
Remuer ciel et terre
Chut
La musique
Bat dans ma poitrine
Tel un métronome
Et je tombe
Je tombe doucement
Les voix
Se répondent dans ma tête
Tels des échos
Et je tombe
Je tombe doucement
Puis tout
S'éteint en un silence
D'une telle violence
Que je tombe
Je tombe doucement
Et toi
Tu me retiens
Je l'espère
Amour
Le temps nous accuse.
Mais mon cœur refuse
De nous donner tort.
Je te sais recluse
Dans tant de remords,
De regrets, encore !
Mais l'amour s'amuse
En dernier ressort
De ce qui nous use.
Alors, sans excuses,
Je te dis, encore
Et sans une ruse :
Je t'aime si fort
Que même la mort
Craint que je t'épouse.
- Elle est si jalouse ! -
Et moi, j'en abuse.
C'est l'amour à mort.
Dans ta main, Lucie,
Vit un paradis.
Quand
Quand tu te promènes devant moi
Que le silence erre dans le bois
Quand tu t'arrêtes en chemin
Que le ciel soudain se tait
Quand l'arbre naît
Que tout mouvement cesse
Quand le jour disparaît
Que tout nous transporte en lumière
La vie nous métamorphose
Et un et un ne font qu'un
Nul ne sait ce que devient le chemin
Quand un arbre naît
A tire d'L
Lucie sans bruit
Se glisse la nuit
Dans le temps
Qui s'enfuit.
Lucie semblant
Eprise du vent
Sous la lune
Danse en chantant.
Lucie n'est qu'une
Partie de la dune,
Un grain de sable
Suspendu à la hune.
Et moi, je vois
Ce bateau en bois,
Ce château de sable
Accroché en moi.
Lucie sans bruit
Se glisse dans ma nuit,
En maintenant
Je l'enfouis...
Bleus ciel-mer
Au-dessus
Le ciel la mer
L'amour
Au-dessous
Nous
Juste nous
Rien que nous
Et la pluie
Et le vent
Balayant tous les tourments
Balayant dans tous les sens
Nos sentiments
Nous respirons
Cet air pur
A plein poumons
Et dans ce souffle évident
Nos cœurs épousent
Les mouvements du temps
Et dérobent à chaque instant
Des battements plus puissants
Le ciel se recompose
La mer se métamorphose
L'amour n'est qu'unique
Et nous
Nous sommes entiers
Entièrement définis
Par l'horizon
Et ce camaïeu de bleus
Au-dessus
Le ciel la mer
L'amour
Au-dessous
Nous
Et cette soif d'azur
Tout autre
C'est pas le jour, c'est pas l'enfer
Ce n'est pas un temps ou une trace
C'est ni l'endroit, c'est ni l'envers
Ce n'est qu'un autre, une autre face
Je ne sais plus où
Je ne sais comment
L'amour est si doux
Le temps différent
C'est pas le jour, c'est pas la fête
Ce n'est qu'un temps ou une erreur
C'est ni l'endroit, c'est ni la quête
Ce n'est qu'une autre, une autre peur
Je ne sais pourquoi
Je ne sais d'ailleurs
Que trop peu de toi
Trop peu de ton cœur
C'est pas le jour, c'est pas l'amour
Ce n'est qu'un temps ou une envie
C'est ni l'endroit, c'est ni le tour
Ce n'est qu'une autre, une autre vie
Elle et il
Elle aime le temps
Il l'aime à l'instant
Elle aime un chemin
Il aime sa main
Elle flâne et flâne
Il aime sa flamme
Elle est dans ses rêves
Il sait que s'achèvent
Le soleil levant
La pluie maintenant
Chaque jour d'avant
Et même l'automne
Elle aime le vent
Il aime ce qu'il sent
Elle aime la nuit
Il l'aime et la suit
Elle joue et joue
Il aime ses joues
Elle envie l'envie
Il sait que se lient
L'étoile au couchant
Le ciel s'endormant
La mer se taisant
Et même l'automne
Tant d'elle, tant d'il
Qu'ils perdent le fil
Mais que serait-il
Mais que serait-elle
Si à tire-d'aile
Janvier fut avril ?
