
PARTIR
sous un ciel bleu
Titre Élite
COURAGE
L'orage
L'orage gronde
L'orage tonne
Où se terre mon courage
Dans la terreur
Dans les décombres
Au fond de mes songes
Et ces mensonges
Et ces cailloux
Plantés dans mon cœur
Ricochent et m'étouffent
L'orage gronde
L'orage tonne
Où se courbe la mer
Dans ses pleurs
Dans ses terreurs
Par-delà ses erreurs
Et ses amours
Et ses toujours
Découpés par les éclairs
Pas d'arc-en-ciel
Juste des bleus
Et dans mon âme
Et dans ma foi
Le temps s'envole vers toi
Et vers l'étoile
Et vers la lune
L'orage gronde
L'orage tonne
Et le silence
Prières
Attends !
Attends !
Ne tire pas !
Garde les mots,
Regarde là-haut.
Attends !
Attends !
Regarde-moi !
Regarde-toi !
Sommes-nous si différents ?
Sommes-nous faits autrement ?
Attends !
Attends !
Ecoute,
Ecoute le chant,
Les plaintes de la plaine,
Les bruits de la montagne.
Ecoute ce qu'elles te disent,
Ressens ce qu'elles vivent.
Regarde là-haut,
Regarde le beau,
Attends !
Attends
Encore un instant,
Encore un dernier.
Tu ne peux savoir,
Tu ne peux vouloir
Que le jour soit nuit,
Que le jour soit lui.
Il ne reste plus de temps.
Attends !
Attends !
Une dernière fois,
Attends
Que la nuit se lève,
Qu'apparaisse l'étoile
Celle que tu pries,
Celle que tu croies
Parfois
Quand la nuit te tient,
Quand la peur te vient.
Attends !
Attends !
Laisse une chance
A la chance,
Laisse un espoir
Et dans ce noir
Attends,
Le cœur tremblant,
Que le jour renaisse,
Que le jour t'embrasse...
Laisse tes larmes s'en aller,
Laisse-les emporter tes peurs
Et tends-moi la main.
Au bout
Je n'avais pas peur de partir ;
Je n'avais plus vingt ans.
Je n'avais pas peur de mourir
Ni hier, ni aujourd'hui.
Je n'avais pas peur que l'on me pende
Le jour aurait une fin.
Je n'avais qu'une peur : que tu me demandes
De mettre fin à tes jours.
Le banc
Allongé sur ce banc,
Les yeux dans le ciel,
Faut-il plus de courage
Pour rester ou pour partir ?
La vie
La vie
Est cette histoire
D'amour.
Je savais
Qu'en prenant
Ce chemin
Je la perdrais !
Le rêve
Le rêve
A pour limite
La réalité.
La folie,
Elle,
N'a aucune limite.
Peut-être est-ce la raison
De cet amour ?
Au cours de la nuit
Attendre
Attendre que le jour arrive
Pour fuir la nuit
Pour fuir les mauvais rêves
Pour fuir le temps indécent
Ne rien faire d'autre
Que fermer les yeux
Que fermer son cœur
Et puis son âme
Se recroqueviller sur soi
Replier chaque seconde
Enfouir chaque souvenir
Attendre
Attendre que le jour arrive
Pour
Attendre que la nuit arrive
Une rose rouge
Un homme tombe,
Un de plus, un de moins.
Il était parti
La fleur au fusil.
Et dans ses grands yeux,
La mort n'existait pas.
Il s'est battu
Pour chercher le sens
A son combat.
Il s'est battu
Jusqu'à être nu,
La mort n'existait pas.
De pas en pas,
Il a connu
Tant d'inconnu…
Il a couru
De plus en plus,
La mort n'existait pas.
De mont en mont,
Il a vu,
Il a su,
Il s'est tu
Sans un mot de plus
Sur sa tombe.
Sans réponse
Est-ce la guerre ?
Est-ce l'hiver ?
Le temps désolé
Me laisse isolé.
Le paysage même
Souffre d'un souffle
Froid et violent.
Ai-je été ?
Dans cette marche
Au cœur de nulle part,
Je me perds
Tout seul et j'en perds
Mon âme.
Est-ce une ombre ?
La vie endormie
Sur ce corps lointain
Tombe et retombe.
Ce n'est qu'un rêve
D'un homme de pierre.
Ce n'est qu'un rêve
D'une autre lumière.
Mais dans ce bois mort,
Il n'existe qu'un sort,
Celui qui embrasse les hommes
Pour les attirer dans la nuit
Définitivement.
Je me bats à contre-courant.
Est-ce la guerre ?
Est-ce l'hiver ?
Le bonheur
Le bonheur est presque là
Au bout de mes doigts.
Il y a tout autour
Des restes d'amour
Entre les bombes.
Il y a tout autour
Les restes d'une forêt
Entre nos corps.
Le bonheur est presque là.
Je vois encore
Son visage,
Son sourire et ses yeux,
Que ce jour a fermé.
Le bonheur est presque là.
Je le savais déjà.
Pour mon malheur,
Il aura suffi
D'un coup,
D'un seul :
Le bonheur était presque là...
Au bout de mes doigts...
La paranoïa
J'ai peur de tout,
De lui, de moi, de nous.
Assise derrière ma porte,
Serrée dans mes bras,
Je ferme à double tours
Mon cœur, mon âme, mon être.
Je cherche au fond de moi
Cette confiance défaillante.
J'en appelle au passé,
J'en appelle au présent,
J'en appelle aux absents.
Et je tais ce que je suis
Pour oublier ce mal être.
Et j'éloigne un à un
Ceux qui peuvent me sauver
De peur qu'ils me connaissent.
Là, dans mon silence,
Je perds mon courage.
La vie peut me malmener.
J'accepte de me perdre
Pour mieux me cacher.
Les oiseaux
Les oiseaux noirs tout autour
Tournent et tournent
Jour après jour.
Ils tournent,
Noirs,
Noirs
À broyer nos nuits,
À éteindre une à une
Chaque étoile
Et même la lune
Que l'on ne peut plus voir.
Là,
Serrés l'un contre l'autre,
On rêve de ce courage
Que nous pourrions avoir
En espérant chasser
Les oiseaux noirs.
Dans la main du temps
Elle est là
Plantée dans le champ
Les bras en croix.
Elle attend la mort
Comme on attend
Un présent.
On ne voit de sa souffrance
Que l'enfer
Au fond de ses yeux.
Elle est là,
Elle attend Dieu.
Il ne viendra pas.
Famille
Je suis la mère.
Il est le père.
Et je me vois comme à la guerre.
Le champ de bataille
Est dans ma tête
Et je ferraille
Contre moi-même.
Et si je te dis que je t'aime,
C'est pour mieux me contredire.
Je suis la mère
Et je m'enferme
Dans mes propres murailles
De mots et de rêves.
Et si ce dernier t'achève,
C'est que dans ma guerre
Tu ne peux vivre.
Et le courage ?
Diras-tu.
C'est d'être fière
D'être cette mère
Qui oublie sa mère.
Là
Le jour est pâle.
La nuit est blême.
Le temps passe atrocement
Dans chaque cicatrice.
Et sur la terre ravagée,
Et sur la terre dévastée,
Et sur la terre solitaire,
S'étend la lumière désespérée.
Il ne reste qu'à accepter.
Accepter de s'offrir.
Accepter de souffrir.
Accepter de partir
Sous un ciel bleu.
Est-ce là
Le courage ?