la pluie.
Mais je continue à me battre,
Ne serait-ce que pour l'honneur,
L'honneur d'être toujours
Debout sous la pluie.
Et tant pis s'il faut que je meure,
Je resterai ici,
Debout sous cette pluie,
Debout jusqu'au bout,
Quoi que le temps fasse,
Quoi que le temps dise...
Chaque jour
Le jour revient.
Chaque jour revient !
Sans raison.
Ou à tort et à raison.
J'en conviens.
Comme c'est drôle,
J'en conviens !
Et je suis venu,
Et je suis revenu,
A la guerre
Comme à la guerre,
Remplissant ce cimetière
De mots
Et de morts.
Le jour revient
Chaque jour
D'un peu plus loin
Et à l'horizon
Le soleil hésite à se lever.
Peut-être a-t-il peur
Lui aussi
De mourir,
De mourir un jour ?
Le jour revient.
Chaque jour revient.
Liberté
La liberté,
La liberté chérie,
Qu'a-t-on fait
Pour se perdre
Dans ce passé ?
Tes mains sur mes lèvres
Comme pour tuer le temps,
Tes mains sur mes lèvres
Ont brisé les mots présents.
Et j'entends hurler au loin
La foudre et l'orage,
Et je sens déjà en moi
La fin de la bataille.
La liberté,
La liberté chérie,
Qu'a-t-on fait
Pour ne pas savoir
Résister ?
La bonne raison
La raison s'ignore
Quand on s'aime.
Il n'y a pas d'honneur
Dans cette histoire.
Il n'y a qu'un cœur
Qui bat et combat...
Ou il n'y en a pas !
Tu ne veux pas savoir
De peur de comprendre.
Tu ne veux pas mourir
De peur de vivre
Ce que tu ne sais pas.
Tu as raison :
Tout ça est...
Ou n'est pas.
Tu veux une raison d'être,
Tu veux une raison de vivre,
Alors acceptons de mourir
Dans les bras l'un de l'autre.
Il n'y a rien comprendre,
Il ne faut que s'aimer.
La fierté
La folie, la folie noire
Se cache dans notre esprit.
Elle est cette fierté
Qui nous pousse à commettre
Les pires atrocités
Pour simplement la sauver.
Ma douleur
Tes crocs,
Plantés dans ma peau,
Tu oses dire que ce n'est rien.
Tu oses faire semblant
Simplement en oubliant
Tes crocs.
Tristes
Tristes jours, tristes nuits,
Nous errons sans un bruit...
Dans le brouillard du temps,
Nous cherchons la lumière.
Est-elle ici ?
Tristes jours, tristes nuits,
Dans le temps qui s'enfuit
Nous ne voyons que le temps
Qui nous reste et qui part.
Est-elle ici ?
Tristes jours, tristes nuits,
Où le temps nous poursuit,
Sous nos pas, craque la vie
Sournoisement.
Est-elle ici ?
Serait-elle si forte
Qu'un à un elle emporte
Derrière sa porte
Nos pauvres vies mortes ?
Donneur d'honneur
Toi
Qui ferme les yeux
Pour ne plus voir
La détresse du monde,
Toi
Qui mets tes mains
Pour ne plus entendre
Les pleurs,
Toi
Qui te tais
Pour ne plus défendre
Notre honneur,
Je t'aime
Et je t'offre ma mort
Pour que le temps se souvienne.
Peu importe mon honneur.
L'honneur du mensonge
Le monde ment
Tout le temps.
Si je te prends aux mots,
Tu verras que la vérité
Sonne faux.
Un jour passant,
Ce passant du jour,
Ce fut moi.
Sur ce chemin
Où je te croisais,
Tu étais vraiment.
Et pourtant,
Tu n'y étais pas.
La faute à l'honneur,
Sûrement.
Mais dans cette guerre,
J'ai eu l'honneur
De te connaître
Vraiment.
Le monde ment.
Question d'honneur
Le jour oublie la nuit.
... Est-ce ainsi ?
La nuit l'a quitté un jour,
Un jour comme un autre,
Un jour pour un autre
... Est-ce ainsi ?
Là-bas,
Elle dansera,
Elle chantera,
Elle rira
Dans d'autres bras.
Là-bas,
Elle épousera
Qui elle voudra,
Un autre que moi,
Un autre parfois,
Un autre sans foi
... Est-ce ainsi ?
Et ici,
La mort nous épousera,
Un à un, dans ses bras.
Quel honneur ce sera ?