Sous le ciel
Sous le ciel ombragé
La terre espère
Que le soleil se lèvera
Encore une fois
Il y a bien eu
La colère du tonnerre
Il y a bien eu
Des éclats de lumière
Sous le ciel ombragé
La terre espère
Que le soleil brillera
Une nouvelle fois
Il y aura
Un bout de chemin fleuri
Il y aura
Une belle éclaircie
Sous le ciel ombragé
La terre espère
Que l'arc-en-ciel sera là
Comme à chaque fois
Il se pourrait
Qu'il y ait un incendie
Il se pourrait
Que la vie soit folie
Sous le ciel ombragé
La terre espère
Que sa main s'ouvrira
Comme à la première fois
Jamais
Courir à atteindre le feu
En niant tous les jamais.
Courir au bout des temps muets
Où nous ne nous perdrons jamais
Courir dans les chemins à l'envers
Jusqu'à retourner tous les jamais
Courir par-dessus les cieux
Même où les pluies ne vont jamais
Courir à en perdre notre souffle
Pour que nos cœurs battent à jamais
Courir courir courir encore et toujours
Comme si jamais n'existera jamais
LB840MS
La chance regardons-là
En pleine conscience
Comme un noble chemin
Une résurrection
Bien que l'oxygène
Dans le bleu ciel d'août
Ne soit pas l'amour infini
Il est la vraie prospérité
Mais dans quelle vérité ?
Quels sont les vrais éléments ?
Si le jour sait se réaliser
L'amour ne saurait être carré
[L'absence]
à celle qui passa
sans s’arrêter
Au contraire
J'écoute le tonnerre.
Il pleut...
Des mots !
Est-ce ainsi
Que serait l'enfer ?
J'écoute cet orage.
Il pleut...
Si tôt !
Est-ce ainsi
Que serait la guerre ?
J'écoute cette rage.
Il pleut...
C'est faux !
Est-ce ainsi
L'amour ordinaire ?
Je ferme cette page.
Il pleut...
Bientôt
Loin d'ici
L'amour ne sait se taire
J'écoute le tonnerre
Et choisis le contraire.
A quel prix
Combien de jours ?
Combien de semaines ?
Les nuages à la traine
Passent au-dessus des lacs
Ils tracent sans peine
Les courbes de nos montagnes
Leurs reflets lents et nonchalants
T'imaginent tout près
Dans les caresses du temps
Je reste ici
Assis à l'abri
Les yeux dans les vagues
Des flots qui se fanent
Combien de nuits ?
Combien d'envies ?
Le temps n'existe plus
Maintenant
[L’amour n’est pas cher
il n’a juste pas de prix]
Remue-ménage
À cheval au bord du ciel
À cheval aux quatre vents
Le sourire offert au temps
Dans ce monde à l'envers
À cheval au bord de mer
À cheval aux quatre sens
L'âme ouverte aux temps
Je ne sais saisir le jour
Je ne sais saisir la nuit
La lumière s'est enfuie
Ne laissant que son ombre
Le temps galope maintenant
S'oubliant parmi les silences
Le temps s'emporte maintenant
Ne laissant que sa vacance
À cheval au bord de tes lèvres
À cheval au bord de nos cœurs
Je relie les étoiles une à une
Cherchant celle irréelle
Quitte à remuer ciel et terre
Feu
La montagne brûle
Un brouillard lent
Remonte le long de la pente
Il noie le ciel d'un gris unique
Enrobant la forêt d'un silence pesant
La montagne brûle
Si doucement
Que je sens mon sang
Bouillir à contre-sens
Violent dansant entre tous les vents
La montagne brûle
Dans chaque battement
De temps présent et absent
Maintenant est là comme avant
Je l'entends
La montagne brûle
La montagne brûle
Et il pleut
Je suis encore amoureux
Sauvetage
L'instant est vague
Sur ton sein
Et il divague
Sous ma main...
L'instant défaille
Doucement
Et s'encanaille
Finement.
Là, sous la laine,
Sans un bruit,
La folle graine
M'éblouit.
Est-ce la joie ?
Est-ce toi
Privée de soie
Là, pour moi ?
Le soleil pleure
A cette heure.
Le soleil rit
A tout prix.
Et la pluie
Retient l'amour
Et recolore
Chaque jour.
Immortalité
Parfum de pin
Dans le matin,
Sens la caresse
De cette averse...
Comme il est grand,
Comme il est lent,
Cet instant, proches,
Pris sous ce porche...
Main dans la main,
Le monde plein,
Nos corps embrasse
Sous l'eau éparse.
Dans les miroirs
De ce trottoir,
Le jour respire,
L'amour s'inspire
Parfum de pin...
Le vol
S'envoler et voler
Au temps chaque instant
S'envoler et voler
Jusqu'à l'horizon
Dans le bleu de tes yeux
Dans les vagues amères
Ecoute le chant
Du temps qui passe
Ecoute le bien
Le temps revient
S'envoler et voler
Au jour chaque nuit
S'envoler et voler
Sous toutes les pluies
Dans le noir de tes yeux
Dans les gouttes de temps
Ecoute le vent
Des jours qui chantent
Ecoute-le bien
L'amour revient
Terre air eau
Taire la terre
Pour prendre l'air
Sans en avoir l'air
Sans en avoir le temps
Taire l'air
Tout le temps
Chaque instant
Quel que soit le temps
Taire et se taire
Dans chaque goutte d'eau
A s'en glacer les os
En se tournant le dos
Taire sur terre
A se taire soi-même
Pour croire que l'on aime
Pour se voir différents
Se taire est une guerre
Que je n'aime guère
Alors j'envoie en l'air
Tous les états de l'eau
Tous ceux de l'air
Et même ceux de la terre
Te taire ne pourra rien y faire
Le mots sont de feu
Et ils courent en l'air
Comme des courants d'air
Moi je les laisse faire
Et recueille leur pluie
Du tout au contraire
Est-ce bien ?
Est-ce rien ?
Est-ce tout
Ou son contraire ?
Est-ce toi ?
Est-ce moi ?
Est-ce tout court
Ou son contraire ?
Est-ce un automne ?
Est-ce un printemps ?
Est-ce tout le temps
Ou son contraire ?
Est-ce près ?
Est-ce loin ?
Est-ce l'infini
Ou son contraire ?
Te rappelles-tu ce petit doigt
Entre toi et moi
Si petit
Si nécessaire ?
Te rappelles-tu cette chose
Cette chose indispensable ?
Tu le sais bien
Ou tout au contraire ?
Fin de saison
Crois-tu qu'on va s'éveiller ?
Crois-tu qu’expire le rêve ?
Je ne peux cesser de croire
En toi et en cette histoire.
Je regarde, puis je guette
Si le temps ainsi s'arrête.
Et j'attrape les étoiles
Avant que le ciel se voile,
Que la lumière ne sombre.
Je chasse toutes tes ombres,
Je tourne en rond et je prie
Que la nuit soit notre amie.
Et j'embrasse le silence.
Du fond de ton enfance
Je ferme les yeux... Je rêve
Que ce rêve ne s'achève.
Nous
Toi
Tel un bout de nous
Un morceau de ciel
Un brin d'herbe
Un grain de poussière
Toi
Dans la pureté du jour
L'iode de l'écume
Le temps qui s'écoule
Un rien de folie
Toi
Que je regarde le soir
Que j'espère la nuit
Que je croise toujours
Quand je lis ton oubli
Toi
Assise sur les marches
Allongée sur un banc
Courant sur le chemin
T'arrêtant sous un réverbère
Toi
D'un bout à l'autre de l'automne
D'un bout à l'autre du vent
D'un bout à l'autre du temps
D'un tout à nul autre pareil
Toi
Dans tous mes thèmes
Dans tous mes poèmes
Dans tous ces nous-mêmes
Et ces matins blêmes
Toi
Je t'embrasse
Je t'embrasse
Je t'embrasse
Et te regarde partir